Meilleurs voeux à tous les anciens normaliens de l'ENI de Douai, ainsi qu'à leurs familles, que nous invitons à participer à notre journée de retrouvailles (assemblée générale et banquet) le dimanche 3 avril 2016 dans les locaux mêmes de notre ex-école normale devenue lycée d'excellence Edgar Morin


Une évocation émouvante et littéraire de Popaul et "miss Doum" par Roger Facon, écrivain, et ancien de la promotion 66-69 de l'ENI de Douai dont un précédent article présente l'oeuvre et la biographie, toutes deux impressionnantes

SOUVENIRS, SOUVENIRS...











Le sourire, c'est ce qui m'a marqué le plus chez lui. Toujours le même sourire. Tranquille, un rien désabusé. Comme le regard qu'il promenait sur nous avant de s'asseoir. Monsieur Paul Dumont, dit Popaul. Cette familiarité que l'on prenait avec lui, on la prenait dans son dos. Mais il n'était pas dupe. Il savait que pour nous il était Popaul. Il l'était de classe en classe, de promotion en promotion. C'était comme un héritage. Une donation. Nous en étions les usufuitiers.
Il y avait le nom, le sourire, mais aussi la voix. Et là, tout changeait. La voix était capable de démentir le sourire quand la situation le nécessitait. Quand il nous parlait de Montaigne, par exemple. Parce que là, nous touchions à l'essentiel. Montaigne, vous vous rendez compte ? Montaigne ! Ça n'était pas rien. Courbés sur nos feuilles blanches, nous tentions de laisser courir nos stylos et le miracle se produisait... L'entreprise Baignol & Farjon s'effaçait, elle laissait la place aux plumes d'oie que Montaigne taillait en s'installant à sa table de travail. Nos terrils disparaissaient pour faire place aux vignobles du Bordelais. Un gentilhomme gascon parlait par la voix de Popaul à des gamins du Nord, il leur expliquait gravement que tous les jours vont à la mort et que le dernier y arrive... Mais ça nous passait un peu par dessus la tête. Nous avions la vie devant nous. Et quelle vie ! La vie sous de Gaulle. Une vie pavée... De bonnes intentions, bien sûr. Chacun à sa place. Les ouvriers à l'usine. (Nous étions un paquet de fils d'ouvriers dans notre promo.) Les petits commerçants derrière leur comptoir. Les grands bourgeois aux affaires. Mais tout ça allait bientôt voler avec les pavés. Je me souviens – comment ne pas se souvenir ? - des premiers jours de mai 68 dans la cour de l'E.N., nos blouses blanches comme la page sur laquelle l'Histoire était en train de s'écrire à coups de pavés du Quartier Latin, et nous, sur les bancs, à l'abri des blouses, l'oreille collée au transistor qui égrenait la longue litanie des usines occupées... Nous attendions le Grand Soir dans la douceur du matin, le nez tourné vers les cuisines d'où émanaient les effluves rassurantes du café au lait. 
Plus de Montaigne, en mai 68. Mais Victor Hugo, Gavroche... La chienlit, disait le Général prêt à grimper dans son hélicoptère pour aller voir chez Massu si les Essais de Montaigne y étaient. Du côté de Baden-Baden. Mais ils n'y étaient pas. Ils étaient dans le sourire de Popaul.
Toujours le même sourire. 
Il n'était pas dupe, notre Popaul en grève. Il se doutait bien qu'après la chienlit, il y aurait le retour à l'ordre bourgeois. Mais pour l'heure, sa grosse serviette de cuir fatigué restait fermée. Avec ses polys sur Montaigne et La Boétie. Ses trésors sur Du Bellay et Ronsard. Ses légèretés sur Marivaux.
Je dois beaucoup à Popaul. Ses remarques, ses critiques, ses encouragements m'ont amené à n'être jamais satisfait d'une phrase. À remettre sans cesse l'adjectif et le complément d'objet sur le métier. Mais je ne suis pas le seul, plus d'un usufruitier sait ce qu'il lui doit. Et ce qu'il doit à Miss Doum, sa femme.
Ah ! Miss Doum ! Dieu qu'elle était belle ! Elle l'était comme eût pu l'être une statue effleurée par les doigts de Praxitèle au sortir d'un pot de confiture, car elle ne lésinait pas sur le maquillage, Miss Doum.   Toute la générosité et la gourmandise du pointillisme se lisaient sur ses pommettes. Le fauvisme était loin d'être absent de son regard. Mais sa voix était de miel. Durant nos cours de dessin, je testais sur elle mes plaisanteries pas toujours fûtées et j'avais droit à des répliques   d'anthologie. Car Miss Doum partageait avec son époux la passion des Belles Lettres, dont Alphonse Allais n'était pas exclu. 

Popaul, Miss Doum scellaient à eux deux le mariage de la beauté et du savoir. De la gravité et de la dérision. De l'essentiel et de la futilité. Ils étaient des transmetteurs. Ils nous aimaient, au fond.  Notre turbulence leur faisait du bien. Ils se mettaient en scène devant nous avec tranquillité mais toujours avec pudeur. Leurs cours étaient des leçons de vie. Parfois, ils nous admettaient dans leur intimité. J'ai eu ce privilège en rendant un petit service à Marivaux. Sur scène, avec Jean-Marie Devaux en soubrette. Mise en scène Popaul. Conseil artistique, Miss Doum. Ça m'a permis, plus tard, d'écrire des pièces de théâtre. Et même de monter sur scène ! De longues décennies plus tard... Au Quai du Rire, à Marseille, sur le Vieux Port. A cet instant incomparable où la lumière s'allume. Où vous ne pouvez plus reculer. Où le public fait silence parce que le rideau se lève et qu'il sait que vous allez paraître devant lui. J'ai revu Popaul qui me faisait signe en coulisses qu'il ne pouvait plus rien pour moi, que le temps des répètes était terminé, qu'il fallait y aller...
J'y suis allé.
Popaul a toujours été de bon conseil.

Roger Facon, novembre 2015
Roger Facon, 1966



Dans la série, l'oeuvre des nôtres voici l'impressionnante bibliographie de Roger Facon de la promo 66-71 (qu'il a quittée en 1969 après démission pour se destiner à la police et à l'écriture). Nous espérons sa venue à notre assemblée générale du 3 avril 2016 dans le cadre du jubilé d'entrée de la promotion 66-71

Roger Facon est né à Monchecourt, près de Douai, le 20 janvier 1950. Après avoir été apprenti-verrier et fréquenté l'École Normale d'instituteurs de Douai, il a été éducateur puis enquêteur de police de 1972 à 2000. Depuis 2001, il se consacre entièrement à l'écriture. Il a publié une trentaine d'ouvrages – essais, romans, bandes dessinées – chez divers éditeurs (Robert Laffont, Fleuve noir, Gallimard, Baleine, L'Écailler, notamment).

Après un détour par la science-fiction (Par le sabre des Zinjas, La Planète des femmes, Divine entreprise, Les Serviteurs de la Force, Les Compagnons de la lune blême, tous parus dans la collection "Anticipation" du Fleuve noir), il opte pour le roman noir.
On lui doit dès lors La Crypte (Gallimard, "Série noire") ; Flic suspendu n'est pas ripou & Le Requiem de John Edgar (Baleine) ; Rue Bicon (nommé pour le Prix européen du polar), Atout, Sang pour sang glamour, Par Hasard, Dernier bistrot avant le cimetière & L'Équarrisseur (L'Écailler) ; Sherlock Holmes saisi par la débauche (Baleine, "Noire") ; À l'ombre des jeunes flics en pleurs (Baleine, "Le Poulpe") ; Pour venger Mémère (La Branche, "Suite noire") ; On mourra tous Américains (Le Barbu).
Il intervient à l'École Supérieure de Journalisme de Lille depuis octobre 2007 et au Capep à Anzin.
Egalement comédien, il interprète actuellement Mais que fait la police ?, pièce écrite par ses soins et testée au Quai du rire à Marseille.
Roger Facon vient, très tôt, au fantastique par la lecture de Charles Nodier et Gérard de Nerval. Il s'intéresse parallèlement à l'occultisme à travers l'œuvre d'Antonin Artaud. 
Son premier livre, Quand l'Atlantide resurgira, est un succès de librairie. Pressé par son éditeur, Roger Facon va enchaîner les essais se rapportant à l'occultisme. Les meurtres de l'Occulte (Lefeuvre) fera grand bruit jusque dans les prétoires. Les Rose-Croix vont-ils en enfer? signera avec un léger parfum de scandale son passage chez Veyrier. Suivra L'Or de Jérusalem chez Montorgueil. 
En collaboration avec le regretté Jean-Marie Parent, il publiera également quatre titres chez Robert Laffont, dont La Flandre insolite, dans la légendaire collection les énigmes de l'univers.
En 1980 Il publie son premier polar dans la collection « quotidien fantastique » des éditions Eurédif. Mort au gourou bénéficiera d'un tirage de départ de 80 000 exemplaires. 
Avec La Crypte, Série Noire, publié chez Gallimard en 1997, l'occultisme ne sera pas oublié, loin s'en faut. Mais c'est en 2011 que Roger Facon décide d'effectuer ses véritables retrouvailles avec le fantastique!
Le Saigneur des pierres ouvre une ambitieuse saga qui s'attachera à montrer combien le Nord de la France est une terre magique, riche en mystères.
Dans cette veine, suivront "Entretiens avec un très vieux vampire" chez Engelaere (2013) et "La Templière" chez Black Coat Press, collection Rivière Blanche (2015).


Avec Valérie Bonneton, à l'occasion du centenaire de l'Idéal Cinéma à Aniche, 
le plus ancien cinéma ouvrier du monde



Page de couverture du livre écrit
par Roger Facon sur l'Idéal Cinéma d'Aniche

En guise de voeux, Paul Majowski nous envoie ce bel écu en bois chantourné que lui a offert son camarade promotion (58-62) Pierre Logez. Tout un symbole...

Pierre LOGEZ de la promo 58-62 a chantourné cet écu dans un panneau de bois pour commémorer nos jeunes années à l' ENG de Douai. Ancien prof de SVT, il habite Goyrans (Haute-Garonne), son épouse Véronique était prof en Lycée agricole. Ce sont des fidèles du Nord puisque Pierre a des attaches en Flandre et dans l'Avesnois.

Sur le Web:      pvlogez@yahoo.fr

Michel Boivin, promotion 62-66, nous adresse, de Saint-Jean-de-Luz où il passe une retraite ensoleillée, un appel à tous les anciens de la 62-66 et FP 64-66 pour qu'ils le rejoignent ce dimanche 3 avril 2016 à l'occasion du jubilé de sortie d'EN, dans les locaux de l'ex ENG, devenue lycée d'excellence Edgar Morin, à l'occasion de l'assemblée générale de l'amicale et du banquet traditionnel qui se déroulera dans les locaux-mêmes de l'ex ENG rue d'Arras

Appel à la promotion  62–66 et FP 64-66


Chers camarades, chers amis,

Comme vous tous je n’ai jamais oublié les quatre années de vie commune qui nous ont amené à nos vingt ans ! avec un formidable élan de réussir (comme Jean-Baptiste Carpentier, Joël Delplanque, Hubert Quennesson, Marcel Spillaert et bien d’autres) et même en dehors de notre institution (…je pense souvent à Marcel ! qui a tellement marqué notre promotion !) Cinquante ans après, notre « grande école » nous attend et nous accueille ce dimanche 3 avril 2016 pour fêter notre jubilé.
Malgré nos parcours très différents, nos obligations, nos états de santé, répondons présents à cette journée organisée par notre amicale à l’occasion sans doute de belles retrouvailles !
Amicalement à tous et à bientôt !

Michel BOIVIN



Promotion 62-66

Adamczack Richard. Alliotte Christian. Ansart Jean-Marie. Autem Michel. Beauvillain pierre. Beccart Jacques. Bertinchamp René. Bigotte Jean-Pierre. Boeykens Gérard. Boivin Michel. Bonnot Maurice. BOURIEZ Joel . Boussemart Bernard. Boutée Jean-Claude. Burette Pierre. Caffiaux Alain. Camelet Jacques. Capelle Roland. Carpentier Jean-Baptiste. CARTON Jean-Michel. Casier André. Carenne Léonce. Cattiaux Etienne. Cauchy Gaston. Cauderlier Jean. Chopineaux Bernard. Copin Jacques. Dechy Michel. Demorsey Alain. Delbarre Claude. Delegove Daniel. Deletombe Hervé. Delille Henri. Delinselle Bernard. Delplanque Joël. Delporte Léonide. Delsart Pierre. Denuwelaere Jean-Pierre. Deregnaucourt Jean-Pierre. Dervaux André. Desmarescaux Alexandre. Desor Didier. Détrez Jean-Luc. Dufour Jean-Pierre. Dufour Yannick. Dupont Marc. Dutouquet Michel. Foreau Jean. Foulquier Ghislain. Fouquart Jean-Claude. Gombert Jacques. Gouy Jean-Marie. Gythiel Jean-Pierre. Hennebelle Jacques. Henry Jean-Pierre. Herlemont Daniel. Heusdens Francis. Huart Bernard. Hugue Gilles. Jankowiak Marius. Jean Joël. Lanciaux José. Lartigot Jean-Pierre. Lecat René. Lécluse Francis. Lécutier Jean. Lemettre Gérard. Limbourg Hervé. Marcq René. Masson Jean-Paul. Menet Francis. Menin Attilio. Mériaux  Christian. Menier Jean-Marie. Meurs Jean-Pierre. Monfery Pascal. Morawiec Jean. Morchain André. Navez Pierre. Papin André. Parmentier Henri. Paul Cyr. Pol Guy. Petit René. Podevin Gilles. Posière Jean-Pierre. Pourcelet Michel. Proot Jean-Michel. Quennesson Hubert. Res Daniel. Richez Didier. Souplet Lucien. Spilliaert Marcel. Tétard Henri. Top Bernard. Trioux Sylvain. Vahé Raphaël. Vandenberghe André. Vanhuysberghe Marcel. Vanlabeke Daniel. Van Wyngene Jacques. Wailliez André. Walczak Guy. Wasson Gérard. Wyls Gérard. Wypelier Michel. Zylawski Pierre. 


FP 2 64-66 .

Bize Jean-Paul. Bourlet Pierre. Camier Guy. Caudrelier Martial. Coubrun Jean-Michel. Damien Michel. Delhaye Maxime. Douchet Serge. Dubrulle Gérard. Fontaine Fernand. Fortrie André. Goguillon Francis. Gontier René. Grattepanche Michel. Ruytoor Francis. Van Den Nest Daniel. Vandeputte Daniel. Vanesse Bertrand. Verdenal Christian.


Les photos de la promotion 62-66 retrouvées par nos soins :








PS : si vous avez dans vos archives des photos de meilleure qualité technique, n'hésitez pas à nous les adresser à l'adresse du lien : engiufmdouai@gmail.com 
Nous les substituerons

André Léger, membre du conseil d'administration de l'amicale des anciens de l'ENI de Douai lance un appel à ses camarades de promotion pour des retrouvailles le dimanche 3 avril 2016 dans les locaux mêmes de l'ex EN rue d'Arras à Douai

APPEL A LA PROMOTION 1966-1971

Chers camarades de promotion,
Le 3 avril, nous fêterons nos cinquante ans d’entrée à l’école normale.
Nous sommes entrés adolescents en seconde. Nous avons grandi dans nos corps et nos têtes dans cette institution. Depuis, le temps a passé vite, trop vite. Il a, malheureusement, laissé sur le bord du chemin quelques-uns d’entre nous. Il a, petit à petit, rongé notre jeunesse pour faire de nous des hommes plus que mûrs.  
A titre personnel, mais aussi au nom des camarades qui viennent chaque année aux agapes organisées par le conseil d’administration de notre association, je serais très heureux que nous nous rencontrions tous et que nous battions (pourquoi pas ?) le record de participation d’une promotion au repas.
Certains d’entre nous, normaliens dit détachés, n’ont pas connu les classes préparatoires au bac mais  ont retrouvé le reste de la promo en formation professionnelle.
D’autres ont poursuivi leurs études après le bac et sont devenus professeurs en collège ou en lycée.
D’autres encore ont bifurqué vers d’autres métiers.
Mais, chacun garde au fond de lui de la reconnaissance pour cette institution qui a permis à des fils de familles souvent modestes de réussir un bon et beau  parcours de vie.
J’espère que d’anciens professeurs pourront participer cette année encore à ce rassemblement.
Alors, le 3 avril, vraiment, venez à pied, à bicyclette, à cheval, en voiture, en train ou en avion. Il faut que nous soyons tous ensemble à l’assemblée générale et au repas !
Merci à vous tous qui serez sensibles à cet appel.
André Léger
  


Liste alphabétique de la promotion 66-71 

Augustyniak Michel, Bailleul Jean-Paul, Bailleux Patrick, Bar Marcel, Barbet Philippe, Barbier Jacques, Bataille Robert, Berlinet Alain, Bertin Yves, Bielen Jean-Pierre, Billoir Pierre-Henri, Boidin Roger, Bossy Jean-Yves, Boudzy Marc, Bouquet Jean-Marie, Brasseur Michel, Bridenne Jean-Paul, Brouta Luc. Cabarez Pierre. Caliné Francis. Camerlynck Christian. Capiez Vincent. Carpentier Pascal. Castel Francis. Châtelain Jean-Pierre. Clairbaux Gérard. Clowez Philippe. Coquet André. Coolen Didier. Cornil Jean. Costantino Bruno. Coudevylle Jacques. Coulon Jean-Pierre. Dabrowski Edmond. Daussy Henri. Dailly Gilbert. Decroix Didier. Defossez Alain. Dehondt Michel. Dehove Jean-Marie. Delille Bernard. Delille Claude. Denhez Alain. Depinois Régis. De Potter Robert. De Saint Aubert Joël. Devaux Jean-Marie. Devred Jean-Luc. Dhorne Jean-Michel. Dorchies Michel. Dorsimont Guilain. Dubar Roger. Duchemin Marc. Duez Emile. Dufour Jean-Marie. Dumalte Reynold. Duponchel Gérard. DUPRAT Paul. Durieux Daniel. Dusart Jacques. Dyckmans Jacky. Fabbri Michel. Facon Roger. Famiglietti Antoine. Ferrocino Carlo. Fontaine Daniel. Fontaine Thierry. Fougnies André. Gaïda Reynold. Gaillard Jean-Pierre. Galois Yves Marie. Gaye Patrick. Germano Alphonse. Glorieux Jean-Pierre. Godfroy Bernard. Grassart Patrick. Grzegorek Edouard. Guérin Edmond. Guilbert Michel. Hallez Alain. Hanon Gérard. Hellot Pascal. Heyte bernard. Hidot Serge. Hornez Jacques. Humez Jean-Pierre. Huloux Paul. Jacquart Serge. Jeannin Claude. Krawiec André. Korus Eugène. Landas Bernard. Lartigot Jean-Claude. Laurent Patrick. Lavalard Pierre. Lavallée Roland. Leclercq Jean-Michel. Ledoux Joel. Léger André. Lemang Daniel. Léger Jean-Claude. Lenoir Francis. Lepage Jean-Pierre. Leroy Jean-Paul. Lesone Jean-Pierre. Lesur Christian. Lhoir Bernard. Lippevelde Daniel. Livoye Bernard. Lugand Bernard. Maquignon Jacky. Mariani Yves. Masclet Georges. Melaerts Henri. Merlin Renaud. Mislanghe Jean-Jacques. Mlodorzeniec Bernard. Monier Jean-Paul. Montagne Lionel. Moulart Christian. Mouton Didier. Musielak Georges. Ovion René. Pakosz Alain. Pawlaczyk Jean-Louis. Peers Jean-Michel. Pennel Patrice. Perlein Jean. Pernak Marc. Petit Jean-Marc. Philippot Jean-Claude. Pizzuti Nicolas. Plocinak Michel. Plouchart Michel. Ponthieux Régis. Pouilly Michel. Poulin Alain. Quicampoix Christian. Régnier André. Ricci Hervé. Richard Albert. Roosebeke Dominique. Saeleuve Michel. Sagnier François. Segard Alain. Simon Marcel. Slimani Michel. Sonneville Christian. Stienne Bernard. Szklarz Jean-Pierre. Thys Dominique. Toumelin Daniel. Urbancik Dominique. Valdher Gérard. Vandevyvere Daniel. Vanpeene Michel. Vast Jean-Paul. Vaucelles Bernard. Vercagne André. Vesin Gérard. Veys Jean-Michel. Vitaux Luc. Walkowiak Jean-Charles. Waymel Bernard. Wegscheider Claude.

Liste 66-71 des externes reçus au concours en 1966 et qui ont rejoint l’ENI en 69 après 3 ans passés en lycée.

Anicotte Claude. Bauduin Alain. Boucher Jean-Pierre. Bobby Paul. Brangers Patrice. Carlier Jean-Pierre. Covain  Michel. Dehon Marc. Dewitte Marc. Fassard Bernard. Felez Roland. Feron  Jean-Marie. Guillaume Bernard. Heloir Edmond. Laisne Bernard. Légarez Jean-Louis. Machu Roger. Maes Jean Raphaël. Magy André . Mannechez Patrick. Pamelard  Alain. Pihet Gilbert. Poirette  Bernard. Preux Jean-Michel. Richez Pascal. Sachy Michel. Taquet Ghislain. Thiéry Didier. Tierce Roger. Truck Jean-Luc. Vanbelle Jacques. Vandemeulebroucke Jean-Luc. Wasson Francis. Bernard Christian. Saladin Yves.

Photos des secondes de l'année 1966-67 :











MARC BOUDZY, DE LA PROMOTION 66-71 NOUS A QUITTÉS, C'EST JEAN-PAUL BRIDENNE, SON BEAU-FRÈRE QUI NOUS FAIT PART DE CETTE TRISTE NOUVELLE

Notre ami Jean-Paul Bridenne (66-71) nous annonce ce matin par courriel :

"Triste nouvelle,

Mon beau-frère Marc Boudzy est décédé d'une crise cardiaque hier soir à St-Jean-d'Aulps où il vivait avec son épouse depuis son départ en retraite, après avoir été directeur d'école et un temps Adjoint au Maire à Morzine.
Je transmettrai des informations plus complètes à destination des anciens de la 66/71 et de ceux qui l'ont connu à L'ENG.
Amitiés"
Jean-Paul Bridenne


Son parcours :


Originaire de Valenciennes, né le 09 février 1951, il allait avoir 65 ans. Il avait été nommé instituteur à Hornaing en 1971 à la sortie de l'Ecole Normale puis à Lallaing à l'École des Hauts-Prés. La santé de sa fille Gaëlle avait conduit sa famille à quitter Lallaing d'abord pour l'Avesnois à Wargnies-le-Grand où il fut directeur de l'école pour enfin rejoindre la Haute-Savoie, Sallanches puis Morzine dont il fut directeur d'école jusqu'à sa retraite en 2008 et 1er Adjoint au maire.



Il sera inhumé à Morzine auprès de sa fille Gaëlle et de son fils Anthony. 



Ancien de la 66/71, et de la Terminale A (sur la photo de classe ; avant dernier à droite, rang du haut), il pensait pouvoir venir en 2016 pour le 50 ème anniversaire de notre entrée à l'ENG...


Avec son épouse Marie-France en juillet 2015 à qui nous exprimons notre compassion attristée



VOICI LE FUNÉRAIRE PARU DANS LE DAUPHINÉ LIBÉRÉ DU 3 DÉCEMBRE 2015



Des hommages nous parviennent :



"Bonjour à tous
Je viens d'apprendre le décès de Marc avec infiniment de tristesse.
J'adresse à toute la famille mes sincères condoléances.
Je me souviens très bien de Marc. J'étais très impressionné à l'époque  de ses talents de pianiste. Si mes souvenirs sont bons, il me semble qu'il s'était marié jeune, en FP je crois...!
Jean-Paul pourra peut-être me le confirmer.
C'est une triste nouvelle, en effet, encore une....
Son parcours fut exemplaire, lui aussi et... la vie ne l'aura guère épargné !

Amités à tous, prenez soin de vous !"
Jean-Alain Cornil, promo 66/71

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Hommage a Marc Boudzy : J'ai préparé l'entrée à l'EN en 65/66 , c'est vous dire si sa disparition m'a affecté ! Nous avons même correspondu en 2009 . Je voudrais exprimer toutes mes condoléances à ses proches .
Bernard Godfroy (66-71)

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Toutes nos condoléances à la famille de Marc, avec nos meilleurs souvenirs de Lallaing. Nous nous associons à la peine liée à la perte d'un homme de convictions convaincu qu'il fallait agir pour aider les autres.
Marcel Vallez (sur la page Facebook)

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Effectivement bien "triste nouvelle". Beaucoup de souvenirs du bon vieux temps de l'E.N.G. se bousculent dans mon esprit. Je compatis de tout coeur avec sa famille en cette circonstance. Sincères condoléances et amicales pensées à vous. 
Michel Augustyniak promo 66/71

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Toutes mes condoléances à vous tous. J’avais connu Marc au collège Jules Ferry d’Anzin en 4ème. Que des bons souvenirs… Bien amicalement et avec notre soutien, 
Jean Pierre (66-71) et Nadine Bielen




SOUVENIRS DES ANNÉES FP 51-53 PAR ANDRÉ BUTRUILLE, PRÉFACÉS PAR ALDEBERT VALETTE, SON CAMARADE DE PROMOTION

« On sait bien mieux vivre à 20 ans » Jean Guéhenno.



Aldebert Valette
J'envoie, suite au souhait de l'amicale,  la plaquette de souvenirs sur l'école  normale de Douai, écrite par André Butruille, natif d'Auby,  Bubu, promo 51-53 (la mienne) . André est décédé voici quelques années et c'est son épouse qui m'a fait parvenir la partie de ses mémoires concernant les deux années passées à l'EN. Il y a là sans doute de quoi intéresser les collègues. Le texte est très bien écrit.
Amitiés
Aldebert Valette.


Il y avait 15 places mises au concours pour l'entrée à l'école normale

Je suis reçu 10e, Pierrot premier. Nous voilà en classe de formation professionnelle. Cinq « fossiles », (ainsi appelés parce qu'ils sont à l'école normale depuis une année déjà), viennent compléter notre promotion.
Ce que je ressens quand j'évoque ces temps est du domaine de l'indicible. Ce n'est pourtant plus vraiment « l'état de grâce » puisqu'il y a maintenant parti pris, je serai instituteur, je partirai à la retraite à 55 ans, ma voie est tracée. Or, en dépit ou à cause de cela, j'ai le sentiment d'avoir vécu deux années dont je ne peux traduire l'exceptionnelle plénitude. Au collège, au lycée, même si je me suis lié plus particulièrement avec l'un et l'autre, je n'ai pas connu à les fréquenter la complicité, la familiarité qui, -internat oblige -, va souder à l'école normale 20 compagnons, 20 camarades, 20 jeunes garçons éclatant de santé, tout à leur joie de vivre.
« Ce serait une belle chose, si je remplissais mes lettres de ce qui me remplit le cœur » disait Madame de Sévigné. J'aurais aimé de même, consacrer des pages aux chahuts mouvementés qui précédaient notre coucher, rappeler les plaisanteries salaces qui accompagnaient nos réveils « triomphants », vanter l'éclectisme de notre répertoire de chants qui allaient du petit poupon qui aime les confitures à la femme du vidangeur en passant par la douce Annette et l'ingrate Sophie, chère à Christiane Rochefort, etc., etc. Je me limiterai à n'évoquer que le plus réussi de nos canulars.
On dira que là n'est pas l'essentiel. Qui sait ?
Je ne m'étendrai pas davantage sur les stages à l'extérieur qu'au cours de ces deux années, nous avons suivis à Phalempin et à Soissons, bien que les images que j'en conserve soient plus empreintes de nostalgie encore, peut-être parce que le dépaysement et la nature des activités  (sports, jeux, veillées, marionnettes, cinéma, art dramatique, chants, etc.) ont fait que notre vie en communauté s'y est épanouie davantage.


Jacob Delafon est mort.

Monsieur R, le tout jeune professeur de psycho, à qui nous annonçons la nouvelle, nous avoue en toute humilité qu'il n'a jamais entendu parler de ce poète belge dont nous vantons le génie. Imperturbable, le « Grand » se lève alors et fait le panégyrique de ce professeur de l'université de Louvain qui, parti de très bas, puisque né dans une famille très pauvre du Borinage, parvint à force de travail à se hisser au premier plan de l'intelligentsia de son pays. Et notre camarade, qui venait juste de la torcher, de déclamer la dernière œuvre du grand Belge. Le « Vicomte » prit le relais puis chacun y alla de son couplet, on récita, on admira, on critiqua, etc. Bref, l'heure tout entière tourna autour de Jacob Delafon, nous étions intarissables. Je n'ose imaginer la réaction de ses collègues, ni la sienne qui s'ensuivit quand, en salle des professeurs, R… en vint à parler de la mort de Jacob Delafon.
Et tout à  notre joie dont nous ne soupçonnions  pas alors la cruauté gratuite, « cet âge  est sans pitié », nous avons voulu immortaliser par la photo ce canular de première grandeur.
"Jacob Delafon est mort" : un canular réussi, fêté comme il se doit

J'effectue mon premier stage pédagogique dans la classe de cours moyen de Monsieur Alloy, maître d'application à l'école annexe., Je l'aborde, gonflé de suffisance, je le termine, plein d'humilité et près de laisser là l'apprentissage d'un métier pour lequel je ne me trouve aucune disposition. Mais « l'homme, aimait à répéter notre prof de philo, ne fait pas seulement ce qui l'intéresse, il finit par s'intéresser à ce qu'il fait » . J'ai écouté, j'ai travaillé, je me suis progressivement amélioré. En fin de deuxième année, je suis volontaire pour affronter l'aéropage de pédagogues avertis chargé de noter un élève - maître au vu d'une leçon dite modèle. Coïncidence, je retrouve la classe devant laquelle j'ai fait mes tout débuts. Monsieur Alloy est à même de juger des progrès accomplis, il m'assure que je suis suffisamment armé pour affronter ma première classe, mais que, comme tous ceux qui pratiquent le métier j'aurai toujours à apprendre.
Il n'est pas nécessaire de rappeler les étapes qui ont marqué cette évolution. Gloire aux maîtres qui, outre leur savoir-faire, m'ont communiqué leur enthousiasme. J'étais entré à l'EN un peu par hasard, sans attrait particulier pour l'enseignement public, j'en suis sorti avec l'amour du métier et un idéal.
L'apprentissage de techniques pédagogiques en classe d'application que complétaient les cours théoriques de Monsieur Briquet ("Éch Broum" ), les leçons de psychologie de l'enfant de messieurs Rey et Jacquart, des visites d'écoles modèles, (technique Freynet) n'est qu'un aspect, important certes, mais loin d'être unique, de la formation que nous avons reçue.

Chaque lundi matin, monsieur Hickel, le directeur, assure le cours de morale professionnelle, un entretien familier plutôt qu'une leçon magistrale, nous ne prenons pas de notes et je serais bien incapable aujourd'hui de rappeler la teneur précise de ses propos, j'en ai retenu pourtant le message essentiel, qu'en toute chose, nous nous devions jamais attenter à la dignité de l'autre, surtout quand l'autre est un enfant.
Monsieur Haremza nous parle de Dostoïevski, il nous fait aimer les poètes modernes dont je ne savais rien à l'époque, Léon-Paul Fargue, Max Jacob ou Henri Michaux.
Mais aussi enrichissant que ce soit cette face de son enseignement, c'est surtout le côté « atelier » de certaines séances qui m'a le plus frappé ; ensemble nous avons cherché à définir la culture, la personnalité, l'intellectuel, etc. Ce furent là de belles leçons de pédagogie appliquée. Ne furent pas en reste Messieurs Deroo et Leleu qui surent nous faire découvrir tout le parti que l'on pouvait tirer d'une étude approfondie d'une carte d'état-major, d'une vue aérienne, d'un plan de ferme. Etc.
Outre la géologie, Monsieur Bodart nous enseigne la botanique, il faudra bien répondre à un enfant qui nous interrogera sur le nom de la plante qu'il a cueillie et il nous est imposé de présenter, en fin de deuxième année, un herbier riche de moins de 200 plantes, une corvée qui très vite devient plaisir. Le panier en bandoulière, je retrouve les sentiers de mon enfance dont la flore abondante et diversifiée va assurer l'essentiel de ma récolte.
La démarche de Monsieur Seurci est aussi très formatrice, c'est la classe, qui en tant que tout collectif, est tenue en fin d'année de présenter un travail de longue haleine, en l'occurrence, tout ce qui, du matériau brut au travail de l'artisan, de l'ouvrier, de l'architecte, a contribué à la l'édification d'une maison.
Et chacun, avant la synthèse finale, d'exposer la partie dont on l'a chargé., Pour ma part la fabrication de la tuile ; je suis allé me documenter sur le lieu même où mon père, mes oncles, encore enfants, pour quelques sous, étaient allés porter des « pannes » à longueur de journée.

En éducation physique et sportive, 

Messieurs Hage et Joly, soucieux de notre forme physique, soucieux de former des enseignants, soucieux de porter haut les couleurs de l'école normale, ne ménagent pas leurs efforts ni les nôtres. C'est un cross à travers les remparts, une course de fond ou de vitesse, une partie de Hand ou de basket, une leçon de gymnastique corrective, de plateau, un entraînement continuel qui comblent les plus doués comme Van Walle et Lequenne, mais qui met parfois les autres - dont je fais partie - à rude épreuve.


Comme j'ai une bonne pointe de vitesse, 

Monsieur Hage est persuadé que conformé comme je suis, j'aurais, selon lui, des petits segments !!! Je possède les qualités requises pour faire un excellent sauteur à la perche. Hélas ! Monsieur Hage, dès la première séance d'entraînement, renonce à pousser plus avant la vérification de sa théorie.
Je n'ai jamais su distinguer un do d'un la ; pourtant c'est sans déplaisir que j'assiste aux leçons  de Monsieur Jacquemin. Non que j'aie pris subitement goût à la dictée musicale, -entre cette matière et moi tout comme pour le dessin et le travail manuel, il y a incompatibilité irrémédiable -, mais j'aime le chant (je connais encore par cœur « nous étions trois camarades », le « berger »…) et, les jours de répétition il m'arrive de me glisser dans la chorale, dont, pour cause d'inaptitude à solfier, je ne fais pas partie. Surtout, j'éprouve le plaisir rare, tout nouveau pour moi, d'écouter une symphonie ou un concerto dans son intégralité, grâce au microsillon alors à ses débuts, une révolution.
Il me reste à évoquer Madame Dumont qui, de coups de crayon en coups de crayon diabolique, finit par transformer en petit chef-d'œuvre, l'infâme  gribouillis dont je noircis ma feuille de dessin. Monsieur Beuchet qui fait semblant d'ignorer que le petit banc que je lui remets, sort tout droit de l'atelier de Monsieur Vanwalscappel, ébéniste à La Motte-au-Bois. Monsieur Boillet dont je regrette d'avoir ignoré les conseils maintenant que j'aime le jardinage.

En plus de l'herbier, des différentes enquêtes et exposés divers (« le Grand Meaulnes » pour moi), d'une étude concrète de psychologie (j'ai choisi « l'enfant dans le groupe » à partir de notes prises en colonie de vacances), nous sommes tenus en fin de formation, de présenter une monographie dont il nous appartient de choisir le sujet. Pour Lecomte c'est « la pomme », pour Bodelle « la bande dessinée » pour Maurice « le jazz », pour Vandeputte « le logement social », etc. Chacun présente son thème en exposé, le professeur devient élève, c'est un enrichissement mutuel.
Quant à moi il m'est donné de vérifier une fois de plus la justesse de l'adage de mon prof de philo ; et la monographie d'Auby que j'ai choisi d'écrire uniquement par commodité, je l'entreprends au départ avec indifférence, la poursuis avec curiosité, puis au fil de mes recherches et enquêtes, la termine dans l'enthousiasme. J'en acquiers la passion, qui ne me quittera plus de l'histoire locale. Il ne s'est pourtant rien passé dans mon village qui, a priori, mériterait un tel intérêt, il n'y est né aucun personnage célèbre, il ne s'y est déroulé aucune bataille, on n'y trouve aucun trésor artistique, les manuels n'en font pas mention, mais cependant, des fermes du centre aux cités et usines de la périphérie, quels enseignements ! Quels témoignages de la peine des hommes !
J'ai vu vivre dans des baraquements insalubres et travailler dans la poussière, des colonies de maghrébins déracinés et dès lors, rencontrant le cortège d'un enterrement de rite musulman, je n'en considérais plus l'exotisme mais la triste réalité.
J'ai vu des paysages désolés, à la végétation brûlée par les vapeurs acides. Je suis descendu au fond de la mine, le pittoresque ne m'a pas fait oublier mon aïeul mort de silicose, ni mon copain Cyril tué, le crâne fracassé par la chute d'une pierre. Aux Asturies, où l'on me fait voir comme une relique, à l'entrée de l'atelier de chaudronnerie, l'empreinte à même le ciment du pied du père Caron, je n'oublie pas qu'il dut cet honneur « cet honneur » au fait qu'il y avait "ouvré" plus d'un demi-siècle.
La réalisation de cette monographie a beaucoup compté dans ma formation d'homme.


Les votes en 1951 des lois de de l'enseignement privé, 

(Barangé et Marie) ont ranimé la guerre scolaire. Échos à peine assourdis des luttes religieuses qui ont marqué l'histoire de la IIIe République, renaissent alors, exacerbés, les vieux réflexes. J'assiste au cours de mes stages à deux manifestations de ce genre. Le curé de Douai-Dorignies a, en chaire, accusé le directeur de l'école publique, Monsieur "Del"… de « bouffer du curé ». «Faux » rétorque Del… par voie d'affiche, « c'est bien trop mauvais ».
Monsieur "Vi", de l'école des cheminots, procède à la visite des cartables, il professe qu'on ne doit trouver que livres, cahiers et accessoires nécessaires à l'écolier : il en bannit non seulement frondes et bandes dessinées qu'il confisque mais aussi les catéchismes qu'il lance rageusement dans le couloir.


Le droit des minorités, une leçon de démocratie.


Élaboration en commun du règlement de la salle de lecture.
Question : aurons-nous le droit d'y fumer ?
Il n'y a pas unanimité sur la réponse à donner, je propose de la mettre voix. Intervention indignée de Scoliège qui soutient qu'il ne serait pas tolérable que ceux que l'odeur du tabac indispose, soient, par le vote majoritaire des fumeurs, bannis ipso facto de la salle de lecture. On lui donne raison.


Le procès de Bordeaux.


Le 12 janvier 1953, s'ouvre le procès des responsables du massacre d'Oradour. Parmi les accusés, 11 Alsaciens, des « malgré eux » qui ne seront pas jugés parce qu'une loi votée pour l'occasion, les disculpe de toute responsabilité collective.
Victor Beauvois, en classe de FP, dont le père, grand résistant, a été abattu par la police en 43, ne l'admet pas et, soutenu par ses camarades le fait savoir aux jeunes alsaciens qui, venus en stage à l'école normale pour corriger leur accent, ne s'en expriment pas moins, entre eux, dans leur dialecte. S'ensuit une violente bagarre que les autorités de l'école normale ont bien du mal à faire cesser. Il est mis fin au stage des Alsaciens le jour suivant.


Le cinéma.


Deux années bénies. Je fréquente au Studium le ciné-club affilié à la fédération française, on y disserte peut-être un peu trop longuement et un peu trop doctement et nous rentrons tard à l'école normale, mais quel enrichissement ! Surtout les soirs ou des invités de marque comme le critique André Bazin ou le décorateur Max Douy, viennent nous entretenir des films qu'ils aiment.
Moins sophistiqué, le ciné-club de l'EN, s'il est un lieu de rencontre apprécié des normaliens et des normaliennes, n'en programme pas moins des films de grande qualité et Monsieur Hickel, cinéphile averti , assiste à chaque séance et participe à la discussion.
Il y eut  surtout à l'école normale un stage « cinéma » d'une semaine. Films à l'appui, de Méliès à Renoir, on y parla mise en scène, techniques de tournage, décors, montage, etc. Chaque soir, on y joua des œuvres rares, je me souviens du long silence ému qui suivit la projection de « la passion de Jeanne d'Arc » dans une salle comble inoubliable. Inoubliable Falconetti ! Un grand moment !


La politique.


Si je lis régulièrement « L'OBSERVATEUR » il est vrai surtout pour ses pages culturelles, les grands événements de l'époque, excepté l'exécution des époux Rosenberg et la mort de Staline, ne m'ont guère marqué. Nul doute que je me suis tenu au courant des péripéties de la guerre d'Indochine et que j'ai applaudi à la réhabilitation des médecins du « complot des blouses blanches », etc., je n'en ai pourtant conservé aucune trace.
Malgré les sollicitations des uns et des autres, je refuse de m'engager dans aucun parti, ni même au « mouvement français pour l'abondance » de J. Duboin dont je partage pourtant les idées généreuses en lisant « la grande relève » journal auquel Roland et mon père sont abonnés et qu'ils commentent à tout venant avec passion.


Le bal des voleurs


Aldebert Valette , le voleur
L'œuvre la plus parfaite de Jean Anouilh Pierre Aimé Touchard, club des libraires de France, 1956.

C'est sur les conseils et en partie sous la direction de Pierre Dutrieux, « Troubadour », dont en stage à  Phalempin, nous avions pu apprécier la compétence, que nous avons décidé de monter cette « pièce rose » de Jean Anouilh dont la lecture nous avait enthousiasmés.
Plaisir des répétitions le soir à l'école normale de filles, unique représentation (avril ou mai 53) qui fut un triomphe, expérience inoubliable. Il m'en reste cette photographie, bien imparfaite, mais qu'importe, les souvenirs qu'elle fait surgir me sont infiniment précieux.



Stage de perfectionnement de moniteur de colonies de vacances à Soissons. Mai 1953.


Je revois la tête affolée de la directrice du stage (Madame Fauq ?) quand, sous la conduite du vicomte, caporal éructant des ordres brefs, elle vit au chant rythmé de « Rabat ta » déboucher notre colonne dans la cour de Beauregard. Craignait-elle pour la vertu des normaliennes d'Arras qui suivaient la même formation ? En fait, ce fut, et pour elle (elle nous l'avoua à l'issue du repas d'adieu) et pour nous, un stage merveilleux.
Le groupe, en gare de Soissons. Les filles vont regagner Arras et nous Douai


Juin 52

Monsieur Pèchenard à la recherche de moniteurs pour les colonies de vacances qu'il dirige pour le compte de la caisse d'allocations familiales de Douai est venu recruter à l'école normale. Il nous a vanté les charmes du nivernais, le confort du château de Flacy (entre Cosnes et Clamecy) où elle est  implantée . Il nous a montré tout le bénéfice que, futurs enseignants, nous avions à retirer d'une telle expérience de plus correctement rémunérée. J'ai été séduit. Jusqu'alors, excepté mon voyage à Paris de l'année précédente, je n'avais encore jamais quitté Douai et sa région. Je passais essentiellement les mois d'été à lire, à pécher, fréquenter les salles de cinéma. Ces activités me plaisaient et n'eussent été le stage de moniteur que nous avions suivi à Phalempin et la démarche de Monsieur Pèchenard, je me serais une nouvelle fois accommodé de ces vacances à domicile auxquelles, comme beaucoup de jeunes en ce temps, j'étais  habitué. Ce jour de juillet, la place Saint- Vaast de Douai où l'on nous a donné rendez-vous est très animée.
J'y retrouve Scoliège et Levrague. Les monitrices que, comme il est d'usage en colo, nous tutoyons d'entrée, se présentent : il y a Renée, Andrée, Solange, Aline, Christiane, Marie-Jo et Noella, la femme du moniteur-chef, René Rambert, qui va, qui vient, qui organise.



L'été est magnifique, les enfants, dans l'ensemble dociles, respirent la joie. L'équipe de moniteurs est motivée, active, gaie, ivre de jeunesse, « conviviale » au possible. Les chambres de nos équipes respectives (« les Zèbres » pour moi. Les « Bambis », pour elle) étant contiguës, Marie-Jo et moi bavardons chaque soir dans le couloir, jusqu'à ce que tous les enfants soient endormis.
J'apprends ainsi qu'elle est normalienne à Arras, qu'elle habite un tout petit village du Boulonnais, Courset, près de Desvres. Le calme établi, nous descendons rejoindre les autres réunis dans la salle à manger pour le repas froid qui nous est généreusement offert par Monsieur Martel, l'intendant, qui connaît notre appétit féroce ; agape joyeuse et saine qui ne se prolonge guère, tant nous sommes fatigués.
En août, je rentre Auby, je rejoins Flacy en septembre pour la dernière session, celle des grands. Nous sommes entre garçons, heureux d'être ensemble certes, heureux de chanter, heureux de plaisanter mais ce séjour, dans mon souvenir du moins, m'apparaît  bien moins ensoleillé que celui de juillet. Le ciel est le plus souvent couvert et… il n'y a plus de monitrices...


Le château de Flacy

Centre sanitaire permanent pour enfants déficients, la propriété accueille aussi chaque été, répartis en trois sessions, près de 300 enfants issus de familles modestes du Douaisis. C'est une colonie modèle à vocation sociale dont la CAF est très fière .
Confiné depuis toujours dans mon Douaisis natal, je suis à Flacy séduit par la nouveauté des paysages, le pittoresque de village comme Sainpuits, Perreuse aux maisons abandonnées ou Druyes-les-Belles-Fontaines, dont Scoliège et moi, partis à bicyclette pour ravitailler une équipe qui campait au pied du château fort, avons, dans l'émerveillement, découvert le panorama, au sortir d'un petit bois. Privilège du regard neuf, j'ai depuis rencontré des sites bien plus colorés, bien plus riches que ceux du Nivernais, mais aucun hors l'année suivante, celui de la haute montagne, ne m'a laissé une telle impression.
La colonie est bien acceptée de la population et nombreux sont ceux qui assistent aux fêtes que nous préparons avec soin. Je me souviens en particulier de ce spectacle d'ombres chinoises que Marie-Jo et moi, ce fut une nouvelle occasion de nous rencontrer, avons réalisé. « Le joueur de flûte de Hamelin » qui, plusieurs années plus tard, était encore montré aux officiels - dont mon père, administrateur de la CAF- qui visitaient la colonie.

André Butruille, Longfossé, Pas-de-Calais


MICHEL PLOUCHART, PROMO 66-71, RÉCEMMENT DÉCÉDÉ PORTE DÉSORMAIS UNE RUE À SON NOM EN HOMMAGE AUX SERVICES RENDUS TOUT AU LONG DE SA CARRIÈRE DE SECRÉTAIRE DE MAIRIE-INSTITUTEUR À MONTRÉCOURT (CAMBRAISIS)

VOIX DU NORD CAMBRAI
Le Conseil municipal de la commune de Montrécourt a décidé de donner le nom de MICHEL PLOUCHART à une rue du village en hommage à notre camarade qui fut le maître de la classe unique de sa sortie de l'ENG en 1971 jusqu'à 2005 et instituteur-secrétaire de mairie jusqu'en février 2015, date de son décès.
La cérémonie a eu lieu ce mercredi 11 novembre 2015 à 10h30.


CI-DESSOUS, LA RETRANSCRIPTION DE L'ARTICLE PARU DANS LA VOIX DU NORD , ÉDITION DE CAMBRAI, LE 7 NOVEMBRE 2015


Montrécourt : Une rue au nom de Michel Plouchart 07/11/2015

En février dernier la population apprenait avec tristesse la disparition de Michel Plouchart, ancien directeur de l’école communale et secrétaire de mairie depuis de nombreuses années. Une rue portera désormais son nom.

Michel et Montrécourt ne faisaient qu’un. Originaire de Saulzoir, il a effectué toute sa carrière professionnelle d’enseignant dans la commune de 1971 à 2006 à l’heure de la retraite. Trente-cinq ans qui ont marqué des générations, une classe unique à plusieurs niveaux et un enseignement presque personnalisé. L’école a compté à certains moments plus de quarante élèves.
Michel avait été nommé secrétaire de mairie en octobre 1971 comme cela se faisait dans beaucoup de petites communes. Depuis sa retraite d’enseignant, il continuait à assurer son rôle en mairie en tant que contractuel. Sur le plan communal, il était un atout de poids pour les élus. Dans son dernier bulletin municipal, le maire lui a rendu un hommage particulier : « En 1989, lors de ma première élection, j’ai trouvé un secrétaire de mairie professionnel et rassurant avec une connaissance impressionnante des dossiers et cela sans compter ses heures de travail ». L’exemple même du digne représentant du service public ou plutôt du « service au public ».

En présence de sa famille

Lors de la réunion de conseil en septembre, Joël Paindavoine, conseiller municipal, proviseur retraité, avait émis le souhait qu’une rue lui soit dédiée en reconnaissance des services rendus à la population et aux élus pendant de nombreuses années. Le conseil avait abondé dans ce sens. La date du 11 novembre a été retenue pour cette manifestation de reconnaissance en présence d’Isabelle, sa compagne, et de ses fils Julien et Antoine. Nul doute qu’ils seront nombreux à être présents pour la pose des nouvelles plaques rue de l’ancienne mairie.
Programme : à 9 h 30, messe des anciens combattants à Haspres ; à 10 h 30, rassemblement face à la salle polyvalente de Montrécourt, dépôt de gerbe, défilé et inauguration de la nouvelle dénomination de la rue. Cette manifestation sera placée sous la présidence d’honneur d’Anne-Sophie Lecuyer, conseillère départementale élue en mars dernier. Originaire de la commune où sa mère habite toujours, elle a été une élève du disparu dans les années 80.
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ET DANS L'OBSERVATEUR DU CAMBRÉSIS

L'OBSERVATEUR DU CAMBRÉSIS

L’an dernier la municipalité avait rendu hommage aux Montrécourtois morts pour la France lors de la première guerre mondiale. Cette année la cérémonie sera en l’honneur de Michel Plouchart, directeur de l’école communale pendant 35 ans et secrétaire de mairie pendant 44 ans, décédé en début d’année. Originaire de Saulzoir, Michel Plouchart a été nommé instituteur- directeur de la commune de Montrécourt à la rentrée de 1971. Une fonction qu’il a exercé jusqu'à sa retraite. Dans le même temps, il assure le secrétariat de mairie. Il fut l’un des premiers à y amener l’informatique sur ses propres deniers au début. L'heure de la retraite sonne en 2006. Marc Guillez, maire de la commune, garde le souvenir d’un homme « dont le professionnalisme, la ponctualité et le savoir faire » est à souligner, tout ceci dans la discrétion et sans compter son temps. Lors de la dernière réunion de conseil un élu a proposé de donner son nom à une rue du village en reconnaissance du travail accompli pendant de longues années. C’est donc l’ancienne rue de la mairie qui recevra les nouvelles plaques. Une cérémonie qui devrait rassembler beaucoup de monde autour de la famille. (L'OBSERVATEUR DU CAMBRÉSIS)
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Nos remerciements à Jean-Michel Leclercq  & Alain Denhez qui nous ont apporté les éléments nécessaires à cet article

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