Affichage des articles dont le libellé est PROMO 50-52. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est PROMO 50-52. Afficher tous les articles

L'oeuvre des nôtres :« Avec ou sans murs ? » de Roland Poquet, (promo 50 52) 18 € à la librairie Sensations. Bientôt disponible au Furet du Nord.

 




« Avec ou sans murs ? » de Roland Poquet, 18 € à la librairie Sensations. Bientôt disponible au Furet du Nord.


Roland Poquet, figure de la culture à Douai, sort le livre de sa vie.   Le récit unique et sans détour de son histoire, ses spectacles, ses combats.   Un ouvrage déjà disponible en librairie. 
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Douai. « Si j’étais vous, ce livre, j’en commanderais un paquet. » Voilà ce qu’a entendu Pascal Cebulski de la bouche d’un client de sa librairie Sensations, rue de la Madeleine à Douai. Signé par Roland Poquet, l’ouvrage s’intitule Avec ou sans murs ? et rapporte l’histoire autobiographique de celui que les Douaisiens connaissent comme « l’homme de L’Hippodrome ».
Succès commercial
Le client avait vu juste. Le libraire suit aveuglément le mystérieux conseil. Dix livres commandés, dix livres vendus. « Alors j’en ai à nouveau commandé une vingtaine », enchaîne Pascal Cebulski. Parmi les acheteurs, beaucoup de retraités, « des purs Douaisiens pour qui le nom de Roland Poquet évoque des choses ». Mais aussi cette femme âgée d’une trentaine d’années, ancienne élève de théâtre, et qui s’est reconnue parmi les photos d’archives au centre du livre.
Le bouquin a été édité en un mois, délai particulièrement expéditif. « Une maison d’édition nous a immédiatement fait confiance, marquée par un style d’écriture élégant, fluide et où les mots sont pesés », relate le fils, Thierry Poquet, qui s’occupe de la promotion de l’ouvrage.
Le livre conte l’histoire vraie d’un gamin de Lauwin-Planque, le « Tiot Roland », qui a révolutionné la culture du Douaisis. De la compagnie du Beffroi à l’ouverture du centre d’action culturelle jusqu’à la réhabilitation de L’Hippodrome, Roland Poquet dévoile tout. Les coulisses, les combats, les anecdotes, les fiertés. « C’est le parcours d’un visionnaire, miroir de la décentralisation culturelle », complète Thierry Poquet.
Le couple Poquet
L’ouvrage fait aussi la part belle à Bernadette Poquet « qui a magnifiquement joué sa partition », comme l’écrit Roland, son mari. Un couple mythique que les Douaisiens arrêtent dans la rue pour leur rappeler à quel point « c’était le bon temps ». Le livre est effectivement le vestige d’une époque où la vie douaisienne était rythmée par les événements du couple Poquet. Grâce à eux, la culture comblait la région et tout le monde pouvait s’y rendre. « Je me souviens d’un brassage d’âges et de classes sociales impressionnant. C’était du théâtre pour le peuple », se remémore Thierry Poquet.
Un livre qui ponctue l’aventure d’un homme qui n’a jamais su s’arrêter. « Il n’a pas supporté sa retraite », raconte son fils en évoquant la fois où il a rechaussé les crampons pour transformer le village d’Esquerchin en une pièce de théâtre à ciel ouvert avec pas moins de 180 figurants. Et preuve encore s’il en fallait de son hyperactivité, maintenant qu’il coule (enfin) une retraite sans théâtre et sans spectacle sous le soleil niçois, c’est le moment que Roland Poquet a choisi pour sortir son livre.
« Avec ou sans murs ? » de Roland Poquet, 18 € à la librairie Sensations. Bientôt disponible au Furet du Nord.
Le livre estle vestige d’une époque où la vie douaisienne était rythmée par les événements du couple Poquet. 

JACQUES COLPART, NOTRE AMI, S'EN EST ALLÉ

Hommage à Jacques Colpart

Jacques Colpart, membre du conseil d’Administration des anciens élèves de l’école normale de Douai, promotion 50 52, nous a quittés en mai 2017. Quelques mois plus tôt, ils nous régalait encore par le biais du bulletin numéro 115 avec l’historique de la masse, prélèvement annuel géré par la coopérative de l’ENG, et sur l’issue de péripéties assez rocambolesques face à l’intendant de l’époque et arbitrées par le directeur, Monsieur Hickel.
Premier rang de gauche à droite :
Bécu Michel, Lanciaux Jean, Colpart Jacques, Monsieur Briquet , Monsieur Hickel , Méquinion Jacques, Petit, Delcroix Pierre
Deuxième rang :
Dujardin Jean, Basuyaux, Carrez Jean-Marie, Gillot Léon, Pocquet Roland, Bacquart Jean, Doutrehaut Maurice
Troisième rang :
Vardon Henri, Baille Lyon, Reynaert Alexandre, Breton Gilbert, Vananderbeck Norbert, Villain Marcel.

Madame Colpart a eu l’amabilité de me recevoir alors que je revenais du c.a. de la rentrée du 4 octobre dernier, séance au cours de laquelle nous nous sommes recueillis à sa mémoire. Elle n’avait pas encore touché aux nombreux documents réunis dans son bureau et m’a permis de rassembler entre autres les informations qui suivent, assorties de la photo de promo et d’un cliché où Jacques figure au milieu d’une classe algérienne en 1956.



En effet, après 18 mois de service militaire en Allemagne et à peine libéré, Jack a fait partie des « pistonnés » rappelés peu après, direction l’Algérie.
Souvenons-nous à ce propos de notre prof d’éducation physique et sportive, Monsieur Monnard, qui avait subi le même sort, à la même époque.
À la suite de plusieurs nominations à Lille, Ostricourt, Auby, Jacques se voit affecter à l’école Painlevé de Douai, école d’application dont pas mal d’anciens se souviennent. Sans omettre un interlude de deux années passées à enseigner au centre pénitentiaire de Douai.
Il fait aussi partie des anciens du tribunal pour enfants de DOUAI, de 1965 à 1988, date de son départ à la retraite. Sa carrière se termine alors qu’il exerce comme conseiller pédagogique, période pendant laquelle il s’efforce d’arranger au mieux les emplois du temps des jeunes extérieurs au département.
Ses interventions, aussi inattendues qu’amusantes, ses calembours et jeux de mots, au cours du c.a. des anciens, permettaient une récréation au milieu de certains débats pas toujours amusants.
Jacques, merci pour tout. Qui pourra te remplacer ?


Michel Wencel, promotion 54 58

Du bon usage de la MASSE (*) ou comment Jacques Colpart (50-52) et ses camarades ont donné une bonne leçon de vertu mais aussi de gestion à l'intendant de l'ENI en 1950


Le 1er octobre 1950, nous franchissions le porche du 44, rue d'Arras pour deux années de formation professionnelle qui auront une influence déterminante sur la vie de la plupart d'entre nous.
L'euphorie de la libération, le retour des prisonniers ont déclenché un « boom » des naissances qui nécessite un recrutement complémentaire après Bac destiné à renforcer le recrutement traditionnel : mais nous ne sommes que  15 sur 45 candidats et toujours pas de programme de formation : depuis octobre 49, chaque école normale construit le sien en fonction de ses possibilités pédagogiques et matérielles. Pour ce qui nous concerne, nous avons la chance d'avoir une solide formation pédagogique de six mois et un accès à une formation culturelle et sociale variée : poterie, céramique, théâtre, cinéma, natation, centre d'entraînement aux méthodes d'éducation active (CEMEA) que beaucoup de nos jeunes enseignants pourraient nous envier. Cette formation nous fut fort utile pour surmonter la difficulté à conduire des CP dont les effectifs pouvaient atteindre 50 élèves et plus (exemple 63 dans un CP de Frais Marais, hameau de Douai ).

Mais pour beaucoup d'entre nous, le grand changement c'est la formation en internat, avec ses avantages : la vie en groupe qui développera un sens de l'entraide de la solidarité que, pour ma part, je ne rencontrerai plus jamais de manière aussi forte, et ses inconvénients, ses contraintes comme l'entretien des locaux, l'observation d'un règlement strict et minuté dans tous les domaines.

Notre génération, fortement marquée par la guerre et l'occupation allemande était éprise de justice, d'autonomie et de liberté. Nos héros n'étaient pas des stars de cinéma, on les connaissait, c'était les mineurs grévistes dès 1941, les résistants, les déportés, les fusillés, qui étaient parfois des parents, des voisins ou des habitants de notre village.

Si vous ajoutez à cela la méfiance acquise à l'égard de tout ce qui représentait l'autoritarisme, l'injustice à cause du gouvernement vichyssois, vous aurez une idée de ce qu'était notre état d'esprit à 18 ou 19 ans dans les années 50.

Très tôt , nous profitons de notre représentation par les chefs de classe, auprès de l'administration, pour nous organiser en coopérative scolaire afin de mieux répartir les tâches matérielles dans chaque classe, au niveau de l'école et faire circuler les demandes des élèves vers l'administration.

Chaque requête est au préalable votée dans les classes et transmise par le chef de classe ou le représentant de la COOP.

Quelques mois après la rentrée, nous faisons paraître de temps à autres une feuille de textes que nous appelons avec un peu d'emphase « journal de la Coop ».
Sur le plan matériel, nous disposions de 40 Fr. ancien mensuels en FP1  et 80 Fr. anciens en FP2 d'argent de poche qui, pour beaucoup d'entre nous, était l'unique ressource.
Il est vrai qu'une cigarette se fumait très souvent à plusieurs et notre seule « débauche » c'était d'aller chez Arthur, place d'armes, pour y déguster une portion de frites arrosée d'un demi entre le goûter et le repas du soir, mais de temps à autre.

Très vite, la solidarité s'impose comme naturelle et indispensable. Sur notre bourse d'état , l'intendance retenait, dès la rentrée, une somme dont j'ai oublié le montant pour payer la réparation des dégâts éventuels attribués aux élèves : c'était la MASSE (*).
Nous n'avions aucun justificatif de la part du gestionnaire. Aussi, lorsque nous eûmes la surprise de subir une retenue supplémentaire, quelques mois après la rentrée, pour boucler le budget « réparations », notre méfiance et l'idée d'être floués ne firent  qu'augmenter.
Très vite, nous décidons une réunion de la Coop et demandons, puisque les élèves participaient à l'entretien de l'établissement, de gérer nous-mêmes la masse à partir de la rentrée 51.

L'atmosphère devint tendue. Les chefs de classe qui devaient régulièrement prendre contact avec l'intendance pour s'y faire livrer du petit matériel nécessaire au fonctionnement des classes, se virent l'objet de pressions de toutes sortes.
Chaque matin, l'intendant passait dans toute l'école pour vérifier la propreté des classes et des tableaux avant l'heure des cours.

Un jour, il constata que le tableau d'une classe n'était pas nettoyé et pour cause, y «figurait» sa caricature sous forme d'aigle tenant dans ses serres un sac rebondi sur lequel s'inscrivait en majuscules le mot MASSE.
Est-ce que notre solidarité totale, notre insistance, ou la certitude pour l'administration qu'on allait à l'échec , on nous donna gain de cause. Alors nous avons organisé dans chaque classe des entretiens avec nos camarades pour les convaincre que l'enjeu allait bien au-delà du gain de quelques dizaines de francs.
Il s'agissait de prouver que nous étions capables non seulement de solidarité mais aussi de responsabilité.


Message reçu : en fin d'année 52, non seulement il n'y eut aucun rappel de cotisation mais après parution du bilan annuel, nous avons ristourné à chaque élève une partie de la somme initiale. Nous étions ravis. On avait prouvé qu'en agissant en adultes responsables et solidaires on pouvait faire mieux qu'avant et pour moins cher. Il est vrai qu'on ne faisait pas repeindre un mur entier de la galerie vitrée, pour effacer l'empreinte d'une semelle de chaussure !

MASSE : voici ce que le règlement d'alors indiquait à propos de la MASSE 


À la rentrée scolaire, il est demandé à chacun un versement de 500 Fr. sur lequel est prélevé le montant des dégradations dont l'élève se rend coupable.
L'ensemble des versements et des retraits est géré avec le concours des chefs de classe par la coopérative des élèves. À la fin de l'année scolaire, le reliquat est reversé aux ayant droit. Si, en cours d'année, la première mise de fond de 500 Fr. s'avère insuffisante pour couvrir les frais de réparation, il convient de compléter les versements.
Si les parents constataient des demandes d'argent abusives au titre de la masse, tous éclaircissements utiles pourraient  leur être donnés sur simple demande de leur part.