Jacques Devienne et Michel Thérey ont échangé longuement à propos de la situation et leur vécu après les événements de mai 1968, l'un était en FP et l'autre en formation initiale, ce qui explique pourquoi ils ont vécu simultanément des réalités très différentes.
LES EVENEMENTS DE 68 A l’ECOLE NORMALE DE DOUAI :
LES DIFFERENCES DE PERCEPTION
J’ai lu avec beaucoup d’intérêt et même, je dois le dire, une certaine émotion, sur le blog de l’amicale, l’article de Michel Therey intitulé « Les vieux murs au tournant de l’histoire » (cliquer sur le lien pour le redécouvrir) . Ce texte comporte un chapitre sur les conséquences des événements de mai 68 sur la vie à l’école normale de Douai. Après une très belle description des lieux digne, à mon sens, d’une nouvelle de Maupassant, Michel explique que la vie de l’école a été totalement bouleversée à la rentrée de 1968 . J‘avais écrit autrefois un texte dans lequel j’expliquais que, dès que les cheminots se sont mis en grève, nous n‘allions plus à Douai et que nous n’avions que quelques échos de ce qui se passait à l’école. Impatients à la rentrée suivante nous avions été surpris et déçus (je crois traduire le sentiment général de mes camarades) par l’insignifiance des changements et par l’impression que les événements de 68 n’étaient pas passés par là.
Or j’ai été surpris de lire dans l’article de Michel : «L’année 68/69 tout avait changé… » et : « Les profs nous demandaient de nous faire cours » ou encore « Les chemises blanches et les cravates s‘étaient évanouies …» . A vrai dire je n’ai aucun souvenir de tout cela et j’ai eu soudain l’impression que nous n’avions pas vécu la même réalité.
C’est pourquoi j’ai été très content de rencontrer Michel, remonté de Lozère pour participer à notre assemblée générale de l’amicale le 7 avril dernier et de pouvoir discuter avec lui de ce sujet. Nous avons convenu que, outre la personnalité des professeurs, il y avait une différence de statut entre les classes pré-Bac et celles de formation professionnelle . Avant le BAC les élèves étaient plus considérés comme des lycéens tandis qu’ensuite ils avaient plus le statut de futurs enseignants. A la rentrée 68 j’étais en première et je n’ai pas connu l’ambiance de la formation professionnelle puisque je suis parti au centre de formation des PEGC de Lille. Ceci explique probablement la différence de point de vue. J’ai été ravi de pouvoir discuter de tout cela avec Michel et c’est une preuve, s’il en était besoin, de l’importance de la rencontre conviviale que constitue l’assemblée générale de notre amicale.
Jacques Devienne (promotion 67/70)
Pris sur le vif lors de leur conversation :