Gérard Delannoy, (promo 55 59) n'est plus

Monique Delannoy nous annonce par retour de notre dernier mail le décès de son mari notre camarade Gérard Delannoy (promo 55 59), survenu le 31 décembre 2021. Nous transmettons à sa famille l'expression de nos plus sincères condoléances

Avis de décès
FROMELLES

Madame Monique DELANNOY-LELEU, son épouse
Stéphane DELANNOY et Hedwige WIBAUT,
Christèle DELANNOY, ses enfants
Solène, Oriane, Adèle, ses petites-filles

ont le chagrin de vous faire part du décès de

Gerard DELANNOY

Ancien Enseignant

qui nous a quittés à Fromelles, le 31 décembre 2021,
à l’âge de 82 ans.

Dans l’attente de ses funérailles, Gérard repose au salon funéraire,
3 bis, rue des Clinques à Laventie. Visites de 9 heures à 18 heures.

Ses funérailles auront lieu le jeudi 6 janvier 2022 à 10 h 30
en l’église Saint Jean-Baptiste de Fromelles, 
suivies de la crémation au crématorium d’Herlies à 13 h 15.

Vos condoléances sur www.pompesfunebrestraisnel.com

Service Funéraire TRAISNEL
8 rue Gambetta - 59280 ARMENTIÈRES – 03 20 48 21 21

Avis de décès paru dans La Voix du Nord le 02/01/2022 | réf ROS2_2000990438_15647134_19 | publication web le 03/01/2022.

Francine Malexis, ancienne professeur à l'ENG de Douai, se souvient des 5 derniers directeurs , c'est dire si son témoignage est précieux.

Petits souvenirs des anciens Directeurs de l'ENG



Francine Malexis-Verdiere

    Dans  le dernier bulletin  la galerie de portraits des anciens Directeurs attire l'attention. Je les ai tous rencontrés sans toutefois avoir le statut d'élève, j'ai donc pensé que mes petites anecdotes pouvaient faire sourire ou apporter un nouvel éclairage.




Monsieur Hickel me faisait un peu peur ainsi qu'à mes copines de promotion ( 1954-1958).

Nous lui trouvions un air sérieux voire sévère et on ne s'expliquait pas pourquoi les normaliens l'appelaient affectueusement « pépère ».




Monsieur Mériaux, je l'ai croisé lors du bal de Saint Nicolas.J'appartenais au groupe de 3 surveillantes chargées d'encadrer les normaliennes présentes à cette sauterie  annuelle organisée par l'ENG. Monsieur Mériaux avait retenu, avec galanterie, une danse pour chaque surveillante. J'ai, en ce qui me concerne, le souvenir d'une valse! Les 3 surveillantes étaient très flattées par cette attention: la fonction de « pionne » étant souvent méprisée et décriée! Il est vrai aussi qu'à l'époque elle nous permettait de faire des études universitaires sans dénoncer notre contraignant engagement décennal.




Nommée pour mon premier poste de professeur à l'ENG je me suis présentée à mon Chef d'établissement la veille de la rentrée comme c'était l'usage.

À mon arrivée dans son bureau Monsieur Clisant m'a accueillie avec cette phrase «madame Malexis vous arrivez ici comme une bénédiction ». J'étais jeune mais pas tout à fait naïve et je n'ai pas pris cette curieuse phrase au premier degré, d 'abord par égard pour la laïcité!En fait j'ai très vite compris , avec les questions posées, que le Directeur s'inquiétait par avance d'éventuels problèmes de discipline dans la gestion de la classe. Il s'est un peu rassuré lorsque je lui ai rapporté que je venais d'avoir la responsabilité, en stage, d'une classe terminale au Lycée de garçons de Tourcoing, à l'époque les établissements n'étaient pas mixtes.... Manifestement le Directeur aurait préféré accueillir un professeur de sexe masculin avec quelques années d'expérience professionnelle. Il n 'a pas été obligé d'intervenir dans mes classes car je n'ai pas connu de problèmes de discipline. Un    égo hypertrophié pourrait m'inciter à écrire que c'était en relation avec mon autorité naturelle. En fait, je pense que l'explication se trouve au niveau des normaliens: intéressés ils se révélaient  être des élèves attentifs et participatifs. Ma discipline, les sciences naturelles, intéressait le plus souvent les élèves : pas de dogmatisme, les cours apparaissaient comme une mise au point, une synthèse des découvertes faites en Travaux Pratiques où les activités étaient variées et le plus souvent autonomes.

    Cependant je suis retournée dans le bureau de Monsieur Clisant pour présenter une revendication avec 2 collègues féminines (mademoiselle Colin et madame Dumont il me semble) nous voulions obtenir une clef afin de pouvoir accéder pendant les récréations aux toilettes «  à l'anglaise » du premier étage car au rez de chaussée les toilettes étaient à la « turque » ou de simples urinoirs. Nous avons eu gain de cause!!!!! Remarquable victoire qui pourrait illustrer l'épopée du combat féministe.




Monsieur Virel était un Directeur assez distant de ses administrés et les événements de 1968 n'ont pas modifié sa posture,mes souvenirs personnels se confondent donc avec ceux de tous les autres. D'abord la signalisation tricolore à l'entrée de son bureau, elle me   paraissait peu respectueuse de l'identité du visiteur, alors avec un peu de lâcheté sans doute , je la contournais. Pour obtenir une autorisation de sortie pédagogique je ne rencontrais pas le directeur je déposais simplement  mon dossier sur le bureau de la secrétaire de direction.. Avec le recul du temps je pense que  ce directeur nous entraînait à ce qui  serait notre quotidien quelques décennies plus tard : l'individu confronté aux réponses programmées d'un robot.Je n'ai pas oublié non plus les noeuds papillon assortis aux costumes bleus, il m'en est resté une philosophie juste ou non à propos du noeud papillon : certes il exprime un désir d'élégance mais il traduit aussi une volonté de se démarquer des autres,  ce qui apparaît moins dans la société actuelle qui privilégie les teeshirts ou les chemises ouvertes!!




    Avec Monsieur
Beaucarne nous avons trouvé un directeur qui vivait dans la communauté éducative notamment pendant l'heure hebdomadaire  de concertation placée le  lundi matin de 9h à 10h. Chacun pouvait s'exprimer sur les textes parus au BOEN ou sur les dispositions prises localement, le directeur faisait connaître à tous son analyse et ses points de vue pour conclure sur une décision collégiale.

Monsieur Beaucarne gérait son Ecole Normale dans le respect des textes comme en témoigne l'anecdote suivante. Les Inspecteurs pédagogiques se risquaient peu dans les écoles normales et les professeurs se trouvaient souvent bloqués par des notes d'inspection un peu anciennes. Sollicitée, l'Inspectrice Générale de Sciences mademoiselle Deunf est venue passer  une journée d'inspection avec les 3 Professeurs de Sciences Naturelles de Douai. Reçue par l'établissement   pour le déjeuner elle avait proposé que les 3 professeurs assistent également au repas. Pas de problèmes pour mes 2 collègues inspectés le matin; je devais être inspectée l'après- midi et Monsieur Beaucarne s'est opposé à ma présence, en s'appuyant sur un vieux texte du siècle précédent qui stipulait   que les Inspecteurs et les Inspectés ne peuvent pas prendre leur repas ensemble, ils ne peuvent pas être commensaux. L'Inspectrice Générale a insisté et j 'ai finalement participé « aux agapes » organisées au premier étage dans une petite salle étroite jouxtant la  bibliothèque. Un mauvais souvenir pour moi : j'ai totalement oublié le menu mais je sais que je me suis éclipsée rapidement au moment du café pour rejoindre ma salle de classe et les Instituteurs en formation continue que je devais prendre en charge. Finalement tout  s'est bien passé.




A l'arrivée de Monsieur Mutelet je me suis présentée dans son bureau, je n'enseignais plus à l'EN car j'étais élève-inspectrice en formation à Paris mais mon poste de prof avait toujours son attache administrative à Douai. Au cours de notre conversation Monsieur Mutelet m'a dit : dans ce métier d'inspecteur il ne faut pas faire le Don Quichotte! Précieux  conseil donné par un grand littéraire.

Plus tard, j'ai retrouvé Bernard Mutelet à l'Inspection Académique ou au Rectorat. Après chaque réunion, on parvenait à échanger quelques phrases pour se rappeler l'ENG avec parfois, il faut bien le dire, un brin de nostalgie.



Francine Malexis-Verdiere
Professeur de sciences naturelles
ENG Douai 1965-1984


Christian Lelièvre (promo 54 58) au pupitre de la dictée de l'AMOPA

Dans le cadre de sa participation à la défense et à la promotion de la langue française, Christian Lelièvre, président et les membres du secteur Avesnois de l’Association des membres de l’Ordre des palmes Académiques (AMOPA) a organisé ce vendredi 29 avril « la dictée de l’AMOPA » au lycée Jessé-de-Forest. 

Nous reproduisons ci-dessous l'article de la Voix du Nord du 3 mai 2022 qui rend compte de l'événement :

Avesnes-sur-Helpe : balade au cœur de particularités de la langue française avec l’AMOPA

Joséphine est l’héroïne de la dictée que Christian Lelièvre et l’Association des Membres de l’Ordre des Palmes Académiques proposaient vendredi, au lycée Jessé-de-Forest, d’Avesnes-sur-Helpe et qui a réuni nombre d’habitants de l’Avesnois dont la députée Anne-Laure Cattelot.

Elle raconte à sa manière les quatre saisons, texte ou prétexte pour découvrir quelques jeux de mots et revisiter certaines règles d’orthographe pour le plus grand plaisir intellectuel des participants. Nous la voyons s’émerveiller devant « les recrûs d’essences », c’est-à-dire de jeunes pousses (celles qui recroissent) d’arbres dont il existe une multitude d’essences. Elle remarque les « cannas pêche », ces plantes couleur du fruit, qui fleurissent souvent nos ronds-points. « Les meulons ventrus » qu’elle observe dans les champs ne sont pas Charentais mais évoquent ces petits monts de paille coniques qui s’alignaient autrefois dans les campagnes après la récolte. Les « leurres divers » n’ont rien à voir avec l’heure d’été mais désignent pour les animaux du texte des pièges variés.


Christian Lelièvre pendant la dictée

« C’est le contexte et sa compréhension qui indiquent l’orthographe correcte » explique Christian Lelièvre. Que l’on parle « infusion aromatisée », et les « thés indiens » ne peuvent évoquer une période météorologique. L’animateur propose aussi quelques réflexions autour du genre des mots. Alors aphte : masculin ou féminin ? Et emplâtre ? Quant à ammophile, au masculin c’est un oyat, graminée utilisée pour la fixation des dunes et qui aime le sable, au féminin, un moustique aux piqûres venimeuses.



LE COD DÉTERMINANT


Anne-Laure Cattelot, députée, planche sur la dictée de l'AMOPA. - VDN

Députée se déclinait au féminin pour cette épreuve avec la présence d’Anne-Laure Cattelot qui s’est prêtée à la dictée de l’AMOPA. Elle a promis de revenir pour la prochaine dictée avec d’autres élus ! Présent aussi Philippe Lanciaux, président départemental de l’AMOPA. Les échanges ont enfin porté sur les participes passés et leurs accords : casse-têtes pour bon nombre de nos contemporains et pain bénit pour les champions d’orthographe comme Christian Lelièvre. C’est que le participe passé du verbe bénir a deux formes : béni(e) et bénit(e) et l’emploi de l’une ou l’autre est précisément codifiée. Ainsi doit-on écrire : « L’eau bénite », « les brioches ont été bénites » mais « le mariage a été béni », « l’abbé a béni les brioches » et « les mariés ont été bénis ». Pour terminer la séance, quelques phrases comme « j’ai choisi des régions que j’avais imaginé être ensoleillées à l’automne » et cette question déterminante : où est placé le COD ?


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Voici le beau texte de la dictée d'Avesnes-sur-Helpe du 29 avril 2022 que nous a envoyé Michèle Vasseur à la demande de Christian Lelièvre


Joséphine et les quatre saisons

 Chaque année, avec un plaisir indicible, Joséphine voit revenir le printemps et les oiseaux migrateurs, ravis d’avoir déjoué pièges létaux et leurres divers. Dans la forêt, elle s’émerveille devant les recrûs d’essences, marques non ambiguës de l’obstination à vivre.

En juillet, lors de ses longues promenades dans la campagne, bénéficiant d’un temps d’été stable, elle admire les fruits de la nature : meulons ventrus, lots de javelles parfaitement alignés (alignées), à perte de vue. « Après l’août, le chaumage », dit-elle sur un ton amusé.

Elle aime les couleurs automnales, les fuchsias amarante et les cannas pêche entourant la mare tarie depuis fort longtemps à cause d’une sécheresse tenace. Elle reçoit, à cette époque de brumaire, son amie, une polyglotte boscotte, petiote, quelque peu fiérote, toujours vêtue de pulls jacquard en cheviotte. Elle la félicite toujours pour ses bas si noirs. À l’heure du thé, toutes deux ne résistent pas longtemps à l’appel des fars.

L’hiver, c’est une tout autre affaire ! Quand le vent hurle dans les grands arbres, quand le sol se fend sous l’effet du gel, elle s’installe confortablement dans sa bergère Louis XV et déguste une infusion aromatisée. Elle a toujours apprécié les thés indiens. Elle s’est mis en tête de devenir une championne d’orthographe. Elle se plonge alors avec bonheur dans un ouvrage traitant de l’accord des participes passés des verbes pronominaux : ils se sont succédé ; les fruits se sont vendus cher ; elles se sont emparées du dictionnaire : elle s’est complu à les apprendre par cœur. Elle est sûre de faire un sans-faute à la dictée d’Avesnes.

Elle s’est laissé séduire par notre bel idiome qui a du génie, selon Voltaire.

Christian LELIÈVRE.

Champion de France d’orthographe. 

Champion de la Dictée des Amériques.





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