Jean-Luc Genty, promo 57 61, n'est plus, c'est son camarade de promotion Jacques Dupont qui nous en fait part ce samedi 30 janvier 2021

 

‌Je viens de prendre connaissance du décès de Jean-Luc  Genty, camarade de promotion ( 57 61)
Il avait dirigé  l'Ecole d'Application de l'ENG

Jacques Dupont


Avis De Décès

Editions: 
 Douai
 Valenciennes
Date de parution: 
 30-01-2021

Somain



« Ce n'est pas mourir que de vivre dans le cœur de ceux qui nous aiment »



Michèle GENTY-DELEURENCE, son épouse
Carole et Simo AIT ALI-GENTY,
Yannick et Virginie GENTY-MEYRUES, ses enfants
Julie et Benjamin, Laura, Thibault, Pauline, Inès, Elias, Esteban, Loris, ses petits-enfants
Marie-Luce GENTY, sa sœur
Jean-René et Claire GENTY, son frère
Jean-Pierre et Françoise STIEVENARD,
sa belle-sœur et son beau-frère
Toute la famille,
Ses amis,



ont la douleur de vous faire part du décès de

Monsieur Jean-Luc GENTY

Officier dans l'ordre des Palmes Académiques




survenu à Valenciennes, le vendredi 29 janvier 2021, à l'âge de 80 ans



Les funérailles religieuses seront célébrées le mardi 2 février 2021 à 14 h 30 en l'église Saint-Michel de Somain, suivies d'une cérémonie à la salle de la Résidence Funéraire Dirson.



Réunion en l'église dès 14 h 15.
L'offrande tiendra lieu de condoléances.



L'urne contenant ses cendres sera inhumée au cimetière de Denain (Nouveau) le mercredi 3 février 2021 à 16 heures.



Pour la sécurité de tous, le port du masque est obligatoire.



Dans l'attente de ses funérailles, Monsieur GENTY repose au salon Grenat de la Résidence Funéraire Dirson, 63 rue Pasteur à Somain (59490), où un hommage pourra lui être rendu en présence de la famille les dimanche 31 et lundi 1er de
14 à 17 heures.



Un message de condoléances peut être envoyé à la famille via le site : « www.marbrerie-dirson.com » puis « consulter les avis de décès ».



189, rue Pierre Semard - 59490 Somain




Paul Majowski, (promo 58 62) nous partage ce petit film de 20 mn, qu'il a tourné lors de la commémoration du centenaire de l'armistice de 1918 avec les élèves de l'école Fontellaye à Douai, en présence du maire de Douai, de l'inspecteur de l'éducation nationale, et de nombreux enseignants et amis de l'école




Commémoration du Centenaire de l'Armistice du 11/11/1918 à l'école Bufquin-Fontellaye de Douai rue du Kiosque.


On pourra y découvrir des lectures de lettres de fusillés et de poèmes par les écoliers, ainsi qu'une interprétation touchante de la Marseillaise par un choeur d'enfants


Remarquable travail en aval et en amont de M. Wannepain directeur de cette école, de l'équipe pédagogique et des élèves à la mémoire des soldats et en particulier des anciens élèves  tombés au cours de la Première Guerre Mondiale.

Paul Majowski

Qui peut aider Alain Moreews à reconstituer le parcours de Maurice Wullens, (1894-1945) ancien élève-maître de l'école normale de Douai ?


Maurice Wullens (au milieu de la photo) lors d'une délégation en Union Soviétique en 1925 avec Célestin Freinet, 


Bonjour

Je rassemble des éléments de biographies d'un instituteur public, ancien élève-maître de l'école normale de Douai du nom de Maurice Wullens (1894-1945)


Il créa en 1913 une petite revue qu'il réussit à faire vivre jusqu'en 1940 du nom de : Les Humbles, revue littéraire des Primaires.


Il fut un ami de Florimond Wagon qui figure sur le monument aux morts de la guerre 14-18 de l'Ecole Normale.


Je recherche des archives et photographies de groupe concernant Maurice Wullens. Les Archives Départementales du Nord à Lille m'ont indiqué que les archives de l'Ecole Normale ne leur ont pas été versées.


Vous trouverez des éléments de biographie de Maurice Wullens sur le site Maitron.org


Merci de votre aide


Alain Moreews

4, chemin de la pâture grasse

59470 Ledringhem

amoreews@gmail.com


Voici en annexe ce que nous apprenons sur Maurice Wullens dans l'encyclopédie Wikipedia :

Maurice Wullens

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre
Aller à la navigationAller à la recherche

Maurice Wullens (29 Janvier 1894, Esquelbecq - Février 1945, Socx ) était française écrivain et anarcho-syndicaliste . Il a été co-fondateur et directeur des humbles 1916-1940). [1]

Maurice est né dans une famille de paysans flamands . Cinq enfants sur huit sont morts en bas âge. Sa mère est décédée à l'âge de neuf ans et l'a laissé s'occuper de son frère et de sa sœur. Cependant, il hérite de l'amour de sa mère pour la lecture, et avec le soutien de son père et de son instituteur de Bergues, il passe le Brevet élémentaire en 1910. Il fréquente l'école normale des professeurs de Douai . [2]

Wullens rejoint la Confédération générale du travail (CGT) et fait partie des radicaux qui forment la Confédération générale du travail unitaire en 1921. Il s'installe à Treton cette année-là et fonde la section locale du Parti communiste de France dont il devient le secrétaire . [2]

En mai 1922, il assiste au Congrès international des artistes progressistes et signe la «Proclamation fondatrice de l'Union des artistes progressistes internationaux». [3]

En 1925, il visite l' Union soviétique et publie en 1927 Paris, Moscou, Tiflis , un récit de son voyage.

Il décède d'une crise cardiaque à l'hôpital de la Socx en février 1945.

Les travaux publiés modifier ]

Références modifier ]

  1. "Maurice Wullens (1894-1945)" . data.bnf.fr (en français). Bibliothèque nationale de France Récupéré le 7 décembre 2018 .
  2. Aller à:b "WULLENS Maurice - Maitron"maitron-en-ligne.univ-paris1.frUniversité de ParisRécupéré le 7 décembre 2018.
  3. ^ van Doesburg, Theo. "De Stijl," Une brève revue des actes du Congrès des artistes progressistes internationaux], suivie des déclarations faites par les groupes d'artistes "(1922)" . modernistarchitecture.wordpress.com . Ross Lawrence Wolfe Récupéré le 7 décembre 2018 .

Une fière équipe de volley en 1966-67 par Michel Boivin (promo 62-66)





Bonjour et Meilleurs Voeux
Nous étions une fière équipe de volley pour laquelle nous avions choisi le maillot de Monaco !!!
Ceux qui verront cette photo peuvent-ils nous faire part des souvenirs que cela leur évoque ?
Peut-être existe-t-il d'autres photos ?
Merci
Amicalement
Michel Boivin promo 62 66 

Jean-Louis Delaby nous fait part du décès de la veuve d'HubertTabary, ancien directeur de l'école annexe, bien connu des normaliens et stagiaires en formation professionnelle à l'ENI de Douai

 

Je viens d'apprendre le décès de Madame Cécile Tabary épouse de Hubert, directeur de l'école annexe, et dont les enfants étaient de ma promo 68-70, en FP à L'ENG et à l'ENF. Marie-Thérèse était à Lallaing- Bois Duriez  en 1970...

Jean-Louis Delaby


Delaby Jean-Louis 68 70 Avis De Décès

Editions: 
 Douai
Date de parution: 
 17-01-2021

Douai



Monsieur Hubert TABARY , son époux



Madame Marie-Thérèse BOURDEAU-TABARY ,
Monsieur et Madame Jacques TABARY-MORET, ses enfants



Anne-Florence et Benoit TROLET-BOURDEAU,
Maxime, Victor et Antoine,
Emmanuelle BOURDEAU et Benoit JALABERT,
Emilie,
Frédérique TABARY,
Paul et Louise,
Olivier TABARY et Virginie RUVIO,
Charlotte, Capucine, Cyprien,
ses petits-enfants et arrière-petits-enfants



Monsieur Hubert DUMONT, son frère
Et ses enfants Maryse et Françoise,



Les familles BEDIEZ et BILAU,
Héléna, sa fidèle amie



ont la douleur de vous faire part du décès de

Madame Cécile TABARY

née DUMONT


survenu à Douai, le vendredi 15 janvier 2021 à l'âge de
97 ans.


La cérémonie religieuse sera célébrée le mercredi 20 janvier 2021 à 14 h 30, en l'église Saint Martin de Cuincy, suivie de l'inhumation au cimetière des 3 Faubourgs de Douai dans le caveau de famille.
En raison des mesures sanitaires, 80 personnes maximum dans l'église.



Dans l'attente de ses obsèques, Madame TABARY reposera
à partir du lundi 18 janvier à la maison funéraire de Douai, 304 rue de Cambrai.


En prélude aux lois Jules Ferry sur l'école primaire en France, votées en 1881-1882 sous la Troisième République, sur l'école gratuite (loi du 16 juin 1881), l'instruction primaire obligatoire et la laïcisation de l’enseignement public (loi du 28 mars 1882), un débat est ouvert dans la presse et l'opinion sur la laïcisation des écoles normales voulue par les anticléricaux et combattue par les "Congréganistes"

 




C'est ce qu'on peut lire dans  le journal "le Français du 1er février 1879.

La création d'écoles normales laïques avec la suppression des "instituteurs congréganistes" y est accueillie avec scepticisme. 

FEUILLETON DU FRANÇAIS DU 1ER FÉVRIER 1879


QUESTIONS RELIGIEUSES 

Le laïcisme scolaire - Projet de M.Bert sur les écoles normales - Insuffisance de ces écoles pour le recrutement régulier du personnel enseignant - Qualités nécessaires aux maîtres d’école - Diminution du nombre de vocations pédagogiques


Dans l’état actuel, interdire aux congréganistes l’enseignement primaire serait tout simplement priver de tout moyen d’instruction plus de la moitié de la France. Ce qui manque en France, ce sont des maîtres d’école. Frapper d’un coup la moitié de ses maîtres serait une folie évidente.

Les partisans du laïcisme scolaire procèdent autrement : ils sentent qu'avant tout il leur faut former des maîtres d’école laïques ; quand un nombre suffisant de ces maîtres seront en état de tenir les écoles, il sera temps alors de penser à fermer ces écoles aux congréganistes.

Tandis que les hommes à courte vue se contentent dans le parti radical d’attaquer les Frères et les Sœurs, les adversaires un peu perspicaces des congrégations poussent à la création d’un nombre considérable d'Écoles Normales, destinées à former des instituteurs et des institutrices laïques.

C’est l’objet du projet déposé par Monsieur Paul Bert.


Paul Bert a été, avec Jules Ferry, Marcellin Berthelot et Jean Macé, le promoteur de l'école gratuite, laïque et obligatoire (par exemple, loi du 9 août 1879 imposant la création d'au moins une École normale de garçons mais aussi de filles par département, pour la formation des « hussards noirs »)

Ce projet tend à la création, dans chaque département, de deux écoles normales, l’une de ces écoles destinée à former des instituteurs, l’autre destinée à former des institutrices.  La fondation de ces écoles, dit l'auteur du projet, assurerait le recrutement du personnel des Écoles Normales dans des conditions satisfaisantes. 


C’est cette proposition de Monsieur Paul Bert que je vous demande d’examiner ici, en me servant cette fois encore, des excellents travaux de l’ancien recteur d’académie Monsieur Fayet et des Lettres à Monsieur Bert par lui publiées dans le Contemporain 

Manifestement, Monsieur Bert et ses amis, quand ils poursuivent aujourd’hui d’une haine passionnée les congréganistes, se rendent mal compte de la difficulté qu’il y aurait de les remplacer.

 Monsieur Paul Bert paraît croire que deux Écoles normales, fondées dans chaque département, pourraient fournir un personnel suffisant pour que chaque école de garçons eût son instituteur et chaque école de filles son institutrice.

Quelles dimensions l’auteur du projet donne-t-il donc à ses écoles ? On évalue à 20 ans la durée moyenne des services de chaque instituteur. Sans doute est-il fréquent d’en voir à la tête d’une école qui, depuis 30 ans et plus, donnent l’enseignement aux enfants 


Cette rencontre, très fréquente autrefois, devient plus rare aujourd’hui ; mais, en regard de l’instituteur qui remplit ses fonctions pendant trente ans, il faut considérer celui qui, après deux ou trois ans, meurt, tombe malade, se dégoûte de sa profession, devient, pour une cause ou pour une autre, incapable de la remplir.

C’est en s'appuyant sur les données les plus sérieuses de la statistique qu’on fixe à vingt ans la durée moyenne des fonctions d'un instituteur. Supposons que tous les postes de titulaire ou d'adjoint soient remplis, comme d'autre part le cours d'études fait aux écoles normales est de trois ans, chacune de ces écoles devra contenir, d'après le calcul de M. Bert, les trois vingtièmes du personnel enseignant dans les écoles publiques. 

Dans l’Yonne, par exemple, où vous comptez environ 580 instituteurs ou adjoints dans les écoles publiques, votre École Normale de garçons devra, dans ses trois années, compter un nombre d’élèves égal aux 3/20 de 580 c’est-à-dire 87, non compris ceux qui, dans les trois ans, pourraient faire défaut par décès, démission ou exclusion.

Le nombre de vos institutrices et adjointes dans les écoles publiques actuelles, non compris les créations nouvelles, est d’environ 340, dont les 3/20 s'élèvent à 51. Votre école normale de filles doit compter 51 élèves, non compris celles qui, dans le cours des trois ans, pourront faire défaut ; non compris aussi celles qui sont nécessaires pour les créations nouvelles. Mais, en ce qui concerne Ies filles, celte proportionnalité même exposerait à d'autres mécomptes. Dans certains départements, les institutrices qui se marient continuent d’enseigner aussi longtemps que les devoirs de famille ne viennent pas les en empêcher. Dans d'autres départements, au contraire dès qu' elles se marient, elles quittent l’enseignement

 Dans la Haute-Marne, par exemple, je n'ai jamais connu d'institutrices publiques mariées. Dans l'Ain, “le nombre des institutrices laïques est bien faible encore, et elles ne font guère que traverser nos écoles ; le mariage, les soins du ménage les en éloignent presque toujours définitivement” . Dans le Cantal, “l'usage veut qu'en se mariant une maîtresse d'école renonce à ses fonctions”


De là résulte la nécessité d’un recrutement considérable, qui. dans certaines années, peut-être double ou même triple du vingtième. Dans ces conditions, quelles dimensions donnerait-on aux bâtiments de l'école normale ? À quel chiffre élèverait-on la charge imposée au budget du département ? 

Quand on compare les instituteurs congréganistes aux instituteurs laïques au seul point de vue des connaissances scientifiques, on s'expose volontairement à commettre une erreur. La première qualité d'un maître ou d’une maîtresse d'école, c’est le goût de la grave, délicate, difficile profession qu’ils exercent. Ici surtout l'amour de l’état est nécessaire. Tous les hommes qui se sont occupés des questions d'instruction publique ont toujours représenté comme un mal très grave la présence à la tête d'une école d’un instituteur mécontent de son sort, désireux de quitter sa position, jaloux d’en obtenir une meilleure, à cause de cela morose, impatient ; combien plus grave le mal que peut faire une maîtresse dans ces dispositions d'humeur et d'esprit ! Il n’en faut pas davantage pour troubler la paix d'un village, diviser les familles ; M. Guizot, quand il traçait, dans son rapport sur l’exécution de la loi du 28 juin 1833, le portrait de l'instituteur modèle, insistait sur ce que cet instituteur devait être « consciencieusement attaché à ses devoirs par le sentiment religieux ». M. de Salvandy, dans son rapport sur la situation de l’instruction primaire en 1837 ». montrait que les véritables instituteurs primaires devaient être « des jeunes gens habitués à une vie régulière, frugale, modeste, se résignant » avec bonheur à l'honnête simplicité de leur condition ». Or, le caractère spécial de la préparation que les futurs instituteurs reçoivent dans les écoles normales est-il propre à développer en eux les qualités dont ils auront ainsi besoin ? On les instruit ; on ouvre leur esprit à un grand nombre de connaissances variées, élevées, attrayantes ; on excite leur curiosité intellectuelle ; on éveille en eux mille idées nouvelles ; et puis, une fois qu'on les a ainsi formés, on les envoie faire la classe, dans le fond d’un village, à des enfants crasseux, mal tenus, à moitié brutes. On condamne ces jeunes maîtres, ayant acquis une certaine distinction, à passer les plus belles années de leur vie dans un village perdu, loin de toute culture littéraire, avec des paysans plus ou moins grossiers. Les conseils généraux ont, à maintes reprises, signalé ce qu'il y avait de fâcheux dans cet état de choses. M. Fayet cite une discussion qui s’est élevée, en 1846, dans le conseil général du Pas-de-Calais. Le département du Pas-de-Calais s'était réuni au département du Nord pour entretenir à frais communs une école normale à Douai. Dans un rapport présenté au conseil général, on lit :  “Les élèves de cette école, qui y ont reçu l'instruction et qui,  pour la plupart, avant d'y entrer n’avaient connu d’autres merveilles que le clocher de leur village, se considèrent en sortant comme des hommes de  haut savoir, d’une haute importance. Le toit paternel devient à leur yeux indigne de couvrir tant d’ambition, la modeste école de village est bien au-dessous de leur mérite, la campagne un trop petit théâtre pour y confiner leurs vastes connaissances. Nous les voyons, en effet, presque tous accourir dans les villes pour se mettre à la recherche de places de toute espèce, ou, s’ils restent dans leurs » communes, ils remplissent leurs fonctions avec une sorte de dédain, et souvent ils n'ont plus cette innocence et cette pureté de moeurs qui sont de si précieuses garanties pour les familles qui doivent leur confier leurs enfants. Ces inconvénients n'ont que trop souvent montré leur  réalité. Notre département en a éprouvé les fâcheux effets ; un très grand nombre d'instituteurs, instruits à ses frais, avaient renoncé à leur profession ou  étaient allés l'exercer ailleurs.” 

Ce tableau donne l'image très fidèle de ce qui se passe, non pas dans un département, mais, on peut le dire, dans tous.

Cet instituteur mécontent, en révolte plus ou moins sourde, troublé, agité, Incapable d’aucune suite dans l’enseignement qu'il donne, c’est l'agent qu’emploient dans nos villages les partis politiques. Il est à leur disposition plus instruit que les paysans au milieu desquels il vit, il n'a, pour son prestige, à craindre que la concurrence du curé. De là une opposition instinctive. Qu’il lise un mauvais journal, qu’il reçoive la visite de quelque politicien en tournée, voilà notre homme engagé. D’abord entre l'exercice de ses fonctions pédagogiques et les soins de la politique, il fait un partage ; mais le métier de maître d'école est dur, rebutant ; celui d'agent politique de parti a beaucoup plus d’agrément : l’école est bientôt délaissée. 

Il serait certainement excessif de prétendre que tous les instituteurs formés dans les écoles normales, ont les défauts que reprochait le conseil général du Pas-de-Calais aux instituteurs sortis de l'école normale de Douai. Certaines écoles normales sont excellentes ; les sujets qui en viennent sont tout à fait dignes de Ia confiance des familles. D’une mauvaise école normale sortent aussi quelquefois des instituteurs heureusement doués qui instruisent et élèvent bien les enfants ; mais je suis certain de n’être démenti par aucune personne ayant fait de la question quelque examen en déclarant que les instituteurs formés par les écoles normales ne sont pas les plus propres à donner l'instruction dans les écoles de campagne. Les hommes de parti qui, pour assurer la laïcité de l'enseignement veulent frapper les congréganistes, ne me paraissent pas se rendre un compte suffisant de la difficulté que présente aujourd’hui le recrutement des instituteurs. Qu’on lise les délibérations des conseils généraux, qu’on consulte les rapport» des inspecteurs d'académie, cités notamment par M. Fayet, on y trouvera sur ce point des renseignements très instructifs. Voici quelques extraits des délibérations des conseils généraux pour la deuxième session de 1878, telles qu' elles sont analysées dans le recueil officiel ; ils sont décisifs :

Ain. ” On a été obligé d’emprunter aux départements voisins des instituteurs et d'envoyer comme adjoints des jeunes gens non brevetés.” p. 105 

Aisne. “ Le nombre des institutrices devient de plus en plus insuffisant.” p.585 

Ariège. On manque d'aspirantes p. 225

Charente. * Le manque d'institutrice» est le plus grand obstacle a une mesure qui intéresse au plus haut point la morale et la religion, p.522

 Côte-d'Or. Le bon recrutement des instituteurs, déjà fort difficile, le deviendra davantage. » p 137. 

Côtes-du-Nord. “ Des instituteurs tombés malades n'ont pu être remplacés : on a été réduit à congédier les élèves, quelquefois pour un temps très long, » p. 12. - Ille-et-Vilaine. “ Le recrutement du personnel devient de plus en plus difficile, » p 317. 

Indre-et-Loire “Recrutement difficile », p.180

Isère. “Il se trouve 101 fonctionnaires non brevetés, 67 adjoints, 13 adjointes et 21 institutrices,” p 746

Loire-Inférieure. “Faute de maîtres, des postes d’adjoint sont restés vacants,” p 192

Loiret. “Le recrutement des aspirantes inspire des craintes sérieuses,” p 220

Lot-et-Garonne. “Le nombre des postulantes admissibles au cours normal est inférieur à celui des vacances, p 150

Nièvre. “On est obligé de prendre les candidats non brevetés, au-dessous de l’âge, et plusieurs postes manquent encore, dans le département” p 190-191

Pas-de Calais “On sera très embarrassé pour donner des directrices aux écoles de filles qui doivent ouvrir l'année prochaine,”  p. 625. 

Seine-et-Marne. “Le recrutement des aspirantes est toujours bien difficile et peu assuré, 

Seine-et-Oise. “4 bourses vacantes à l'école normale de Chartres, et l'on ne trouve que deux aspirants aptes à suivre les cours». » p. 597

Yonne.  L'administration serait dan» la nécessité  d'accepter un nombre assez considérable d’adjoints et d'adjointes non brevetés, et de supprimer pendant plus ou moins longtemps certains emplois, faute de sujets, p 919 etc. etc.

Dans les départements où il existe des écoles normales , le recrutement de ces écoles ne se fait que très difficilement.

Bouches-du Rhône “Les élèves reçus en  1874 sont très faibles ; il en est plusieurs qui ont de la peine à suivre les cours... 1875, p. 328”

Dans l’Hérault : “Le recrutement se fait assez péniblement, et, si l’appât de la dispense du service militaire n’était pas là, nous manquerions tout à fait de sujets. Session 1873 p 189

Dans la Loire : « Le recrutement du personnel devient de plus en plus difficile. » Scss. 1873, p. 189.

En Maine-et-Loire : « Le recrutement des instituteurs est devenu tout à fait insuffisant. Nous nous trouvons embarrassés  par le manque de sujets pour assurer convenablement le service scolaire. » Sess. 1873, p. 92 Le personnel des instituteurs commence à devenir difficile à recruter dans le Morbihan ; on est dans la nécessité de prendre pour les fonctions d’adjoint des jeunes gens chez qui le savoir et l'aptitude sont très insuffisants. » 1873, p. 62. 

Les progrès, à l'école normale du Rhône, seraient certainement meilleurs encore si le nombre des candidats était plus considérable et permettait de faire des choix meilleurs. • 1873, p. 566.

Dans le Var, on voudrait augmenter le nombre des élèves de l'école normale mais il ne paraît plus possible pour le moment de recruter, dans les conditions nécessaires... un personnel d'élèves aussi nombreux S. 1873, p. 29. Même observation en 1875, p. 182 et en 1876, p. 29. 

Le recrutement des élèves-maîtres dans le Vaucluse est assez difficile. • 1873, p 71, En 1875, on signale comme la cause principale de la faiblesse de l'enseignement “l'insuffisance pédagogique des maîtres” . P. 141.


Le caractère propre des réformes comme celles qu'on poursuit est de ne pouvoir être accomplies que très lentement. 

La loi de 1833 exigea le brevet de capacité de tous les instituteurs» et de toutes les institutrices laïques. Trente ans après, en 1863, les tableaux dressés par le ministère de l’instruction publique indiquaient que 7753 instituteurs et institutrices laïques enseignaient sans être pourvus du brevet, et par conséquent dans des conditions contraires à la loi. 1149 écoles de garçons et 1352 écoles de filles étaient confiées à des laïques sans brevet. Sans doute, depuis 1863, ces irrégularités ont cessé, et je veux croire que tous les maîtres et maîtresses  d’école de la République ont aujourd’hui le droit de remplir leurs fonctions ; mais il n’en est pas moins certain qu’il a fallu plus d’un quart de siècle pour réaliser, en matière d'enseignement primaire, une réforme moins difficile que celle dont les radicaux font aujourd'hui la proposition.

Le laïcisme scolaire, préconisé par un parti, ne pourrait être établi d'une manière générale que par des efforts continués pendant un grand nombre d'années, avec un esprit de persévérance et de suite dont la démocratie, en France, s’est montrée jusqu’à présent tout à fait incapable.


ARTICLES LES PLUS CONSULTÉS