Un contrôle de solfège mémorable en 1963 à l'école normale d'instituteurs de Douai

C'était en Sciences Ex 63-64


Comme j'ai vu sur le blog, qu'on parlait musique à l'occasion, je crois que c'est bien dans l'esprit, même si cet article a déjà eu droit au bulletin il y a quelques années
 


En 1964 la promo 61-65 était fortement représentée dans l’orchestre, c’est ce qui a permis le tour de passe-passe que je vais vous narrer.

La dictée musicale constituait un exercice aisé pour les initiés, redoutable pour les profanes, d’autant plus que la note était le plus souvent l’une des seules attribuées dans la matière pour le trimestre, elle avait donc une part prépondérante dans la moyenne figurant sur le bulletin.

On avait donc décidé, dans la classe, de rétablir une certaine « équité ».

Jean Sablé, notre prof de musique, lui aussi membre de l’orchestre, avait été remplacé momentanément, devant effectuer un stage ou quelque chose comme ça.

Sa remplaçante, dont je ne me souviens plus le nom, se mit donc en devoir de nous confronter à la terrible épreuve.

Pour la circonstance, et en l’absence de Sablé , nous avons donc mis en place un stratagème qui s’est avéré très efficace.

Dans la classe il y avait quatre musiciens dont trois membres de l’orchestre. La dame ne nous connaissait pas.
Chacun se plaça donc à la première table, muni du nombre de feuilles correspondant aux nombres d’élèves de la rangée avec leur nom.

Et le fastidieux exercice commença.

Et chaque premier de rangée de répéter : « pouvez recommencer m’dame ? On n’a pas bien entendu »
Et la brave prof de remettre ça à chaque fois, égrenant consciencieusement  les notes au piano.
Pendant ce précieux temps gagné, chacun des quatre larrons remplissait les feuilles des élèves de toute la rangée…en laissant quand même une faute de temps en temps pour faire plus vraisemblable.

L’exercice terminé, il ramassa les feuilles de sa rangée et les substitua à celles qu’il avait remplies.

Les notes se sont échelonnées entre 20 et 17 !!

Je laisse imaginer les cris et les manifestations de joie de la prof, ébahie devant une telle classe de surdoués musicaux.

A son retour, Sablé s’est franchement marré, car il nous connaissait bien et il ne croyait pas aux miracles.
Il a tout de suite compris qu’il y avait eu un truc pas très clair….mais on ne lui a jamais dit lequel !

Je n’arrive pas à avoir de remords pour ce qu’il faut bien appeler une tricherie, car je pense qu’on a persuadé cette dame que sa pédagogie musicale était irréprochable, d’une fantastique efficacité, et avons contribué certainement à l’épanouissement de sa vocation.

Et, après tout, après plus de quarante ans !  …….Il y a prescription !!

Gilbert Kesmaecker  (61-65)

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