Un contrôle de solfège mémorable en 1963 à l'école normale d'instituteurs de Douai

C'était en Sciences Ex 63-64


Comme j'ai vu sur le blog, qu'on parlait musique à l'occasion, je crois que c'est bien dans l'esprit, même si cet article a déjà eu droit au bulletin il y a quelques années
 


En 1964 la promo 61-65 était fortement représentée dans l’orchestre, c’est ce qui a permis le tour de passe-passe que je vais vous narrer.

La dictée musicale constituait un exercice aisé pour les initiés, redoutable pour les profanes, d’autant plus que la note était le plus souvent l’une des seules attribuées dans la matière pour le trimestre, elle avait donc une part prépondérante dans la moyenne figurant sur le bulletin.

On avait donc décidé, dans la classe, de rétablir une certaine « équité ».

Jean Sablé, notre prof de musique, lui aussi membre de l’orchestre, avait été remplacé momentanément, devant effectuer un stage ou quelque chose comme ça.

Sa remplaçante, dont je ne me souviens plus le nom, se mit donc en devoir de nous confronter à la terrible épreuve.

Pour la circonstance, et en l’absence de Sablé , nous avons donc mis en place un stratagème qui s’est avéré très efficace.

Dans la classe il y avait quatre musiciens dont trois membres de l’orchestre. La dame ne nous connaissait pas.
Chacun se plaça donc à la première table, muni du nombre de feuilles correspondant aux nombres d’élèves de la rangée avec leur nom.

Et le fastidieux exercice commença.

Et chaque premier de rangée de répéter : « pouvez recommencer m’dame ? On n’a pas bien entendu »
Et la brave prof de remettre ça à chaque fois, égrenant consciencieusement  les notes au piano.
Pendant ce précieux temps gagné, chacun des quatre larrons remplissait les feuilles des élèves de toute la rangée…en laissant quand même une faute de temps en temps pour faire plus vraisemblable.

L’exercice terminé, il ramassa les feuilles de sa rangée et les substitua à celles qu’il avait remplies.

Les notes se sont échelonnées entre 20 et 17 !!

Je laisse imaginer les cris et les manifestations de joie de la prof, ébahie devant une telle classe de surdoués musicaux.

A son retour, Sablé s’est franchement marré, car il nous connaissait bien et il ne croyait pas aux miracles.
Il a tout de suite compris qu’il y avait eu un truc pas très clair….mais on ne lui a jamais dit lequel !

Je n’arrive pas à avoir de remords pour ce qu’il faut bien appeler une tricherie, car je pense qu’on a persuadé cette dame que sa pédagogie musicale était irréprochable, d’une fantastique efficacité, et avons contribué certainement à l’épanouissement de sa vocation.

Et, après tout, après plus de quarante ans !  …….Il y a prescription !!

Gilbert Kesmaecker  (61-65)

L'oeuvre des Nôtres : Stéphane Tréla (promo 56 60) a publié "Coutiches La Correspondance de nos soldats pendant la Grande Guerre



Lors de notre dernière rencontre, à l'occasion du banquet annuel de notre amicale, le 8 avril 2018, Stéphane avait arboré avec humour son étui à serviettes marqué de son matricule ENG 356 S TRELA. C'est dire s'il est attaché à tout ce qui se rapporte à l'histoire, la grande et la petite... Il a exercé presque toute sa carrière comme professeur d'histoire géographie au collège de Waziers. Il a déjà publié en tant qu'historien érudit dans la Revue du Nord et notre blog s'en est fait l'écho à plusieurs reprises, comme vous pouvez le constater en cliquant sur son nom 





Coutiches. La correspondance de nos soldats pendant la Grande guerre


Les historiens estiment à 30 milliards le nombre de courriers échangés entre les soldats et leur famille, amis, voisins, connaissances et camarades de combat durant les quatre années de la Grande guerre. Lors de la bataille de Verdun en 1916, la poste avait à acheminer quotidiennement 2 millions de lettres.
Plus modestement, des familles coutichoises ont conservé pendant cent ans 370 lettres de cette époque.
Le livre de Stéphane Tréla présente l’étude des lettres et cartes de poilus où adresser à eux. De nombreuses reproduction in extenso et citations permettent de bien appréhender la vie militaire de nos mobilisés pris dans le tourbillon d’une guerre qui les dépasse et qui fauche cinquante-quatre jeunes hommes dans la fleur de l’âge.

Stéphane Tréla. Livre format A4, 297 pages. ISBN 978-2- 9544971-3-6 (contact : 716 route nationale 59310 Coutiches)

(cliquer sur la photo pour l'agrandir)




Voici un extrait de la plaquette sur le monument aux morts de Coutiches et son histoire. Où l'on apprend que les premiers monuments aux morts en France ne datent pas de la première guerre mondiale mais bien avant. C'est à découvrir dans l'article ci-dessous : (cliquer sur la photo pour l'agrandir)





L’originalité de notre monument aux morts


Au lendemain de la Grande Guerre, la France se couvre de monuments commémoratifs : 30 000 entre 1918 et 1935.
Architectes, sculpteurs, marbriers, fondeurs, démarcheurs de tout poil rivalisent de zèle. Ils  assiègent les municipalités pour la construction d’un monument aux morts de la guerre. Le plus pauvre des maires n’oserait refuser ! Il y a des enrichissements indécents.
Le meilleur côtoie le pire. C’est souvent un poilu à l’allure martiale, en pleine attaque, dans une posture grandiloquente. 
La commémoration du centenaire de l’armistice du 11 novembre 1918 est l’occasion de rénover les monuments aux morts . On voit certaines municipalités prises dans zèle patriotique, peinturlurer leur poilu de garance, de bleu, maquiller de toutes couleurs le visage dans un excès de réalisme. Une commune voisine a carrément doré son monument. La pierre brute, le bronze naturel restent le plus bel aspect de ces monuments dans le respect du souvenir.
Coutiches n’a pas attendu l'hécatombe de la Grande guerre pour honorer la mémoire des soldats tombés au champ d’honneur.
À l’époque de cet engouement national, notre village possède déjà son monument depuis 20 ans. L’authentique construction du XIXe siècle échappe ainsi à la représentation quasi unanime d’un poilu combatif ou mourant pour la Patrie dans des statues pas toujours de bon goût.
Notre monument respecte les propositions de Lucien Bonaparte, Ministre de l’Intérieur de l’empereur Napoléon 1er, qui recommanda en 1800 l’érection de colonnes à la mémoire des braves, les soldats morts au combat. Proposition fort peu suivie mais réalisée ici à Coutiches cent ans plus tard.
Ce qui nous vaut cet obélisque d’une sobriété de bon aloi qu’un récent éclairage réussit à mettre en valeur le soir tombé. L’érection en 1900 explique la place des inscriptions. Ainsi figure sur la façade principale donnant sur la place, non pas les noms des soldats tombés dans en 1914-1918 comme partout ailleurs mais ceux de Crimée, de 1870-71 et des premières guerres de conquêtes.
Les noms de ceux de la Première Guerre mondiale sont gravés sur le côté sud puis sur le côté est.
Les conflits suivants ont ajouté leurs soldats, les résistants et les victimes civiles. Les anciens d’AFN ont préféré une stèle du souvenir, indépendante, placée au niveau du sol à droite du monument.
Notre monument aux morts est bien une exception dans la région.

Stéphane Tréla


La Voix du Nord de Douai a consacré un article à Stéphane Tréla :



Le Conseil d'administration de l'amicale des anciens normaliens de Douai s'est réuni à nouveau pour préparer son bulletin annuel. Didier Delécolle, secrétaire nous en fait un résumé succint


Compte-rendu du Conseil d’Administration du  21 novembre 2018


 Présents : 

S. MARCINKOWSKI, M. BONFILS, P. MAJOWSKI, D. DELÉCOLLE, A. CARRÉ, M. WENCEL, J-M. DEVAUX, A.LÉGER, A.PRUVOST, C. LELIÈVRE, B. COGET
Excusés : G. VIENNE, R. FACON, M. DESPRETZ, J. LEDOUX, M.RADOUAN

Accueil du président

- Stéphan Marcinkowski donne tout d’abord la parole à Michel Wencel pour une mise au point quant aux frais d’affranchissement du courrier (envoi du bulletin). Ces frais étant trop élevés, un devis sera demandé à l’ETHAP, association qui imprime le bulletin. Si celui-ci s’avère également trop élevé, l’envoi du bulletin se fera comme auparavant, c’est-à-dire ave mise sous enveloppe par les membres du CA et affranchissement normal.
- Le président indique ensuite que l’ordre du jour sera entièrement consacré à la préparation du prochain bulletin. La modification des statuts sera donc à l’ordre du jour du prochain CA.

 Préparation du bulletin N° 117

 - Sommaire lu par le président.
- Appel aux promos
- Compte rendu de l’AG 2018
- Photos du l’apéritif des retrouvailles et du banquet
- Liste des présents au banquet
- Retrouvailles 64-68
- Retrouvailles d’octobre
- 200e anniversaire de la naissance de Jacques Offenbach
- 150e anniversaire de la mort de Lamartine
- Souvenirs, souvenirs…
- Dictée de l’AMOPA de l’Avesnois
- Page des patoisants
- « Histoire des punitions » et « Brève histoire des cours complémentaires »
- Carnet de famille
- Bulletin d’adhésion

Questions diverses


- Faut-il ou non continuer d’envoyer le bulletin à ceux qui ne sont pas à jour de leur cotisation ? Un courrier leur sera adressé lors de l’envoi du prochain bulletin.
- Nécessité d’obtenir un numéro de SIRET
- Le bulletin sera envoyé aux camarades de promotion d’André Pruvost.
- Date de l’AG pour l’amicale fille : dimanche 7 avril.  A ce propos, plusieurs membres du CA évoquent la possibilité d’un regroupement garçons – filles lors du repas. Contact sera pris avec l’amicale filles pour savoir si elles confirment la date du 7 avril 2019.
- Prochaine réunion du CA le mercredi 16 janvier 2019 à 14h au lycée d’Excellence.

Prochaine réunion du CA le mercredi 16 janvier 2019 à 14h au lycée d’Excellence..
           Le secrétaire D. DELÉCOLLE

Un petit coucou d'un de nos vétérans, Michel Delannoy de la promo 48 52, né le 16 Novembre 1932. Il est, avec Jean Dujardin et René Maquet, fidèle à notre assemblée générale et se promet d'en être en 2019 si ...


Je me suis connecté à facebook ( je ne  l’étais pas)  et j ai eu beaucoup de plaisir à tout parcourir ; il y a  un moment je t’avais envoyé  2 articles :" j avais 17 ans  en 1950 " et" hommage au peuple polonais"
que je n ai pas retrouvés , tu m as aussi pris en photo  lors de Assemblée générale 2018  Ce n'est pas grave , merci , amitiés 

    MICHEL DELANNOY   48- 52 


ps : Comment vas-tu ? ? Pour ma part, je réponds : pas encore  meu-meu et je me meus encore ! (humour !!) Au  28 avril ! ( si Dieu (?)  le veut !!

Pour l'aider dans ses recherches, voici les deux liens du blog qui le concernent directement puisqu'il en est l'auteur :


https://engiufmdouai.blogspot.com/2013/05/on-nest-pas-serieux-quand-on-17-ans-et.html


https://engiufmdouai.blogspot.com/2013/05/coup-de-coeur-de-michel-delannoy-promo.html

Les partitions de Jean Bacquet par Vincent Crosetti (68 73) Hommage à ce professeur vraiment exceptionnel


Suite à l’envoi de sa photo de promotion 68-73, avec l’espoir que certains s’y reconnaissent et l’allusion faite dans son message à Jean Bacquet, professeur de musique dans les années 60-70, Vincent Crosetti a retrouvé ces partitions écrites de sa main et qu’il a gardées précieusement en signe de « profond respect et d’admiration pour  l’influence décisive pour moi, et bien d'autres je suppose, dans le domaine musical … »

Voici une anecdote très significative des qualités pédagogiques et de la grande culture de ce professeur :

 « Souvenir vivace au cours d'un entretien où je présentais une sorte de "monographie" personnelle sur le compositeur Erik Satie dont il n'en fut pas parlé mais plutôt de ... blues et de rock !!! Inoubliable !!! Enfin, j'ai gardé, depuis, la grande majorité des partitions réalisées par lui-même et qu'il nous confiait avec une certaine "gourmandise" et un immense plaisir sans aucun doute ! Ce fut un vrai et pur bonheur !!! »













« Voici quelques exemples de partitions "marquantes" parmi tant d'autres (que je n'ai pas toutes conservées ... hélas), réalisées par lui-même et de mains de maître si j'ose dire ! Monsieur Bacquet a été de près (chanson française, musique classique voire traditionnelle renaissance etc...) ou de loin (jazz puis rock dit progressif par extension ...) à la base même de mes divers "univers musicaux" depuis maintenant cinquante années ... C'est donc avec une immense et sincère émotion que j'ai appris sa disparition il y a quelque temps !

Que dire de plus car étant un peu "flemmard" du clavier et préférant la "parole directe" peut-être au  06 81 22 13 60 ou vincent.crosetti@gmail.com  ...
PS: Je suis un "local" étant natif de Sin-Le-Noble !!! » 

Vincent Crosetti (promotion 68 73) nous fait découvrir une photo de sa classe de Seconde C2 en 1968. Qui se reconnaîtra ?




Malgré tous mes efforts et une bonne mémoire (mélodies et textes de dizaines de chansons depuis cette époque... Merci Monsieur Bacquet !!!) je ne peux "situer" que quelques uns ...
À savoir :
*second rang de gauche à droite:
De Potter (deuxième)
Chieux (troisième) 
Klimanek Jean Claude (?) (sixième)
Noblet (dernier)

Puis, dans le désordre :
Ladrière , Lagatie, Baratte, Dubois, Bertin, Bodin, Dutto, Berton, Dufour, Glowacz, Denis, Hecquet, Duval, Salez, Joly, Delvaux, D'heygère, Guillaume, Duterte, Bourdais, Boidin ...
et moi-même premier à gauche du troisième rang en haut ...

Amitiés normaliennes

Vincent Crosetti



Gilbert Kesmaecker, promo 61-65, réagit à la publication d'un compte-rendu de conseil de discipline de l'ENF d'Arras en 1959 et cite son exemple personnel afin de montrer la stupidité du motif de la convocation de ce conseil et de la décision prise à l'issue de la réunion


Voici d'abord le document en question :









Le document relatif à la discipline à l'EN de filles en 59 a retenu toute mon attention :

Une malheureuse normalienne s'est fait sanctionner pour avoir été "surprise" en compagnie d'un garçon
J'ai connu ma future épouse, normalienne  en 61 à l'EN , elle avait 16 ans et moi 17.
Ses parents ont reçu une lettre dénonçant ses agissements de dépravée.
Nous n'avons jamais rien fait de mal, et elle s'est fait descendre en flammes par les "censeurs" et moralistes de l'ENF.
L'épisode que je raconte nous a causé un tort considérable, notamment auprès de la famille de mon épouse.
Ça a fait du dégât.
Nous avons surmonté tout ça contre vents et marées, mais nous n'avons jamais oublié l'épisode même si on est septuagénaires

Et quelle hypocrisie !!!
Combien de normaliens on épousé des normaliennes ?
Combien ne normaliens ont flirté avec une normalienne ?
Si on faisait la liste on serait surpris.

Quand on veut éviter les élans du coeur entre ados, on ne place pas une école de filles entre une école de garçons et une caserne.

Je dirai aussi que la mentalité à l'ENG n'était quand même  pas la même qu'à l'ENF.

J'ai également été "surpris" par Joly dans le parc de Douai, main dans la main avec ma future épouse.
Le lendemain, dans un couloir de l'EN, il m'a rencontré par hasard, il m'a dit avec un grand sourire "Alors?  On s'intéresse à la botanique maintenant ?...Fais pas le con hein !!!"
Et ce fut tout !!!

Joly, on l'adorait, il était gentil et humain, il nous comprenait, vraiment un gars bien !!
 Je terminerai en disant que nous sommes mariés depuis 52 ans, nous avons eu 4 enfants et avons 6 petits enfants
Ce n'est en tout cas pas grâce aux jésuites de l'ENF

 Gilbert Kesmaecker, promo 61-65



Nous ne résistons pas au plaisir de publier en illustration l'article paru dans le quotidien La Voix Du Nord, il y a 2 ans, consacré aux noces d'or de Gilbert et Suzanne :

Samedi ont été célébrés à la mairie de Téteghem les noces d’or de Gilbert et Suzanne Kesmaecker. Un événement pour ce couple natif du bassin minier et arrivé à Rosendaël dans les années 1950.
Après un premier baiser échangé à l’école normale de Douai en 1961, ils ont ensuite exercé une bonne douzaine d’années le métier d’instituteur(trice) avant de prendre la direction des écoles du centre du village de Téteghem: élémentaire pour Gilbert, maternelle pour Suzanne. Mariés le 15 juillet 1967, ils ont eu quatre enfants et se réjouissent désormais des moments partagés avec leurs six petits-enfants.
Membre fondateur de l’US Téteghem Football, Gilbert est également musicien au sein du Big Band de Paul Garein et président de l’orchestre Destination Tango. Passionnée par les arts plastiques, Suzanne est quant à elle vice-présidente de l’Association Culture Art Matière de Leffrinckoucke.




Les normaliens ont commémoré le centenaire de l'Armistice du 11 Novembre 1918 au monument aux morts dans la cour d'honneur de l'école normale d'instituteurs de Douai





Le résumé de la cérémonie filmé par Paul Majowski






Nous voici réunis aujourd’hui pour célébrer le centième anniversaire de l’armistice qui mit fin à cette effroyable première guerre mondiale au cours de laquelle des millions d’êtres ont partagé le même sort de par le monde.
Rappelons que de 1914 à 1918, la Grande Guerre mobilisa des deux côtés plus de 65 millions d’hommes, qu’elle fit plus de 8,5 millions de morts dont plus 1,350 million côté français (parmi lesquels 325 camarades dont les noms sont inscrits au monument aux morts) et 20,5 millions de blessés, dont 3,5 millions de nos compatriotes.
Le 11 novembre 1918, l’armistice est signé entre 5h20 et 5h30 du matin à Rethondes.
Le cessez-le-feu est sonné à 11h en première ligne à la Pierre d’Haudroit par le caporal Sellier et à Vrigne-Meuse par le caporal Delaluque. Il a été trop tard pour le soldat Augustin Joseph Trébuchon qui fut le dernier tué officiel le 11 novembre à 10h50, à Dom-le-Mesnil.
Rendons hommage à leur dévouement et gardons fidèlement leur mémoire. Ils sont morts pour la France.


Lors du dépôt de gerbes par Stephan Marcinkowski avec Madame Dupuis, adjointe au maire de Douai

De nombreux poètes, trop souvent méconnus, ont participé à cette guerre sans merci qui débuta le 3 août 1914 côté français. Quelle qu’ait été leur nationalité, l’universalité de leur parole fait d’eux des témoins de l’essentiel.
Certains ont succombé, d’autres en sont sortis et ont pu dire l’indicible.
J’ai retenu l’un d’entr’eux qui, dès 1916, a décrit le jour de la victoire : il s’agit de Blaise Cendrars, engagé volontaire en 1914 dans la légion étrangère, blessé gravement en 1915 et subissant l’amputation du bras.


Après la cérémonie, réception en salle des professeurs du lycée d'excellence Edgar Morin, avec Madame la Proviseure, Madame Dupuis et Monsieur Khéraki, adjoints au maire de Douai et Stéphan Marcinkowski

Voici son poème :


Le jour de la victoire
À Paris
Le jour de la victoire quand les soldats reviendront,
Tout le monde voudra les voir.
Le soleil ouvrira de bonne heure comme un marchand de nougat un jour de fête.
Il fera printemps au bois de Boulogne ou du côté de Meudon
Toutes les automobiles seront parfumées et les pauvres chevaux mangeront des fleurs.
Aux fenêtres les petites orphelines de la guerre auront toutes une belle robe patriotique.
Sur les marronniers des boulevards les photographes à califourchon braquerons leur œil à déclic
On fera cercle autour de l’opérateur de cinéma qui mieux qu’un mangeur de serpents engloutira le cortège historique
Dans l’après-midi
Les blessés accrocheront leurs médailles à l’Arc de Triomphe et rentreront à la maison sans boiter
Puis
Le soir
La place de l’Étoile montera au ciel
Le dôme des Invalides chantera sur Paris comme une immense cloche d’or
Et les mille voix des journaux acclameront
La Marseillaise
Femme de France

Paris octobre 1916

Était-ce une prémonition ?


En marge de cette cérémonie, l'avant veille, deux commémorations avaient été organisées l'une à l'école Paul Andrieux, l'autre à l'école du passage Fontellaye de Douai. Paul Majowski y représentait l'amicale et il a filmé l'essentiel des deux événements :



Affirmer sa reconnaissance envers ceux qui sont tombés pour la France : un beau geste civique. 
L'espoir que portent les enfants réunis devant le drapeau de la République  c'est la promesse d'un monde meilleur car l'École instruit ET éduque les futurs citoyens. 


Saluons le travail remarquable effectué par les enseignants.

Paul Majowski



Michel Wencel et l'atelier bois de l'école normale d'instituteurs de Douai

Ah ! Si j'avais un marteau !






Photo du bouton par Paul Majowski


Le tampon buvard complet photographié par Paul Majowski



Un petit nombre d'entre nous se souviennent certainement de l'atelier de bois. C'est en extirpant de mes vieux papiers ce document de 1954 que j'ai revu en mémoire Monsieur Lemaire qui supervisait le travail du bois au rez-de-chaussée du Pavillon des Sciences.
L'épreuve du concours d'Entrée devait être facultative, elle apportait peut-être quelques points supplémentaires au candidat. Toujours est-il que j'avais relevé le défi, habitué depuis au moins deux ans au dessin industriel enseigné précédemment au collège.
J'ai appris très récemment que le travail du bois figurait à cette époque parmi les passe-temps favoris de Monsieur Bonnet, le professeur de maths. Avec sa propre installation de menuiserie il aurait fabriqué des meubles pour son entourage.
Mon « chef d'œuvre » n'avait pas dû l'émerveiller, je n'ai aucun souvenir du résultat. Peu fier de celui-ci, j'ai réalisé plus tard un second essai, une fois entré en première année, toujours sous la houlette de ce grand Monsieur Lemaire. Ses conseils semblent avoir porté leur fruit, je vous laisse juges du tampon buvard conservé précieusement depuis 65 ans.
Ignorant à cette époque le penchant de Monsieur Bonnet pour le travail manuel, c'est à lui que j'ai proposé quatre ans plus tard ma monographie sur l'industrie alors florissante du Douaisis. Merci à lui d'avoir généreusement apprécié mon travail.
À présent je manipule encore le ciseau, la gouge, la scie, le maillet. De plus en plus rarement hélas.
À la prochaine !

Michel WENCEL
Promo 54-58



Le point de vue de Paul Majowski qui a servi de dactylographe pour l'article ci-dessus

À Rome un style, obsecro !

Signe des temps! Michel Wencel m'a demandé de TAPER son texte sur le bouton de tampon buvard. Il a réalisé ce bouton pour satisfaire à l'épreuve de travail du bois figurant dans la suite des épreuves du concours d'entrée à l'école normale (année 1954)
Signe des temps ! J'entre son texte manuscrit au clavier tout en contemplant son chef d'œuvre : le tampon buvard équipé de son bouton. Rien à tamponner, le texte qu'il m'a communiqué a été rédigé au stylo à bille, cependant deux clichés s'imposent... mon fidèle smartphone est toujours prêt.
Adieu plumes Sergent-Major, tabliers gris si utiles pour protéger les vêtements des inévitables éclaboussures d'encre violette ! Fini le polissage des tables d'écoliers en hêtre massif à la veille des grandes vacances. On les préparerait déjà pour la rentrée !
À Rome point de salut sans la tablette de cire et le style (stylet pour certains, usage impropre). Les écoliers dans l'après guerre étaient équipés d'une ardoise et d'un bâton de craie pour les exercices de calcul mental, procédé La Martinière.
Les trente glorieuses ont vu les stylos à bille s'imposer malgré les critiques et les réticences. Les instituteurs qui ont connu cette mutation pourront décrire les conséquences sur le travail écrit de leurs élèves. La qualité de ces premiers outils à écrire laissait quelquefois à désirer. Certains
« bavaient », d'autres écrivaient gros. Le Bic, la pointe Bic comme l'on disait alors, signa le triomphe définitif de la bille. Un triomphe mondial qui perdure... en milliards de stylos Bic produits chaque année.
Le progrès a pris son essor il y a un demi-siècle, il se poursuit sans faire de bruit. Savez- vous que nos élèves du 21 ème siècle écrivent sur leurs tablettes grâce à un stylet ? Le stylo à bille sera-t-il bientôt obsolète ? Ne nous présente-t-on pas dans les émissions scientifiques des expérimentateurs la tête couverte d'électrodes, envoyant des commandes par la pensée ? Il faut aussi mentionner les applications qui permettent de dicter à la voix, le logiciel produit un texte comme au clavier.
Adieu calligraphie, adieu moines copistes, adieu incunables... les fautes faites durant la copie ne sont désormais plus possibles, les correcteurs orthographiques soulignent de rouge les écarts de la norme. Plus de surprise, ni de jeu de traque aux fautes, ni même une certaine poésie. Imaginez la déception de Mme de Sévigné , elle écrivait « êné » pour « aîné » ! Son génie épistolier ne connaissait aucune gêne.

Paul Majowski Promo 58-62

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