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dimanche 2 mars 2025

Une réunion amicale a été organisée le 26 juin 1981 à l'occasion du départ en retraite de M. Paul DUMONT, professeur de lettres, sous la présidence de Monsieur SORRE, Inspecteur d'Académie, Monsieur BEAUCARNE, Directeur

 C'était en 1981, on fêtait le départ en retraite de Paul DUMONT



Une réunion amicale avait été organisée le 26 juin 1981 à l'occasion du départ en retraite de M. DUMONT, professeur de lettres depuis 1946 à l'école normale d'instituteurs de Douai, sous la présidence de Monsieur SORRE, Inspecteur d'Académie, Monsieur BEAUCARNE, alors Directeur et en présence de nombreux collègues et amis dont Jean JOLY....

Après avoir remercié les orateurs de leurs paroles flatteuses ainsi que les camarades venus témoigner leur affection en ce jour qui devrait être un jour de fête, Paul Dumont a ajouté avec émotion : “Mais les choses ne sont pas aussi simples. D'abord, nul n'a quitté cette maison sans chagrin. Ensuite, entre elle et moi, il y a une histoire d'amour. Nous avons eu le coup de foudre quand nous nous sommes rencontrés en 1946, et depuis ça été «ni elle sans moi, ni moi sans elle».

Beaucoup d'entre nous ont connu l'École Normale rouge (comme on disait) la première École Normale de France.

Cette école était la Libération vivante, une flamme péguyste et cornélienne. De l'Amour, de la liberté totale, du dialogue, elle avait le principe et la fin de sa pédagogie. Elle voulait que «rien d'humain ne nous fût étranger». 

Ici on s'appelait par tous ses noms, on se disait tout, on était tous normaliens, pêle-mêle, élèves, employés, instituteurs, professeurs, intendance et direction. Ici, c'était tout le temps la fête, il y avait toujours des foules joyeuses dans les couloirs et on chantait, on jouait de la trompette et de l'accordéon. On posait sagement pour la photo de famille et on se ruait sauvagement en cuisine. On n'arrêtait pas de s'engueuler, et on avait souvent envie de s'embrasser. On était les lendemains qui chantent.

L'enseignement vivait de ce tohu bohu qui était la structure de surface d'une ténébreuse et profonde unité. Nous n'avions guère besoin de concertations officielles : mon meilleur ami était (est encore) le premier en date de nos professeurs d'éducation physique et j'ai épousé le professeur de dessin ! La musique avait de généreuses empoignades avec les Mathématiques. Les sciences naturelles m'initiaient au père

Teilhard de Chardin et j'introduisais le professeur de sciences naturelles dans le jardin des racines grecques, l'E.N. et les écoles d'application échangeaient leurs idées et leurs maîtres. On avait horreur du vide.

On avait inventé l'audio-visuel, il y avait la radio à bord de toutes les classes, on montait deux grands spectacles par an, on passait des films fixes et des films «bougeants», on avait déjà un magnétophone, mais il était à fil et quand le fil cassait, il envahissait la moitié de notre espace vital.

On faisait de tout, de la linguistique historique, du latin, de l'ancien français et du provençal. On écrivait des vers, on réalisait des manuscrits enluminés. On devenait amateurs d'art, peintres, sculpteurs, mosaïstes, décorateurs. On avait un orchestre symphonique, un jazz band et une formation rock, “les Régents” qui est toujours universellement connue.

On allait en chœur au stade Demény assister au triomphe immanquable de nos couleurs. On était champion du 5000 aussi bien que du cent mètres.

On faisait des Math modernes en 1950, dites donc !

On ne faisait pas de fausse monnaie parce qu'on ne voulait pas en faire. Mais  ce qu'on faisait fort bien c'était indifféremment des instituteurs, des inspecteurs primaires, des agrégés et des professeurs de faculté.

Nous étions l'Universitas: il nous venait des étudiants d'Angleterre et des 2 Allemagnes, de Scandinavie, du Congo et du Gabon. Une fois que j'expliquais “l’Invitation au voyage”, Philis la jolie Américaine me dit :  «je n'ai rien compris à votre cours, mais c'était merveilleux».

(...) Des différents Directeurs de cette E.N, ce que j'ai retenu de ces grands hommes c'est, avant tout, qu'ils étaient présents, qu'ils nous aimaient, que nous pouvions compter sur eux. (...)

Depuis 1976, le Directeur est un ancien qui vient de donner un courageux témoignage de son idéal laïque et qui ne demande qu'à jouer sa partie dans notre concert. Retrouvez tous ensemble la consonance et le goût des grandes entreprises. Un signe du ciel m'avertit que tout ira bien désormais : un de nos pionniers UMBERTO BATTIST «le seul, l'unique» comme il dit, sorti de chez nous en 1958 vient d'être élu député de la gauche dans une circonscription où, bien entendu, il était le seul et unique candidat.

Encore une fois merci, au nom de nous trois.” (Messieurs Tabary et Prunier  également concernés par cette cérémonie d'adieu, NDLR)

Ce sont Mesdames GIBON et MALEXIS qui ont félicité le nouveau retraité et remis les cadeaux gage de l'amitié.

Extrait du bulletin 73 de l’année 1981 de l'amicale des anciens de l'école normale d'instituteurs de Douai : 

https://drive.google.com/file/d/1pfCoie4-AY_x0IxeM_2eMzZNlESzj84f/view?usp=sharing




Malheureusement, Paul Dumont n'a pas pu bénéficier longtemps de sa retraite puisqu'il est décédé deux ans plus tard le 11 août 1983

jeudi 25 juillet 2024

Quand Paul Dumont, dit Popaul, partit en retraite en juin 1981, après avoir débuté à l'ENG en 1946 avec son ami Jean Joly, une cérémonie fut organisée et l'on en retiendra son discours ému, teinté d'humour et de nostalgie.

 

Yvonne et Paul Dumont


CÉRÉMONIE de DÉPARTS en RETRAITE à L'ECOLE NORMALE

(extrait du Bulletin 73 de Novembre 1981, pages 19, 20, 21)

Une réunion amicale a été organisée le 26 juin 1981 à 17 H à l'occasion du départ en retraite de M. DUMONT, professeur de lettres, de M. PRUNIER, intendant et de M.TABARY, directeur de l'école annexe.

Monsieur SORRE, Inspecteur d'Académie, Directeur des Services Départementaux de l'Education du Nord présidait cette réunion.

De nombreux directeurs d'école actifs et retraités, professeurs, les membres du personnel d'intendance, Inspecteurs Départementaux de l'Education Nationale, maîtres d'école annexe et d'application, des représentants de l'Amicale des anciens et anciennes élèves se sont réunis dans le réfectoire de l'école témoignant ainsi leur sympathie aux retraités.


Monsieur BEAUCARNE, directeur de l'Ecole Normale ouvre la séance : «il me revient ? Mesdames, Messieurs ? comme à l'accoutumé, d'ouvrir cette amicale réunion pour en marquer le caractère de simplicité et aussi le caractère exemplaire, comme si le destin avait voulu marquer d'une signification particulière le triple départ en retraite que nous célébrons aujourd'hui.

La simplicité d'abord, il fallait bien s'y tenir puisqu'elle est dans nos habitudes.

Cependant, il faut remarquer qu'ils ne sont pas ici comme la circonstance fortuite d'un rite administrativement funéraire, le prétexte d'un discours qui parlerait d'autre chose, mais bel et bien comme le centre de gravité de cette affaire....

De là que la signification particulière de ce triple départ, trinité qui réunit la rigueur comptable, l'ardeur technique, l'amour des belles lettres…

C'est à Monsieur Sorre, Inspecteur d'Académie, qu'il revient de rappeler la brillante carrière de chacun d'eux .



Monsieur DUMONT remercie au nom de ses Collègues, Monsieur l'Inspecteur d'Académie, Monsieur le Directeur de leurs paroles flatteuses, les camarades d'être venus leur témoigner leur affection en ce jour qui pour tous trois devrait être un jour de fête.

Mais les choses ne sont pas aussi simples, dit M. DUMONT, D'abord nul n'a quitté cette maison sans chagrin. Ensuite, entre elle et moi, il y a une histoire d'amour. Nous avons eu le coup de foudre quand nous nous sommes rencontrés en 1946, et depuis ça été «ni elle sans moi, ni moi sans elle».

Beaucoup d'entre nous ont connu l'École Normale rouge (comme on disait) la première École Normale de France.

Cette école était la Libération vivante, une flamme péguyste et cornélienne. De l'Amour, de la liberté totale, du dialogue, elle avait le principe et la fin de sa pédagogie. Elle voulait que «rien d'humain ne nous fût étranger».

Ici on s'appelait par tous ses noms, on se disait tout, on était tous normaliens, pêle-mêle, élèves, employés, instituteurs, professeurs, intendance et direction.

Ici c'était tout le temps la fête, il y avait toujours des foules joyeuses dans les couloirs. et on chantait, on jouait de la trompette et de l'accordéon. On posait sagement pour la photo de famille et on se ruait sauvagement en cuisine. On n'arrêtait pas de s'engueuler, et on avait souvent envie de s'embrasser. On était les lendemains qui chantent.


L'enseignement vivait de ce tohu bohu qui était la structure de surface d'une ténébreuse et profonde unité. Nous n'avions guère besoin de concertations officielles : mon meilleur ami était (est encore) le premier en date de nos professeurs d'éducation physique et j'ai épousé le professeur de dessin ! La musique avait de généreuses empoignades avec les Mathématiques. Les sciences naturelles m'initiaient au père Teilhard de Chardin et j'introduisais le professeur de sciences naturelles dans le jardin des racines grecques, l'E.N. et les écoles d'application échangeaient leurs idées et leurs maîtres. On avait horreur du vide.

On avait inventé l'audio-visuel, il y avait la radio à bord de toutes les classes, on montait deux grands spectacles par an, on passait des films fixes et des films «bougeants», on avait déjà un magnétophone, mais il était à fil et quand le fil cassait, il envahissait la moitié de notre espace vital.

On faisait de tout, de la linguistique historique, du latin, de l'ancien français et du provençal. On écrivait des vers, on réalisait des manuscrits enluminés. On devenait amateurs d'art, peintres, sculpteurs, mosaïstes, décorateurs. On avait un orchestre symphonique, un jazz band et une formation Rock, les Régents qui est toujours universellement connue.

On allait en chœur au stade Demény assister au triomphe immanquable de nos couleurs. On était champion du 5 000 aussi bien que du cent mètres.

On faisait des Maths modernes en 1950, dites donc !

On ne faisait pas de fausse monnaie parce qu'on ne voulait pas en faire. Mais ce qu'on faisait fort bien c'était indifféremment des instituteurs, des inspecteurs primaires, des agrégés et des professeurs de faculté.

Nous étions l'Universitas: il nous venait des étudiants d'Angleterre et des 2 Allemagnes, de Scandinavie, du Congo et du Gabon. Une fois que j'expliquais l'invitation au voyage, Philis la jolie Américaine me dit «je n'ai rien compris à votre cours, mais c'était merveilleux».

Puis M. DUMONT passe en revue d'une façon très humoristique les différents Directeurs de cette E.N. qu'il aime tant et conclut : «Et ce que j'ai retenu de ces grands hommes c'est, avant tout, qu'ils étaient présents, qu'ils nous aimaient, que nous pouvions compter sur eux.

M. TABARY et M. PRUNIER sont arrivés trop tard, ils ont connu trop peu cet univers délirant. Mais cela a suffi à les envoûter et ils sont entrés dans notre jeu.

C'est ainsi que M. PRUNIER a participé activement à la représentation du «Voyage de M. Perrichon» en 1966. Nous avons obtenu de sa tendresse bougonne tout le matériel nécessaire et le superflu. Et tenez-vous bien ! C'est même lui qui a réglé personnellement les éclairages de la salle. Et il faut le faire quand on est de Manosque.

C'est ainsi que l'âme de l'école a donné des ailes à M. TABARY. Et c'est pourquoi il ressemble si étrangement à Hermès. Que de messages il a transmis. Combien de problèmes insolubles il a résolus ! il se voulait exemplaire : il nous racontait ses débuts épiques dans une classe unique (notez la rime) sous l'œil impitoyable de «D'baisieux» il nous disait «Comment qui fzot».


Et son expérience était sûre, sa volonté de convaincre émouvante.

Depuis 1976, le Directeur est un ancien qui vient de donner un courageux témoignage de son idéal laïque et qui ne demande qu'à jouer sa partie dans notre concert. Retrouvez tous ensemble la consonance et le goût des grandes entreprises. Un signe du ciel m'avertit que tout ira bien désormais : un de nos pionniers UMBERTO BATTIST «le seul, l'unique» comme il dit, sorti de chez nous en 1958 vient d'être élu député de la gauche dans une circonscription où, bien entendu, il était le seul et unique candidat.

Encore une fois merci, au nom de nous trois.


Mesdames GIBON et MALEXIS ont félicité les nouveaux retraités et remis les cadeaux, gage de l'amitié.



Commentaires postés sur la publication Facebook de cet article


Jacques Hornez
Je ne l'ai jamais eu comme professeur mais les copains disaient que sur certaines copies copies il notait FCM ( fin de correction marginale) en d'autres termes ça voulait dire moyen en revanche je me souviens de la beauté grecque qui me donnait toujours la même note même quand je recyclais un dessin d'une autre classe ceci dit c'était des profs laïques et d'une culture immense ils ont marqué des générations

Jean-Louis Delaby
J'ai toujours eu un souvenir ému pour Monsieur Dumont...il m'a apporté beaucoup, en particulier un amour de la Grèce...son épouse était "la beauté grecque"...quel couple, quel engagement pour les normaliens...et quelle époque...

dimanche 18 avril 2021

Umberto Battist, promo 54 58, n'est plus. Instituteur, Député-Maire de Ferrière-la-Petite et de Jeumont, il est décédé à Ferrière-la-Petite, le 16 avril 2021 à l'âge de 81 ans.



Voici l'article paru dans la Voix du Nord le 17 avril 2021 lui rendant hommage :

Umberto Battist, l’humaniste politique qui portait la justice sociale en bandoulière, est décédé

Umberto Battist, 82 ans, est décédé vendredi soir. Maire de Ferrière-la-Petite, de Jeumont, député du Nord, secrétaire de section du Parti socialiste, il aura empoigné chacune de ses missions avec beaucoup d’engagement. Toute la classe politique est sous le choc.





Michel Rocard, Pierre Mauroy, Pierre Bérégovoy… il en aura côtoyé des ministres. Umberto Battist est mort vendredi soir. Il laisse un bassin de la Sambre orphelin de ses combats et de ses engagements politiques et humains. Un territoire qu’il a profondément aimé, lui, le fils d’immigrés italiens, jusqu’à lui consacrer sa vie.

Il nous avait expliqué voilà quelques années avoir été élevé avec l’idée « qu’étant étranger, on ne devait pas faire de bruit  », il aura finalement fait tout le contraire.

C’est très tôt qu’il s’engage en politique, au PSU avec Michel Rocard. Et si plus tard, il rejoint le Parti socialiste, il gardera de sa proximité avec Michel Rocard, une identité marquée qui fera de lui « une personnalité à part dans le paysage politique local et régional », explique Rémi Pauvros.

Umberto Battist a été maire pendant douze ans (1977 à 1989) de Ferrière-la-Petite, village dans lequel il posera définitivement ses valises avec Marcelle, son épouse. En 1989, il remporte la ville de Jeumont, il n’y fera qu’un mandat. Mais assez pour marquer de son empreinte « le Watissart, dont il a favorisé l’aménagement et le centre-ville avec la première reconstruction  », témoigne l’ancien élu Jean-Michel Rousseaux.

Un homme de tous les combats

En 1981, après la victoire de François Mitterrand, il est élu député. Entre les deux tours des législatives, l’ancien maire de Ferrière-la-Grande, Philippe Dronsart, se souvient d’un meeting «  à la salle des fêtes de Sous-le Bois, il avait fait venir Julos Beaucarne ». Tout le monde avait chanté, Umberto Battist le premier. Son naturel lui avait d’ailleurs valu de faire le buzz, malgré lui, le jour où il est entré dans l’hémicycle sans cravate. Il y fera un second tour de piste de 1988 à 1993, et décrochera un poste de vice-président à la région, de 1992 à 1998, sous le mandat de Marie-Christine Blandin.

1982: Umberto Battist discute avec Pierre Mauroy, alors Premier ministre, en plein combat pour défendre l’industrie sidérurgique sambrienne. PHOTO ARCHIVES
1982: Umberto Battist discute avec Pierre Mauroy, alors Premier ministre, en plein combat pour défendre l’industrie sidérurgique sambrienne. PHOTO ARCHIVES

« Il a toujours été un pilier pour moi »

Est-ce parce qu’il était instituteur de métier, en tout cas, Umberto Battist a toujours été guidé par l’envie de transmettre. « J’avais 14 ans quand il a demandé à mes parents si je pouvais l’accompagner à un meeting de Michel Rocard à Valenciennes », témoigne aujourd’hui Rémi Pauvros, dont ce souvenir va traverser toute son existence. Tout comme Benjamin Saint-Huile conserve chaudement une réponse manuscrite de Umberto Battist, alors maire de Jeumont. C’était en 2001 «  je l’avais interrogé sur la politique jeunesse ». À partir de là, les deux hommes ne se sont plus quittés. C’est même lui qui a pris le pari de mettre Benjamin Saint-Huile, tête de liste en 2008, à Jeumont. Depuis, celui qui est devenu président de la Communauté d’agglomération Maubeuge-val de Sambre, prenait très souvent conseil auprès d’Umberto Battist. « Il a toujours été un pilier pour moi », confirme Benjamin Saint-Huile, profondément ému par cette disparition soudaine.

Lors des dernières municipales, Umberto Battist avait soutenu Thomas Piette, décidé à prendre la mairie de Ferrière-la-Petite. « Je l’ai connu à Jeumont, j’étais gamin, il était mon maire », se remémore le jeune élu. Les deux hommes s’étaient retrouvés quand Thomas Piette était entré au Parti socialiste. « Nous avons milité ensemble ». Plus tard, Thomas Piette lui avait d’ailleurs succédé au poste de secrétaire de section.

Umberto Battist était bien de ces hommes qui portent des combatsLe territoire de la Sambre-Avesnois lui tenait à cœur. Il bataillait ferme quand il s’agissait de soutenir le tissu industriel, et le maintien des usines. Un engagement salué, ce samedi, par la première secrétaire fédérale du parti socialiste, 

Il est certain que pour tous, il restera ce militant qui voulait, comme le chante l’hymne du Parti socialiste, « changer la vie ici et maintenant », nous confiait, ce samedi, Marcelle, son épouse.

Les funérailles auront lieu le mercredi 21 avril, à 10 h 30, à l’église de Ferrière-la-Petite.


Et dans l'Observateur, un bel hommage également : 

Sambre : L’hommage de ceux qui l’ont connu à Umberto Battist






Umberto Battist en novembre 2019, à Ferrière-la-Petite. Village où il s'était installé avec son épouse Marcelle à la fin des années 50.

Il était de ceux que l’on écoute et vers qui l’on se tourne pour demander conseil. Etre utile, d’une manière ou d’une autre, c’est ce qui aura guidé la vie et la carrière professionnelle et politique d’Umberto Battist, décédé le vendredi 16 avril à l’âge de 81 ans.

Avec sa silhouette et sa voix reconnaissables entre toutes, celui qui fut instituteur durant une vingtaine d’années et maire de Jeumont de 1989 à 1995, avait fait ses armes à la tête de la mairie de Ferrière-la-Petite, de 1977 à 1989.

Mais bien plus que ces deux communes, c’est tout le Val de Sambre, et même au-delà, qu’il aura marqué de son engagement en tant que socialiste.

« L’engagement au-dessus de tout »

Sitôt connue, la nouvelle de sa soudaine disparition a suscité de nombreuses réactions d’anonymes et d’élus, de tous bords. Ceux qui lui ont été proches, d’abord, à l’image de l’actuel maire de Jeumont, Benjamin Saint-Huile, qui perd « un ami politique. Il y a ceux qui vous causent des problèmes et ceux qui, comme Umberto, sont là avant tout pour proposer des solutions » résume l’élu. Lequel sait ce qu’il doit à son prédécesseur disparu qui, « en 2008, a fait le pari de me proposer comme tête de liste« .

Un choix pas si surprenant, Benjamin Saint-Huile rappelant « sa grande confiance envers la jeunesse« , élément indissociable du personnage. Une confiance réciproque, le maire de Jeumont reconnaissant volontiers en Umberto Battist, « un repère pour moi. Quand j’avais besoin d’un regard extérieur, c’est vers lui que je me tournais. Lui ne cherchait jamais à s’imposer« .

« Umberto a marqué sa trace avec la première reconstruction du centre-ville de Jeumont et l’aménagement du Watissart » souligne pour sa part Jean-Michel Rousseau, qui fut élu à ses côtés.

Et puis il y a ceux qui, comme Jean-Marie Allain, maire de Marpent, l’ont côtoyé au Parti socialiste unifié auquel il a adhéré jusqu’en 1974, avant de suivre Michel Rocard, dont il était proche, au Parti socialiste. L’élu l’a également côtoyé à l’Agence d’urbanisme de la Sambre qu’il a présidée. « Umberto était un brillant orateur et un militant qui plaçait l’engagement au-dessus de tout » écrit Jean-Marie Allain, qui le considère comme « l’homme politique le plus intègre qu’il m’ait été donné de côtoyer« .

Humaniste dans les mots et les actes

Elu local, Umberto Battist a aussi effectué deux mandats de parlementaire, de 1981 à 1986 puis de 1988 à 1993. « Je me souviens de ses mots pleins d’émotion à l’Assemblée nationale sur la retraite à 60 ans et sur son père qui avait travaillé très dur pendant longtemps et était mort sans avoir pu en bénéficier » se remémorait, dimanche, le sénateur du Loiret Jean-Pierre Sueur, lui-même ancien député et secrétaire d’Etat en charge des collectivités locales sous les gouvernements Cresson et Bérégovoy.

Michel Lo Giaco fut aussi l’un de ses compagnons de route. Elu maire d’Assevent pour la première fois la même année qu’Umberto Battist à Ferrière-la-Petite, ils ont commencé à « travailler ensemble au Syndicat intercommunal du bassin de la Sambre » se souvient l’ancien élu. En 1988, ils sont investis par le PS pour les législatives, « lui comme titulaire, moi comme suppléant. Et nous avons gagné avec plus de 60 % des voix au second tour » poursuit Michel Lo Giaco.

Les points communs étaient nombreux entre les deux hommes : tous deux descendants d’immigrés italiens, instituteurs, militants socialistes… et nés la même année, à six mois d’écart. « C’est lui qui m’a poussé à m’engager en politique. Lui l’était déjà depuis longtemps. Il est vite devenu un grand copain » continue l’ancien maire d’Assevent.

D’Umberto Battist, il gardera en mémoire « le grand défenseur de notre territoire » qu’il était, et surtout « son humanisme. Il ne se contentait pas des discours, il les appliquait. Quand on disait qu’il fallait aider les personnes dans le besoin, lui le faisait en les accueillant chez lui, en leur trouvant un logement…« .

Sa voix ne se fera plus entendre lors des débats politiques et réunions publiques. Et de nombreux sambriens garderont en mémoire ses interprétations du « Temps des cerises », de « Tout en haut de ch’terril » ou encore de « Bella ciao », chansons qui incarnaient tout à la fois ses racines et ses valeurs.

Des réactions à l'annonce de son décès :

Philippe Cnudde : Il a été un des normaliens qui se sont révoltés contre l'emprise de l'armée sur la vie civile ! salut à toi !


Avis De Décès

Editions: 
 Lille Métropole
 Avesnes Maubeuge Fourmies.
Date de parution: 
 18-04-2021

Ferrière-la-Petite


« ...j'aurais tant aimé cependant. Gagner pour vous, pour moi perdant avoir été peut-être utile… »

(Aragon)


Marcelle, son épouse
Sophie et Armand,
Denis ,
Isabelle et Dominique,
Emmanuel et Nadine,
Julien ,
ses enfants
Emile et Camille, Adèle et Alexandre, Solène et Loïs, Salomé et Sophie, Marine et Pauline, Zacharie, Gustave, Agathe et Apolline,
ses petits-enfants et arrière-petits-enfants
Vincent  et Marie-Andrée,
Romain  et Marie Madeleine,
Jean-Louis et Brigitte,
ses beaux-frères, belles-sœurs, ses neveux, ses nièces et leurs enfants
Toute la famille


L'Abbé Michel Bertrand,
Monsieur le docteur Marc LERBUT et son épouse Christine,
Tous ses amis et ses camarades du Parti Socialiste,


ont la douleur de vous faire part de la perte qu'il viennent d'éprouver en la personne de

Monsieur Umberto BATTIST

Instituteur
Député-Maire de Ferrière-la-Petite et de Jeumont


décédé à Ferrière-la-Petite, le 16 avril 2021 à l'âge de 81 ans.


La cérémonie religieuse aura lieu le mercredi 21 avril 2021, à 10 h 30, en l'église Saint Médard de Ferrière-la-Petite, sa paroisse, suivie de la crémation.
Réunion à l'église à 10 h 15.
L'offrande tiendra lieu de condoléances.


Dans l'attente des funérailles, Monsieur Umberto BATTIST repose au 24 rue Gabriel Peri à Ferrière-la-Petite, où la famille recevra les visites de 14 heures à 18 heures.


Vous pouvez faire un don en sa mémoire au Secours Catholique ou au Secours Populaire. Un tronc sera placé à cet effet dans l'entrée de l'église.


Priez dieu pour lui !


Ni fleurs, ni plaques.


Condoléances sur www.pf-farineau.fr


59680 Ferrière-la-Petite - 24 rue Gabriel Peri