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samedi 26 avril 2025

Les descendants d'André Canivez (promotion 1903 1906), ancien professeur à l'école normale d'instituteurs de Douai font don de ses archives à la Mairie de Douai, dont il fut le maire de 1950 à 1959

La famille du « maire bâtisseur » de Douai livre ses archives à la commune

Les archives municipales de Douai ont reçu un don exceptionnel, cette semaine. La famille d’André Canivez a livré les archives de celui qui fut, de 1950 et 1959, le maire des années de reconstruction de la cité de Gayant.



Par Julien Gilman Journaliste à Douai Publié : 26 Avril 2025 à 16h08


Claire et Isabelle Raffenne ne sont pas arrivées à Douai les mains vides. Une grande table des archives municipales est recouverte de documents de toute nature ayant trait à la vie municipale des années 1950, beaucoup de photographies noir et blanc, des médailles commémoratives, des fiches manuscrites, des livres… « C’est un trésor dont nous prendrons soin, il est entre de bonnes mains », assure le maire Frédéric Chéreau aux deux arrière-petites-filles de son prédécesseur sous le beffroi douaisien.
C’est leur maman, Annette Canivez-Raffenne, petite-fille d’André Canivez dont le fils, également prénommé André, s’est installé en Alsace, qui a souhaité transmettre les archives de son grand-père à la ville dont il fut le maire de 1950 à 1959. « On a vidé le grenier et on a redécouvert l’importance du rôle de notre arrière-grand-père dont nous n’avions pas du tout la mesure », raconte Isabelle Raffenne.



"Le maire de la reconstruction, c’est Canivez", relève son lointain successeur. "Phalempin avait commencé le travail, mais lui l’a mené à terme."
Frédéric Chéreau, Maire de Douai


André Canivez a accédé au fauteuil de maire à la suite du décès de Paul Phalempin, en 1950, et a laissé un héritage considérable à la cité de Gayant qui se relevait des destructions de la Seconde Guerre mondiale. « Le maire de la reconstruction, c’est Canivez, relève son lointain successeur. Phalempin avait commencé le travail, mais lui l’a mené à terme. » Sur la table, photos et documents en attestent : construction des écoles, de la bibliothèque, du conservatoire, de la piscine des Glacis, des immeubles dits « IP » (pour « immeubles provisoires ») côtés sud et est de la place d’Armes… C’est aussi sous son majorat que fut reconstruit Gayant, dont la maison avait disparu sous les bombes.



Proche des artistes

Les archivistes douaisiens ne tardent d’ailleurs pas à se plonger dans ces nouvelles sources et passent en revue les documents sous leurs yeux. « Il y a beaucoup de photos relatives à la reconstruction intéressantes, mais aussi sur la relation entre le maire et les artistes Douaisiens », relève Juliette Lemoine, archiviste en charge de la valorisation du patrimoine. Un portfolio d’œuvres originales témoigne de ces liens privilégiés, ainsi qu’un buste de sénateur d’André Canivez réalisé par le sculpteur Albert Bouquillon.
Passée la phase de découverte, il va falloir inventorier ce nouveau matériel. « ça va être trié, reconditionné, classé pour être conservé dans les meilleures conditions possibles, explique Juliette Lemoine. C’est un don exceptionnel qui complète notre fonds lacunaire sur ce maire à l’activité prolifique. » Ce travail réalisé, une exposition devrait être montée, probablement l’an prochain. La suite sera l’affaire des historiens.





Biographie

Né dans une famille de mineurs, à Escaudain, en 1887, André Canivez fait carrière dans l’enseignement. Soldat durant la Grande Guerre, il est blessé en 1916 et décoré de la Croix de guerre et de la Médaille militaire. Il est élu au conseil municipal de Douai en 1925, sur une liste SFIO. Président du comité d’arrondissement du mouvement de résistance Libération-Nord, en 1944, il est décoré de la Légion d’honneur en 1947. Conseiller général de 1945 à 1967, il est sénateur de 1948 à 1958 et maire de Douai de 1950 à 1959. Il est battu, cette année-là, par le gaulliste Georges Sarazin. À nouveau candidat en 1965, il est battu par Charles Fenain (SFIO). Il meurt le 31 juillet 1970 à Sarrebourg, suite à un accident de voiture.









mardi 4 mars 2025

En octobre 1950, l'école normale d'instituteurs de Douai en pleine période d'expansion faisait l'objet d'une double visite ministérielle. On inaugurait ce jour-là la nouvelle aile gauche, construite en moins de dix mois

 Une double visite ministérielle à l'École Normale d'Instituteurs de Douai



Le Dimanche 8 Octobre 1950 est à marquer dans les Annales de l'Ecole. Ce jour-là deux Ministres visitèrent l'établissement : M. Pierre-Olivier LAPIE, Ministre de l'Education Nationale et M. Claudius PETIT, Ministre de la Reconstruction et de l'Urbanisme.

M. le Ministre de l'Education Nationale est arrivé d'abord vers 11 h. 15, accompagné de M. le Recteur, M. l'Inspecteur d'Académie, M. le Président du Conseil Général du Nord, M. le Sous-Préfet de Douai, M. le Maire de Douai, M. CANIVEZ, Sénateur, Madame Rachel LEMPEREUR, député, de nombreux autres parlementaires et Conseillers Généraux, et les principales Personnalités de la Ville.





Après le dépôt d'une gerbe au Monument aux Morts de l'École. M. le Ministre, guidé par M. HICKEL, Directeur, visita les locaux rénovés et inaugura la nouvelle aile, construite en moins de dix mois et mise en service dès la rentrée du 2 Octobre. Cette aile nouvelle offre deux étages de dortoirs de 8 chambres d'équipes chacun, pouvant loger 112 élèves et leur offrant de modernes installations d'hygiène. Au rez-de-chaussée, six salles de classe claires et bien équipées. Au sous-sol une vaste cordonnerie et une spacieuse salle de récréation et de jeux.

La visite ministérielle aboutit à la salle des Fêtes où, vers midi, arrivait à son tour M. le Ministre de la Reconstruction et de l'Urbanisme, accompagné par M. le Préfet du Nord et diverses personnalités.

Devant les deux Ministres, M. CANIVEZ exposa, avec la maquette du projet d'agrandissement des deux Écoles Normales, tout ce qui avait déjà été réalisé et tout ce qui restait encore à faire. M. Augustin LAURENT, Président du Conseil Général du Nord, souligna l'effort considérable fait par l'Assemblée Départementale du Nord. MM. les Ministres s'intéressèrent au projet et promirent leur appui pour son achèvement, aussi rapide que possible. Il sera sans doute agréable aux Anciens de savoir que les plus hauts personnages de l'Etat s'intéressent à leur chère École et, avec le Conseil Général du Nord, veulent en faire une des plus vastes, des plus modernes et des plus belles Écoles Normales de France.

 (Extrait du Bulletin n°3 octobre 1950 page 4)



mercredi 10 mai 2023

Il y a 100 ans, le Monument destiné à perpétuer, dans l'École Normale et dans la Ville de Douai, le souvenir des Instituteurs et des Élèves-Maîtres du Nord, Morts pour la France, a été inauguré le dimanche 13 Mai 1923.

Quelques souvenirs de la cérémonie d'inauguration du Monument aux Morts (cérémonie du 13 mai 1923)

carte postale d'époque 1923
Verso de la carte postale avec son descriptif : "Monument exécuté en 1921 par le sculpteur Pierre Roche, de son vrai nom Fernand Massignon (Paris 1855 1922)


L'inauguration du Monument a eu lieu le dimanche 13 Mai 1923 à 11 h. 30, à l'École Normale d'Instituteurs de Douai.
Par suite d'un temps déplorable, la cérémonie officielle qui devait avoir lieu au pied du Monument, dans l'Avenue Parant, s'est déroulée dans l'ancienne chapelle de l'École, trop exiguë pour contenir la foule nombreuse des autorités civiles et militaires, des parents et amis des héros morts pour la France.
M.LAPIE, Directeur de l'Enseignement primaire, délégué du Ministre de l'Instruction Publique et des Beaux-Arts, présidait la cérémonie. Étaient à ses côtés : M. DANIEL-VINCENT, député, ancien ministre ; MM. HAYEZ sénateur du Nord, ESCOFFIER, GONIAUX, LEMIRE, députés ; le Général GASCOUIN ; MM. le Premier Président de la Cour d'Appel, le Procureur général, le Procureur de la République ; M. HÉNIN, Consul de Belgique ; M. GODIN, Maire de Douai ainsi que le Conseil Municipal ; M. LYON; Recteur ; M. CAPRA, Directeur départemental de l'Enseignement primaire ; M. BERNEUIL, inspecteur primaire honoraire ; M. MATHIEU, ancien Directeur de l'E.N. ; M. CHARTON, Directeur de l'E.N. ; Mme EIDENSCHENK, Directrice de l'Ecole Normale d'Institutrices ; M. DUTOIT, Directeur de l'École annexe ; MM. PARENTY, Président, WARLOP, Vice-Président de " l'Association des Poilus " ; SCREVE, Président de l' " Association des Mutilés " ; CANIVEZ, Directeur du Centre de Rééducation des Mutilés ; Messieurs les Officiers de la Garnison, de la Compagnie des Sapeurs Pompiers, etc...
Après l'exécution de la " Marseillaise " par le chœur des Élèves-Maîtres, M. ANDRIEU, Instituteur à l'École Annexe, Vice-Président du Groupement des Mutilés, Chevalier de la Légion d'Honneur, fait l'appel tragique des 325 noms glorieux, auquel répond l'émouvant " Mort au Champ d'Honneur " que toute l'assistance émue et recueillie écoute debout.
Puis M. CHARTON, Directeur de l'E.N. rappelle l'héroïsme des Élèves-Maîtres tombés au cours de la guerre et dont le monument évoque si bien la vaillance toute française et le désir de vaincre.
La chorale des Élèves-Maîtres exécute alors " l'Hymne aux Morts " de Victor Hugo, sous la direction de M. GILLET.
Ensuite, M. DEGREMONT, parlant au nom des Instituteurs, rappelle que c'est un instituteur, le caporal PEUGEOT, qui versa le premier son sang pour la patrie, et exalte " les vertus des innombrables héros tombés pour la plus noble et la plus sainte des causes ".
M. CAILLERET, au nom des Universitaires Anciens Combattants, demande que le sacrifice de ces glorieux morts ne soit pas inutile "Ils sont légion, dit-il ; sur 28.300 membres de l'enseignement mobilisés, 7.000 sont morts, 10.000 ont été blessés. Il ne faut pas que leur sang ait été versé en pure perte, mais que, tirant leçon de leur sublime sacrifice, nous portions bien haut le drapeau qu'ils ont si bravement défendu ".
Prenant la parole à son tour, M. le Général GASCOUIN apporte aux Morts le salut de l'Armée ; il cite les batailles où se sont distingués les instituteurs du Nord, presque tous chefs de section d'infanterie.
"Ils savaient qu'en acceptant ce poste périlleux entre tous, ils avaient une chance de plus de ne pas revenir. Ils l'ont fait toutefois bravement, courageusement, et beaucoup sont restés sur le champ de bataille".
M. DUHEM, grand peintre douaisien, associe pieusement la mémoire de l'artiste génial qui a conçu le monument, M. ROCHE, à celle des héros dont il symbolise le courage et la force virile.
M. DANIEL-VINCENT, député du Nord, ancien Ministre, ancien Professeur à I'E.N., met en opposition, d'une voix vibrante, dans un remarquable discours, la force brutale de l'agresseur, la force du nombre, avec l'énergie que nous avons puisée, aux jours difficiles, dans notre haute culture morale.
M. LAPIE, parlant au nom de M. le Ministre de l'Instruction publique, clôture la série des discours, tous empreints du plus pur patriotisme. Il fait l'éloge des instituteurs du Nord morts pour la Patrie, et de ceux qui ont fait plus que leur devoir au milieu des tristesses de l'invasion. Il tire de ces sacrifices obscurs une sublime leçon pour ceux qui restent, pour ceux qui doivent, en temps de paix, continuer la tâche entreprise par leurs aînés pendant la guerre.
La chorale des Élèves-Maîtres termine par un chœur de BERLIOZ célébrant l'héroïsme des glorieux disparus qui sont maintenant à l'honneur, et l'assistance se retire profondément émue.

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Le 8 mai 1960, le monument aux morts a quitté l'allée Parant, pour être déplacé dans la Cour d'honneur face à la perspective donnant sur la rue d'Arras.

Le Monument destiné à perpétuer, dans l'École Normale et dans la Ville de Douai, le souvenir des Instituteurs et des Élèves-Maîtres du Nord, Morts pour la France, a été inauguré le dimanche 13 Mai 1923. Ce Monument symbolise "La Victoire". Sur cette œuvre, nous ne croyons mieux faire que de publier quelques notes parues en 1922. " La statue, socle compris, mesure cinq mètres de hauteur. Placée dans le jardin qui borde l'Allée Parant, elle se détachera l'été sur un fond de verdure constituée par les arbres des jardins voisins ; sur le vieux mur vétuste, couronné de fleurs sauvages, devant lequel passèrent, joyeux, la plupart des trois cents héros qui vont être glorifiés, seront inscrits les noms des morts. " L'œuvre est d'une grande allure, d'une admirable beauté de lignes, d'une incomparable vigueur de modelé. D'une sculpture peu banale, elle ne rappelle en rien les groupes construits en série et que l'on retrouve sur les places de maints villages. Elle est due à l'éminent sculpteur Pierre ROCHE (cliquer pour sa biographie) et elle a été choisie par le talentueux artiste peintre douaisien DUHEM. Elle représente un lutteur, musculeux belluaire antique, aux prises avec un fauve, emblème du féroce teuton. " M. CHARTON, Directeur de l'École Normale, lançait à cette même époque un éloquent appel aux Instituteurs, aux Institutrices, aux amis de l'enseignement laïc pour la réalisation de cette œuvre de reconnaissance. Parlant du monument, il s'exprimait ainsi : " Le Lutteur ! symbole éternel ! J'aime que ce déploiement de courage frappe les yeux du jeune homme qui entre à l'Ecole Normale. Il se peut, on le dit, et nous le croyons, et nous le souhaitons ardemment, que la guerre atroce disparaisse à jamais ! Mais il restera sans doute encore longtemps quelques fléaux terribles ; l'ignorance, le vice, la misère, sans compter les forces aveugles de la Nature... Ce n'est pas encore demain que sera rayée du catéchisme la liste des péchés capitaux ; contre tout cela, il faudra toujours lutter, et mieux on luttera, plus on sera un homme. N'est-il pas toujours vrai le mot du grand poète Goethe : " J'ai été un homme, ce qui signifie un lutteur ".





lundi 9 novembre 2020

L'exil de l'école normale d'Instituteurs de Douai à Granville dans la Manche


Alors qu'en 1914 rien n'avait été prévu en cas de guerre, en 1939, on avait organisé l'exode des deux Écoles Normales. C'est le 2 décembre 1939 qu'un train spécial emmena normaliens et normaliennes à Granville.

Les garçons s'installèrent au Grand-Hôtel alors que les cours étaient donnés dans diverses salles du Casino.

La formation « granvillaise » fut de courte durée ; l'avance rapide de l'ennemi força le Directeur à interrompre le cycle d'études le 8 juin 1940. livrant ainsi les normaliens aux vicissitudes d'un nouvel exode. 

Dès juillet 1940, les Écoles Normales étaient supprimées par le gouvernement de Vichy. Les élèves furent dispersés dans les lycées et collèges pour y préparer le baccalauréat.

Nous avons retrouvé le récit émouvant de cet exode par un témoin anonyme, sans doute un professeur ou un surveillant de l'époque dans le livre écrit en 1961 par André Canivez, ancien élève et ancien professeur de l'ENI et vous pouvez le lire sur le site de l'amicale des anciens normaliens de Douai (Cliquer sur ce lien )

Un siècle plus tôt, Victor Hugo avait séjourné au même "Grand Hôtel" et en avait fait un récit ainsi qu'un poème. C'est à découvrir sur le site de l'amicale 



dimanche 15 septembre 2013

MICHEL DEFRETIN SE SOUVIENT ET NOUS OFFRE L'ORIGINAL DE SON INVITATION du 22 NOVEMBRE 1947 POUR L'INAUGURATION D'UNE PLAQUE COMMÉMORATIVE EN SOUVENIR DES ANCIENS ÉLÈVES DE L'ÉCOLE NORMALE MORTS POUR LA PATRIE PENDANT LA GUERRE 39-45


Inauguration du mémorial (cérémonie du 22 novembre 1947)
GUERRE de 1939-1945

INAUGURATION D'UNE PLAQUE COMMÉMORATIVE

en souvenir des Instituteurs et Élèves de l'Ecole Normale morts pour la Patrie, pendant la guerre 1939-1945

Une manifestation particulièrement émouvante s’est déroulée le 22 Novembre 1947 à l’École Normale d’Instituteurs de Douai, en l’honneur des Instituteurs et Élèves de l’E. N., Morts pour la Patrie, pendant la dernière guerre.
A 15 heures, les familles des disparus, les amis de l’École, les Anciens Élèves et les Élèves se trouvaient réunis dans la grande salle de l’Établissement.
La cérémonie était présidée par M. le Recteur SOURIAU. Sur l’estrade, on notait la présence de MM. SCHMIDT, Inspecteur Général, DEGORGE, Inspecteur d’Académie ; MM. MAGE, Premier Président de la Cour d’Appel, DUFAYET, Procureur Général ; MM. COUTEAU, Président du Conseil Général, CANIVEZ, Conseiller Général et Professeur à l’E. N. ; M. PHALEMPIN, Maire de la Ville de Douai ; MM. HICKEL, Directeur de l’Ecole Normale, HOURIEZ, Inspecteur départemental de l’Éducation physique et des Sports, CORNET et STREINGER, Inspecteurs de l’Enseignement primaire à Douai, CORNETTE, Secrétaire général du Syndicat National des Instituteurs du Nord, DAUDRUMEZ, Proviseur du Lycée, etc...

La cérémonie débuta par la “  Marseillaise “  interprétée par le chœur des Élèves-Maîtres.
Des discours furent prononcés. Le jeune DOREMUS, élève de l’Ecole Annexe, apporta l’hommage d’un enfant au nom de ses camarades des Écoles primaires publiques. MM. HICKEL, CORNETTE et M. le Recteur SOURIAU prirent successivement la parole pour dégager le sens de cette manifestation du souvenir envers ceux qui, pour la réalisation de leur idéal, ont accepté le suprême sacrifice.
Dans ces allocutions, fut évoquée la mémoire des disparus dont 38 tombèrent en 1940, 6 succombèrent en captivité, 10 moururent en déportation, 3 périrent sous les bombardements, 6 furent envoyés par les Allemands au poteau d’exécution, et les 3 derniers donnèrent leur vie en combattant dans les F. F. I. Tous les orateurs recommandèrent vivement aux Élèves de méditer l’exemple de ces grands anciens dont le souvenir se perpétuera grâce à cette plaque commémorative fixée sur le socle du Monument.
Après l’interprétation des hymnes de circonstance : “  Hymne aux Morts “  et “  Chant des Vainqueurs “ , une minute de profond silence mit fin à cette première partie de la cérémonie.
Un cortège se forma ensuite dans la cour de l’École. En tête venaient des Élèves-Maîtres porteurs de gerbes, puis les personnalités, les professeurs, les familles des disparus, les amis de l’Ecole, et les Élèves groupés par promotion. M. le Recteur fit glisser le drapeau couvrant la plaque commémorative sur laquelle sont inscrits les noms des disparus et l’émouvant appel des Morts figea les assistants en une impressionnante immobilité.
Des gerbes furent ensuite déposées par MM. CANIVEZ, Professeur à l’E. N., pour le personnel enseignant, HEMERY, Directeur de l’Ecole Annexe pour le syndicat de l’Enseignement, et par les Élèves-Maîtres, et une nouvelle minute de recueillement fut observée.

REPRODUCTION DU TEXTE DE L'ORIGINAL DE L'INVITATION FOURNIE PAR MICHEL DEFRETIN (46-50) :
École normale de Douai.
Inauguration d'une plaque commémorative en souvenir des anciens élèves de l'école normale, morts pour la patrie pendant la guerre 39-45
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Cérémonie placée sous la présidence de M. le recteur de l'académie de Lille.
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Programme.
Réunion des familles de disparus, amis de l'école, anciens élèves dans la grande salle de l'établissement (ancienne chapelle).
15:00 : entrée des personnalités
          Choeur des élèves : la Marseillaise

Discours du directeur de l'école normale
          Choeur des élèves : hymne aux morts

Discours de M. Cornette, directeur d'école, 
Secrétaire général du SNI, section du Nord,
Représentant les anciens élèves.

Hommage d'un enfant au nom de ses camarades de l'école primaire publique,
Discours de M. le recteur SOURIAU
Choeur des élèves : Chant des vainqueurs
Cortège jusqu'au monument aux morts
Ordre :
     - élèves-maîtres, porteurs de gerbes
     - personnalités
     - Assistants et professeurs,
     - Élèves groupés par promotion

Inauguration du mémorial
Appel tes morts,
Dépôt de gerbes,

Minute de silence,
Dislocation

mardi 9 juillet 2013

ANDRÉ CANIVEZ, UN GRAND NOM ASSOCIÉ À L'ENG ET À LA VILLE DE DOUAI

Lors de l'Assemblée 2012, Edmond HECTOR de la 32-35 était le doyen d’âge de l'association, Je ne sais s'il est toujours en vie ...

J'ai réalisé une petite recherche sur Douai et l'Ecole Normale de cette époque qui m'a permis de remettre à jour la mémoire d'un Douaisien, ancien élève, ancien professeur de mathématiques à l'Ecole Normale de Douai qui marqua la vie publique douaisienne des années 50 puisqu'il fut également par la suite maire de Douai : André Canivez.
(éléments rassemblés sur différents sites internet)  JEAN-PAUL BRIDENNE (66-71)


André Canivez (1887-1970)
une figure de la ville et de l’Ecole Normale de Douai

Né le 12 juillet 1887 à Escaudain (Nord) d'une modeste famille de mineurs, André Canivez parvient cependant à suivre des études supérieures à la faculté des sciences de Lille, après sa formation d’instituteur à l'école normale de Douai …  dont il devient par la suite professeur de mathématiques de 1925 à 1935. 
Il est professeur d’école primaire supérieure lorsqu’il est mobilisé lors de la guerre 14/18 au 310e régiment d’infanterie. Sa conduite lors des combats –  il fut blessé lors de la bataille de la Somme en 1916  et handicapé à vie par une balle qui lui fit perdre l'usage du bras gauche – l’amèna à  obtinir la médaille militaire, la croix de guerre et quatre citations. Il a ensuite créé l'école de rééducation des mutilés du Douaisis, fondé et présidé également l’Association des anciens combattants républicains. 
Durant la deuxième guerre mondiale, il dirige l’école primaire supérieure de Douai, puis reprend sa place de premier adjoint, d’abord dans la délégation municipale qui siège de septembre 1944 à mai 1945, puis dans l’équipe municipale élue en mai 1945. Adjoint au maire de Paul Phalempin de 1944 à 1950, il devient maire de la ville de 1950 à 1959. Elu conseiller général du canton de Douai-ouest. en 1945,  il fut sénateur du nord de 1948 à 1958. 
Au Conseil de la République, Sénat actuel, il siège à la Commission de l’Education Nationale, et à celle de la reconstruction et des dommages de guerre.
Ses compétences lui valent d’être chargé de nombreux rapports sur les problèmes éducatifs, ainsi que sur ceux de l’urbanisme. La plupart de ses interventions personnelles ont trait à ces sujets. Il obtient ainsi qu’un débat s’instaure sur la question orale qu’il formule en 1952 sur l’équipement scolaire de la France. 
Réélu aux sénatoriales, il est alors nommé vice-président de la Commission de l’Education Nationale et accède à la présidence de cette Commission en février 1956. Aucune grande discussion législative ou budgétaire portant sur les problèmes éducatifs ne se déroule sans intervention de sa part. 
Président de la commission "Éducation nationale" du Sénat, il fit créer aux Archives de Douai le premier service éducatif communal de France en 1958.
Retiré de la vie publique, en 1962, il publie « L'Ecole normale d'instituteurs de Douai de 1834 à 1961 » (Editions G. Sannier), préfacé par Robert Meriaux Directeur de l’Ecole Normale à cette date.
Officier de la Légion d’honneur en 1947, officier de l’ordre de Léopold, André Canivez est également officier des Palmes académiques. 
Il décède des suites d’un accident de la route le 31 juillet 1970 à Sarrebourg (Moselle). 
Un collège de Douai  rue Berthe Garnier porte son nom.