Affichage des articles dont le libellé est DUJARDIN JEAN. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est DUJARDIN JEAN. Afficher tous les articles

vendredi 13 juin 2025

Rencontre inédite entre anciens normaliens et pensionnaires du Lycée d'excellence Edgar Morin ce jeudi 5 juin 2025

 Les locaux du lycée d'excellence Edgar MORIN, ils les connaissent bien : ils les ont fréquentés des décennies avant sa création, dès 1948 pour Jean Dujardin, doyen de l'amicale des anciens normaliens de Douai, lorsque c'était l'école normale d'instituteurs...
On reconnaît Jean Dujardin (48-52), André Léger (66-71), Michel Wencel (54-58), Bernard Coget (61-65), Jacques Devienne (67-70) et Christian Joly (73-75)

Jeudi 5 juin , ils se sont livrés à un émouvant pèlerinage en retrouvant les bancs de leur ancienne Ecole Normale de Garçons, pour une rencontre inédite avec les actuels occupants des lieux

Les ex-internes normaliens, maintenant membres du conseil d'administration de l'Amicale ENG IUFM DOUAI, sont venus partager leur expérience d'internes auprès de certains des lycéens d'une classe de Monsieur Damien Langlet, professeur à l'origine de cette initiative : un beau moment d'échange et de partage !

Jacques Devienne en plein échange avec 3 lycéens



Jacques Devienne, vice-président de l'amicale, témoigne par un message adressé à Damien Langlet, professeur au lycée d'excellence et organisateur de cette rencontre insolite :

"J’ai trouvé cet échange très enrichissant. Il m’a permis d’établir des liens entre ce que nous avons vécu et la perception des jeunes. Le débat cordial n’était pas à sens unique et chacun a pu exprimer ses positions, j’ai été ému par la dernière question : « Que pouvez-vous nous conseiller pour l’avenir ? » . Les élèves étaient très à l’écoute.
Je me permets d’aborder un point qui m’a surpris : les élèves m’ont dit qu’il n’y avait pas de cours de musique. J’en étais resté à l’époque où le cours de musique était une institution et permettait aux élèves musiciens de grappiller quelques points en choisissant l’option musique au BAC. On sait l’importance de la musique quand on est adolescent et je pense que cela permet à certains jeunes de trouver un moyen d’expression ; j’avais dans mon groupe un élève musicien. Bien sûr je ne veux pas mettre mon « grain de sel » dans l’organisation du lycée mais je pense qu’avec la participation du conservatoire tout proche il devrait être possible d’organiser des activités musicales ce qui serait un plus pour le lycée."
Amicalement 
J. Devienne

mardi 25 mars 2025

La première pierre de l’École normale de Douai rue d'Arras a été posée il y a 150 ans. Toute une histoire... Jean Dujardin, le doyen des anciens normaliens de Douai raconte son vécu

 

Comment Jean Dujardin, fils d’ouvrier, s’est bâti une carrière d’instituteur, en entrant à l’École normale de Douai

Le 30 mars, l’Amicale des Anciens élèves de l’École normale de Douai va célébrer les 150 ans de la pose de la première pierre de cette vénérable institution. Doyen de l’assemblée, l’ancien normalien Jean Dujardin, 93 ans, égraine ses souvenirs.

Robuste comme un chêne, Jean Dujardin, 93 ans, se porte comme un charme. « Quand je tonds la pelouse, je me ménage quand même deux ou trois pauses », avoue-t-il, avant de rembobiner le film de sa carrière d’enseignant, avec pédagogie et le sens de la formule. Une carrière loin d’être toute tracée pour ce fils d’ouvrier.

« Entre à l’École normale, c’est gratuit », lui intime Maurice, son père. Simple ouvrier, il n’avait pas les moyens de payer à son fils les études d’architecte dont il rêvait. Bac en poche, le jeune homme intègre l’École normale en 1948. Commencent alors quatre ans d’études dans des conditions draconiennes. Chemise cravate de rigueur et lever à 6 heures pour les corvées de ménage. Il se souvient : « En automne, les camarades affectés au ramassage des feuilles tombées des arbres ne rigolaient pas ! » Puis il enchaînait les cours, jusqu’à l’extinction des feux à 22 heures.



Faire le mur pour retrouver une copine

Malgré tout, les jeunes garçons savaient se trouver des distractions. À côté, il y avait l’école des filles. « Pour la Saint-Nicolas, on recevait les filles pour un repas et un bal. À mi-février, nous fêtions la sainte-moitié (!), c’est-à-dire la moitié de l’année scolaire », raconte Jean Dujardin, le sourire aux lèvres en évoquant des camarades faisant le mur pour aller retrouver une copine. Des militaires logés dans la caserne voisine faisaient de même. Un jour, le mur d’enceinte a été rehaussé d’un grillage de façon à empêcher toute tentative « d’invasion ».


Titulaire du certificat de fin d’études normales (CFEN), sixième de sa promotion sur 80 diplômés, Jean Dujardin est nommé pour enseigner à l’école de la Sucrerie à Sin-le-Noble. Il est aujourd’hui le doyen de l’amicale des anciens élèves de l’école normale de Douai*.

Des cahiers de vacances fait-maison

Après deux ans d’armée, il rejoint le groupe scolaire Notre-Dame, à Waziers, avant d’être promu maître-formateur à l’école Painlevé, à Douai. De 1959 à 1967, il apprend aux stagiaires normaliens comment gérer une classe unique à trois niveaux, puis reprend en main une classe de CM1 jusqu’en 1987, l’année de sa retraite. Jean Dujardin rédigeait lui-même les cahiers de devoirs de vacances de chacun de ses élèves pour les « préparer à la classe supérieure ».


Au-delà de son travail, l’instituteur était passionné de voyages. « Avec mon épouse, nous avons accompli sept ou huit fois le tour du monde et arpenté une quarantaine de pays. » Passionné de peinture, il se définit « plus barbouilleur qu’artiste », devant ses paysages fleuris. Comme la barbe de Charlemagne, l’inventeur de l’école !

*L’amicale, présidée par Michel Bonfils et Jacques Devienne, vice-président, organise une exposition pour les 150 ans de l’École Normale. À partir du 30 mars, 14 panneaux retraçant l’histoire de l’École normale d’instituteurs de Douai seront accrochés sur les grilles du Lycée Edgar-Morin, rue d’Arras.


À l’École normale de Douai, il y a des étudiants depuis 150 ans

Par Nello Benedetti (correspondant local de presse)
CP 4.jpg

1875, pose de la première pierre

Les Écoles normales d’instituteurs* ont été créées en 1789, pendant la Révolution française. À Douai, l’établissement occupe d’abord des locaux situés rue Fortier (à l’époque rue de la Charte). Douze ans après, l’enseignement est transféré dans des bâtiments plus spacieux, rue des Carmes (aujourd’hui rue Victor-Hugo). La première pierre de l’édifice actuel, à l’extrémité de la rue d’Arras, entre les remparts et le jardin des Plantes, a été posée le 9 août 1875.

1990, création de l’IUFM

Le 26 septembre 1877, c’est la rentrée de la première promotion des futurs maîtres. L’école fermera en 1990, remplacée par l’Institut universitaire de formation des maîtres (IUFM).

2010, le lycée d’excellence Edgar-Morin

Depuis 2010, fini la formation des maîtres, le site est occupé par le lycée d’excellence Edgar-Morin, qui accueille 150 élèves au parcours scolaire compliqué. Ils bénéficient d’un accompagnement individualisé ainsi que plusieurs ateliers autour du théâtre, avec le Tandem et le conservatoire à rayonnement régional, de la justice, avec la Cour d’appel de Douai, ou du monde maritime.

*Normale signifie ici qui doit servir de règle et de modèle.


Voici l'article paru dans la Voix Du Nord du 26 mars 2025, édition de Douai



lundi 23 décembre 2019

Histoire d'en rire, René Maquet se souvient d'une anecdote croustillante

L’intendant, victime d’une opération de bourse

Un fait divers de la promo 48 52 qui comptait 60 élèves répartis en deux classes de seconde, A et B.




MICHEL DELANNOY
En deuxième B, se retrouvaient deux copains anichois : Michel Delannoy et Jean Holle. Je dois vous dire qu’à Aniche, les jeunes garçons sont surnommés « les kiens ». Pourquoi ? Peut-être parce qu’ils sortent de « l’Aniche ». Quand des parents réprimandent des enfants trop turbulents , ils ne manquent pas de dire : « arrêtez ed’faire les kiens ! »
Nos deux Anichois, Michel et Jean, faisaient assez souvent « el kieins », ils poussaient même de petits cris dans leurs jeux, comme de petits chiots qui s’attrapent par la queue.
Après la seconde guerre mondiale, les écoles normales, fermées pendant l’occupation, s’ouvrirent à nouveau en 1945. Notre promotion n’était que la quatrième d’après guerre. Quand nous avons passé le concours d’entrée, le rationnement existait encore, il fallait apporter nos tickets. Nos parents ont eu beaucoup de difficultés pour rassembler toutes les pièces indispensables à la confection du trousseau. Michel, qui était déjà d’une grande taille pour son âge, avait réussi à enfiler un beau costume noir qu’il avait hérité du mariage de son père. Dans tout l’établissement, il n’y avait que deux personnes qui portaient un costume noir : Michel et l’intendant.
Tant et si bien que, vus de dos, l’intendant et Michel étaient si ressemblants qu’ils pouvaient être confondus . C’est ce qui arriva.
L’intendant, aussi nommé économe, l’était réellement et même un peu trop. Il avait fait sien un uniforme noir de normalien retrouvé dans le grenier parmi les archives. Quand on sait que le port de l’uniforme avait été rendu obligatoire aux normaliens par arrêté ministériel du 27 avril 1879, on peut dire, sans trop se tromper que le costume de l’intendant datait de la fin du XIXe siècle.
Quand la cloche sonnait l’heure du repas, nous nous précipitions, toutes les promotions confondues, devant l’entrée du réfectoire. L’intendant, campé au milieu des marches, une feuille à la main, attendait que le regroupement soit complet. Il nous informait alors de ses dernières décisions, il citait les noms des collés : corvées de nettoyage mal faites, dégradations commises, montant des sommes à prélever sur la masse ; puis, faisant  demi-tour sur lui-même, il nous indiquait ainsi que l’entrée au réfectoire nous étais permise. C’était la ruée ! Confusément, 240 affamés se bousculaient , pressés de joindre leur place à table. Dans cette précipitation, un malheureux hasard du mouvement fit que Jean Holle se trouva placé derrière un pantalon noir qu’il crut reconnaître comme étant celui porté par son copain Michel, l’idée lui vint, juste au moment précis où les deux jambes s’écartaient pour gravir une marche, d’introduire sa main droite entre les deux, de saisir violemment ce qui se trouvait à l’intérieur du pantalon. L’intendant, surpris d’une telle audace, resta figé, puis se retourna sur sa droite. Jean Holle, s’étant rendu compte de sa méprise, s’échappa sur la gauche. Il était sauf ! Rejoignant Michel, il lui raconta comment, grâce a sa souplesse de félin , il venait d’éviter le conseil de discipline, peut-être même l’exclusion. Ouf ! Il en était encore tout pâle.
La main, c’est comme la langue, il vaut mieux la faire tourner 7 fois avant de s’en servir

René Maquet



rene.maquet@sfr.fr