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vendredi 25 avril 2025

LES TAMALOUS AU RENDEZ-VOUS DES BONS AMIS

Roland Hurtrez, Michel Wencel, Alain et Michèle Stubert, Daniel Wallerand, Jean Jacques Domelier et son épouse, Christian Lelièvre, Maurice Despretz et son épouse


70 ans ! Voilà 70 ans, bientôt 71 ans, que 77 lascars sont entrés à l'école normale de Douai, un beau jour d'octobre.

 Pas étonnant que ce 30 mars 2025, le jour de l'assemblée générale de l'Amicale, ils n'étaient que deux rescapés à trinquer à la santé des survivants absents. D'où l'initiative de réveiller les copains de la promo 54 58 à l'occasion d'un petit gueuleton dans les environs.

 24 avril 2025. L'un venait de s’estropier dans son jardin, l'autre revenait, rassuré, d'une visite chez le dermatologue, le troisième n'avait pas hésité à parcourir 80 km, malgré sa marche difficile, le quatrième, ne s'oriente plus bien, mais avait confié le volant à son épouse…

Bref, nous sommes passés de deux à sept lors de ces retrouvailles autour d'une bonne table du Cambraisis, sans compter les trois épouses, toujours présentes, depuis des décennies.

Et comme « jamais deux sans trois », rendez-vous pour la rentrée d'octobre, pour respecter la tradition d'avant le COVID. (On élargira l'invitation aux membres des autres promotions, des précisions seront apportées en temps voulu)

À bon entendeur, salut. Tu es peut-être aussi “tamalou” mais n'importe quel toubib te déconseille l'abonnement au fauteuil, pas vrai ? Jean Joly, Jojo Hage, tu te souviens ont largement sauté la barre des 90 printemps. Exemple à suivre. Gardons le moral. Amicalement.

Michel WENCEL, promo 54 58


RESTAURANT "LE JEUNE BOIS" BEAUVOIS-EN-CAMBRÉSIS


samedi 12 novembre 2022

"Qu’aurait été le déroulement de mon existence s’il n’y avait pas eu deux tables de tennis de table au ciroir de l’Ecole Normale d’Instituteurs de Douai ?" par Bernard Coget (promo 61 65)

De l’impact du «ciroir» de l’ENG dans le déroulement de ma vie.



Bernard COGET (promotion 1961-1965).


J’ai hésité à écrire ce texte qui relève à la fois de la vie à l'École Normale mais aussi pour une part importante de ma vie privée. C’est finalement Stéphan MARCINKOWSKI qui m’a convaincu de le faire. Il faut prendre ce récit comme anecdotique et je ne doute pas que le parcours de vie de nombreux camarades soit aussi marqué d’événements vécus lors de leur passage à l’ENG.


En préalable, la découverte du sport à l’ENG.


Le sport au «cours complémentaire»


Dans les années 60, peu de «cours complémentaires» assuraient la pratique de l’éducation physique et quand c’était le cas, l’encadrement n’était pas composé de professeurs d’éducation physique. 

Aux «cours complémentaires» d’Aniche, l’initiation au sport reposait sur quelques bonnes volontés locales : un encadrant du club de volley-ball et un autre du club de gymnastique.

Les séances, intégrées dans l’emploi du temps, comportaient certes quelques fondamentaux comme les courses, la préparation aux épreuves de fin de troisième, en particulier celles du concours d’entrée à l’Ecole Normale, mais s’organisaient essentiellement autour de la pratique du volley-ball et de la gymnastique.

Par ailleurs, il n’est pas inutile de préciser, que de nombreuses fois, alors que la classe traversait la longue cour de l’établissement scolaire pour sortir de l’établissement et se rendre au stade de football ou à la salle de gymnastique, le directeur, également professeur de mathématiques dans la classe spécifique de préparation au concours d’entrée à l’Ecole Normale, nous récupérait et nous profitions d’une heure supplémentaire de mathématiques !...

S’appuyer sur l’attrait du sport chez les élèves pour en faire un outil éducatif et donner à tous les jeunes les moyens de développer au maximum leurs possibilités était un concept globalement à peine germé.

Par ailleurs en ce qui me concerne, la pratique sportive ne faisait pas partie de mon environnement socio culturel et me considérant comme peu doué, j’y étais très moyen et peu enclin.


Le sport à l’ENG.


Mes camarades et moi découvrons vite que ce concept globalement naissant est déjà en pratique à l’Ecole normale, appliqué par les professeurs d’éducation physique : Georges HAGE, Jean JOLY, Jean MONARD.

Nous bénéficions du «droit au sport et au plein air pour tous» et les futurs enseignants que nous sommes se sensibilisent à cet état d’esprit pour application dans leur pratique professionnelle future.

L’éducation physique s’inscrit avant tout dans la volonté de permettre à tous les élèves de ne plus être «victimes de leur capital génétique et socioculturel» sans pour autant négliger la performance.

Mes progrès furent significatifs dans plusieurs domaines : courses de vitesse et de fond, pratique des sports collectifs, en particulier le volley-ball et un peu de rugby.

L’amélioration des capacités de chacun était une culture intégrée et l’élève gardait une part de responsabilité dans le choix des activités : je me souviens parfaitement de la possibilité que nous laissait Jean JOLY, lors de certaines séances d’EPS, de choisir ce que nous voulions faire. Souvent, j’optais pour un long footing, cumulant les tours de piste durant une heure. J’ai poursuivi durant ma vie la pratique de cet effort solitaire et la bonne capacité cardio-vasculaire dont je dispose encore actuellement en est le bénéfice.

Le cumul des performances individuelles, chacun dans la volonté de faire le mieux possible, aboutissait à la performance collective. Les bons résultats en athlétisme, en sports collectifs, Handball et rugby en particulier en témoignent. On peut évoquer également la victoire de l’ENG, chaque année au cross du nombre de Wagnonville même s’il est vrai que l’obligation de participation aidait largement au résultat.


Du «ciroir» de l’ENG à la pratique du tennis de table en compétition.


Au sous-sol de l’aile gauche des bâtiments de l’ENG, se trouvaient les casiers individuels où nous stockions nos paires de chaussures, le matériel et les produits pour les entretenir.

Dans ce sous-sol, ainsi appelé «ciroir», deux tables de tennis de table étaient installées, libre d’accès. Quelques normaliens s’y retrouvaient à chaque moment de libre pour échanger quelques balles et plus longuement le jeudi après-midi.

J’étais de ceux-là et j’eus le privilège d’y côtoyer d’excellents joueurs comme Marcel DEJARDIN (parmi les meilleurs Flandriens de l’époque) et Yannick DUFOUR excellent joueur.

La qualité de leur jeu renforça le plaisir que je prenais à jouer. Je me procurai rapidement une raquette de bonne qualité pour succéder à mon premier matériel, trop basique.

Largement dépassé par le niveau de jeu de Marcel et Yannick, je m’évertuais au cours des mois, des années à grignoter de plus en plus de points à mes deux principaux adversaires, supplantant par ailleurs d’autres camarades dont le niveau de pratique de départ était équivalent au mien.

Cette période de l’ENG me vit rejoindre le club de tennis de table d’Aniche et pratiquer la compétition au niveau départemental.

Je quittais l’ENG, largement ouvert à la pratique sportive et touché par le virus du tennis de table.


Du joueur de tennis de table à l’entraîneur et au dirigeant d’association.


Durant la seconde partie des années 60, ma progression me permit d’atteindre le niveau régional en compétition. Au retour du service militaire, le rapport de force s’était inversé avec les meilleurs de mes camarades des débuts au ciroir de l’ENG.

C’est incontestablement les années 1970 qui virent mes meilleurs résultats (place de demi-finaliste au championnat des Flandres, joueur de nationale 2 au club de Somain, vainqueur de tournois régionaux).

Rejoignant le club de Douai, j’eus souvent l’occasion de rencontrer Jean JOLY et d’échanger avec lui.

Cette période fut celle également où je passais mes diplômes d’entraîneur, assurant ensuite l’entraînement des nationaux au club, encadrant des stages départementaux et régionaux, prenant successivement la responsabilité des commissions techniques départementale et régionale.

Enfin, la rencontre avec le directeur national du tennis de table français et ma collaboration avec lui, alors qu’il occupait successivement les postes de Directeur technique national en Suisse et en Allemagne me permirent d’améliorer mes compétences d’entraîneur.

Le virus du tennis de table contaminant le reste de la famille, mon épouse ouvrait un commerce de matériel de tennis de table en 1977 et mon jeune fils commençait son initiation.


Les années 80 et 90 : des évolutions, mais le sport tennis de table reste un moteur de la vie familiale et même professionnelle.


Pour éviter toute confusion entre le commerce et mes fonctions de dirigeant régional, je démissionne du comité directeur de la Ligue.

Mon fils poursuit sa progression, se place parmi les meilleurs de sa génération, rejoint le « pôle France » tennis de table au CREPS de Wattignies. Dès lors, j’arrête de m’entraîner et de jouer pour lui consacrer mon temps.

J’assure la préparation et l’entraînement des joueurs de Nationales 1 et 2 du club de Bruille-Lez-Marchiennes.

J’interviens sur certaine séances d’entraînement du pôle France tennis de table et participe à la formation des Brevets d’Etat tennis de table au CREPS de Wattignies.

J’ai l’occasion de côtoyer de nouveau Marcel DEJARDIN devenu conseiller technique régional du tennis de table.

J’encadre la pratique du sport universitaire tennis de table à l’Ecole d’Ingénieurs des Mines de Douai.

Ma fille, d’abord salariée dans l’affaire commerciale de mon épouse, devient secrétaire administrative et comptable du Comité départemental du Nord de tennis de table, poste qu’elle occupe encore.

Mon fils poursuit sa carrière sportive et évolue en Nationale 1 à Proville puis à Bruille-les-Marchiennes.

Ainsi notre vie familiale et professionnelle est largement rythmée par le tennis de table.


Une période d’éloignement du monde du tennis de table.


D’un commun accord, le 31 décembre 1999, mon épouse cesse son activité commerciale et j’arrête d’entraîner pour vivre de nouvelles aventures associatives. Mes contacts avec le monde du tennis de table deviennent rares jusque la fin des années 2000.


Le retour à la compétition à la fin des années 2000.


Mon fils abandonne la compétition au niveau national et le temps d’entraînement qu’elle exigeait pour accompagner ses enfants dans leur parcours sportifs. 

Il me suggère de reprendre la compétition. J’accepte, reprends la compétition au niveau départemental et j’ai la joie depuis un an et demi de jouer dans la même équipe que le plus jeune de mes petits fils.

Par ailleurs, en compétitions individuelles, dans ma catégorie vétérans 4 (plus de 70 ans), j’engrange quelques réussites : champion des Hauts de France en 2017, troisième en 2018. Au championnat de France 2018, en catégorie vétéran 4, j’obtiens une médaille de bronze en double messieurs et en simples messieurs. 

Oublions le sursaut de vanité qui précède et retenons surtout que ma pratique sportive m’aide à conserver, avec l’aide des deux ou trois cachets, la meilleure santé possible.


En conclusion.


Indubitablement, le goût pris de la pratique sportive à l’ENG, le ciroir de l’ENG ou plus précisément l’existence des deux tables de tennis de table dans ce lieu, l’opportunité de la présence de camarades très bons pratiquants ont déclenché un processus qui a marqué le déroulement de ma vie.

Au crépuscule de ma vie, une question que je me pose et qui restera sans réponse est celle-ci : qu’aurait été le déroulement de mon existence s’il n’y avait pas eu deux tables de tennis de table au ciroir de l’Ecole Normale d’Instituteurs de Douai ?

Espérant que ce regard en arrière, très personnel, ne vous aura pas trop importuné et qu’il suscitera chez certains d’entre vous une démarche identique.


mercredi 26 octobre 2022

1953, ANNÉE HÉROÏQUE POUR L'ENI DE DOUAI. "MEILLEURE ASSOCIATION SPORTIVE SCOLAIRE 1953 ET LAURÉATE DU CHALLENGE DE L'ÉQUIPE"




En 1949, Jean Joly encadrait l'équipe étudiantine de football


Voici la reproduction de l'article conservé précieusement par Jean Joly qui nous a été confié en prêt par son fils :


Ci-après : la transcription de l'article paru dans "La Voix du Nord" en 1953


SCOLAIRES ET UNIVERSITAIRES
MEILLEURE ASSOCIATION SPORTIVE SCOLAIRE 1953
ET LAURÉATE DU CHALLENGE DE L'ÉQUIPE 
L'E.N.I. DOUAl a de vieux murs 
mais un gymnase ultra-moderne


(De notre correspondant particulier Henri THOREAU)


DOUAI. - Dimanche, au ministère de l'Education Nationale, à Paris, lors de l'assemblée générale de l’ASSU, « L'Equipe » remettra à l'Ecole Normale d'Instituteurs de Douai, pour les jeunes gens, et au Collège Moderne de Landrecies, pour les jeunes filles, ses Challenges aux meilleures associations scolaires sportives de France

Le département du Nord est donc favorisé cette année. Il nous a été agréable, avant la remise de notre challenge, de rendre visite à M. Hickel, l'affable directeur de L'Ecole Normale d'Instituteurs de Douai.


Volonté et bonne volonté 

Cette école, dont la fondation remonte à 1834. a été déplacée de nombreuses fois. Son installation définitive dans le quartier de la porte d'Arras date de 1875.

Souvent transformée et agrandie, elle doit son allure et ses installations modernes d'aujourd'hui au dynamisme de son actuel directeur, M. Hickel, arrivé en janvier 1942.

Le 4 février 1943, l'école subit la réquisition par l'armée allemande et dans les deux heures. directeur, professeurs et élèves doivent évacuer leurs locaux et s'installer dans un petit pavillon oừ chacun s'arrange pour le mieux dans une place réduite. C'est la mise en veilleuse de l'établissement et, malgré toute sa volonté, M. Hickel est obligé de faire passer au second plan le programme d'éducation physique et sportive ; il ne pourra voir le jour qu'au début de 1946. C'est en 1947-1948 qu' il connaîtra son véritable développement avec l'arrivée d'un ancien élève de l'établissement. M. Joly, jeune professeur d'éducation physique, dont l'ambition est d'amener cette école qui lui est chère. à la première place des établissements scolaires de l'ASSU.

Et c'est la création de l'Union Sportive Normalienne qui groupe aujourd'hui, 240 licenciés de 17 à 21 ans, pour un effectif de 313 élèves attachés à cet établissement. C'est là un premier record puisque plus de 76 % de ses membres pratiquent librement un sport d'équipe et paient une cotisation annuelle de 300 francs.

Comment est-on arrivé à un tel résultat ?

D'abord par la volonté d'une part, et la bonne volonté d'autre part, de tous les membres enseignạnts et dirigeants de l'école Ensuite, grâce à M. Joly. chargé de l'Éducation physique et aidé, à dater de 1951, par un autre jeune professeur d'éducation physique bien connu des Douaisiens G. Hage. 

Ces deux hommes ne se contentent pas de donner à leurs 300 élèves les trois heures d'éducation physique auxquelles ils ont droit ; en plus chaque jour, de 17 heures à 19 heures, une fois par semaine et par spécialité, les élèves sont réunis et travaillent le sport de leur choix, s'entrainant ferme pour les compétitions du jeudi.

Depuis quelques années, l'école dispose, en dehors des installations de plein air, d'une très belle salle d'un style très pur, et remarquablement éclairée par une façade faite d'un ensemble de pavés de verre translucide et de béton armé de 28 mètres de long sur 8 mètres de haut : le soir, 35 lampes judicieusement installées en permettent  l'utilisation : le local est chauffé et possède en outre des installations sanitaires modernes ; cette salle peut recevoir tour à tour les gymnastes. les basketteurs. les volleyeurs qui tous trouvent là les meilleurs équipements réservés à leur sport favori.

Chaque joueur ou athlète, défendant officiellement les couleurs de l'Union, touche avant chaque match ou compétition, un équipement propre ; un seul responsable aura le soin de les regrouper et d'assurer leur retour en magasin.

L'an passé, l’ENI Douai a fait jouer en Championnat 9 équipes de basket, 3 de football. 5 de hand-ball et 30 de volley-ball.

Rien d'étonnant qu'avec de telles armes, l'ENI Douai ait obtenu un palmarès élogieux et le titre de Meilleure Association Sportive Scolaire de France.

M. Hickel nous a précisé ses ambitions : non pas former à l’EN des champions, mais avant tout des éducateurs complets. Parfois, le cas échéant. pousser vers le professorat d'EP un sujet bien doué ! 

Rien ne sera ménagé pour poursuivre l'effort, mais on aimerait pourtant améliorer encore le rendement, disposer, pour 313 élèves d'un troisième enseignant d'E.P 

Dans un établissement où tous, directeur, professeurs d'E.P, économe, professeurs, font un effort, il serait le bienvenu.



Un palmarès probant 

Football : finaliste du Championnat d'Académie seniors.

Basket : champion du Douaisis cadets: juniors, seniors.

Handball : champion d'Académie seniors, demi finaliste du Champ. de France (battu par l'ENSEP).

Cross : champion d'Académie, 6e au Championnat de France, 228 participants au Challenge du Nombre.

Natation : 102 participants aux Championnats de districts

Athlétisme : 177 participants aux Champ. de districts; 6 titres de champion d'Académie.




mardi 22 mars 2022

"Y a quoi ?" La chanson des normaliens à Fourmies Anor remise en mémoire par Marc Delmotte

Ci joint la chanson qui a marqué mon passage à l'Ecole Normale de Douai.
Nous la chantions je crois de temps en temps au réfectoire.
Pour reconstituer les paroles j'ai sollicité quelques anciens camarades qui ont cherché dans leur mémoire. J'ai regroupé ce qu'ils m'ont transmis. Parfois il y a plusieurs versions. Je les ai mentionnées entre parenthèses sans pouvoir vraiment dire lesquelles étaient les bonnes.

Pour ceux qui seront au repas des Anciens, le dimanche 3 avril prochain, ce serait bien de la rechanter ensemble pendant le repas !!! 
Qu'en pensez-vous ?

Pour les absents, ils pourront la rechanter tout seuls chez eux !



Marc Delmotte, (promo 64 68) marcdelmotte@yahoo.fr


                        Y A QUOI ?

16         Y a 1664                          (ou Sésame ouvre toi)

15         Y a quinze de France      (ou Quinze-Vingt à Paris)
14         Y a 14-18                         (ou Castor et Pollux)
13         Y a très éprouvant           (ou très intelligent)
12         Y a douze salopards,      (ou d'où ce que tu sors ?)
11         Y a on se fait chier

10         y a dissymétrique            (ou disputez-vous)

9            y a  n'oeuf à la coque

8            y a huitre de Cancale      (ou au vin blanc)

7            y a c'est épatant

6            y a système métrique

5            y a Saint Sébastien      (ou Saint- Pétersbourg)

4            y a Cath’rine de Russie

3            y a Troyes en Champagne

2            y a deux testaments      L'Ancien et le Nouveau         oh oh oh ! oh oh oh !

1            « Mais y a qu’un ch’veu sur la tête à Gagneux ! (Jacques Gagneux était de la 63-67)


 

Précision d'Alain alain.derenoncourt@orange.fr




Bien vu ! Cette chanson a été "inaugurée" lors d'un stage nature , à Fourmies-Anor , lorsqu'il fallait laisser la place pour les concours d'entrée . On a beaucoup marché , durant ce stage , et c'était notre chanson de marche . On dormait sous la tente , et le matin , Jo Hage, prof de gym, futur député, nous réveillait au porte voix : " Debout, jeunes et élégants bipèdes au corps d'albâtre"  
Après , on allait courir dans la forêt , piquer une tête dans le lac , herboriser avec le prof de sciences naturelles Gibon, 

vendredi 8 janvier 2021

Dans "Clin d'oeil" , deuxième numéro de l'année scolaire en 1964-65, scanné par Bernard Stienne (66 71), chacun a pu trouver son bonheur, il y en avait pour tous les goûts ...

Joint à son envoi du journal Clin d'oeil, Bernard Stienne nous écrit :
Avec nos bons vœux pour 2021 que l'on souhaite meilleure que 2020. Cela ne devrait pas être trop difficile cette année.
Espérons le au moins.....

Voici la dernière numérisation du journal "CLIN D' OEIL".
Je compte sur l'amicale pour en faire la promotion afin que les anciens s'y retrouvent.
Dans l'état actuel des choses, ma contribution devrait donc s'arrêter là.  
Bonne lecture.
Bernard Stienne



 Réalisé sous la direction de N.Dupont (4A),  avec l'aide de J.P.Bottein (4A), J.P Vandaele (Philo), G.Maes (4B), D. Crépin (2A), J.Gorwecki (4C), Jean Joly, G.Uhlenbusch (4D), P.Vandekerckove (1D), R.Herlemont (4C), C. Poignant (1D), D. Res, R. Lecat, Serge Prissette (1D), J. Sornette (2B), ainsi que P. Loire pour les illustrations...


Deux tribunes libres, autour de la question du bizutage signées G.Maes et J.P Vandaele

Trois poèmes 

- "Réflexion" sur la fuite du temps par D. Crépin (2A)

- "le cadavre", vague réminiscence du dormeur du val d'Arthur Rimbaud, par P.Vandekerckove (1D),cliquer sur le lien pour le découvrir

- "Fouillis" par C. Poignant (1D) nous l'avons retapé car il nous a bien plu et c'est ici

Une rubrique sportive consacrée à la confrontation des E.N. de Douai et Versailles, en basket, cross, football, handball, rédigée par J.Gorwecki, Jean Joly, G.Uhlenbusch où sont mentionnés les exploits de Vahé, Dochez, Mathez emmenés par Georges Hage...


Une rubrique des éclaireurs de France "Vis au grand air", signée D. Res et R. Lecat, à propos de 2 sorties avec feu de camp à Hamel et LEWARDE,

Des mots croisés par J.Sornette (2B), des blagues, une biographie de James Dean, un récit de voyage en Suède par R. Herlemont (4C)

Pour découvrir l'intégralité des textes de ce numéro de "Clin d'oeil" en mode pdf, cliquer sur le lien 


Pour consulter l'ensemble des numéros d'ÉLAN et de CLIN D'OEIL déjà parus, rendez-vous sur le site de l'amicale, à la page "L'oeuvre des nôtres"


mercredi 6 novembre 2019

Souvenirs de René Guilmot, professeur à l'École Normale de Douai pendant 16 ans

En 2013, à Boulogne, en compagnie d'Alain Denhez et André Léger, René Guilmot a gardé un lien avec ses anciens élèves-maîtres, lesquels en échange ont un excellent souvenir de leur professeur et de sa pédagodie

L'association m'a sollicité pour évoquer le souvenir de mes années passées à l'Ecole Normale de Douai. J'y ai professé près de 16 années, à l'issue de mon service militaire ; c'est dire si les souvenirs abondent. En premier lieu, je retiens la qualité des rapports enseignant-enseignés ; les Normaliens constituaient un public de qualité, recruté sur concours, qui se montrait intéressé et plutôt facile au regard d'élèves d'autres structures ou niveaux d'enseignement ; le côté concret de ma discipline facilitait sans doute aussi leur attention.

Mes conditions d'enseignement ont évolué durant ces 16 années.De la formation à une discipline encore nommée ''sciences naturelles'' à mes débuts, puis devenue ''sciences de la vie et de la terre'' dans les années 70, ma reconversion en pédagogue de l'enseignement des sciences à l'école élémentaire a été rendue nécessaire lorsque les ''Elèves Instituteurs'' furent recrutés après le Bac. Mon passage à l'EN s'est terminé en 80 lorsque l'institution est devenue IUFM dans laquelle je n' ai donc exercé qu'une année.
Des souvenirs, j'en ai évidemment plein la tête (c'est bien le cas de le dire comme vous le verrez ci- après), depuis les petites mésaventures qui me sont arrivées et que la promotion 67-71 n'a pas manqué de me rappeler lors de son repas de promotion (je pense à la craie mise à la bouche en fin de cours au lieu et place d'une cigarette car hélas je fumais un peu à cette époque, voire encore la chute sur mon crâne de la barre d'accrochage des planches de sciences, mal fixée par Madame Blondeau), jusqu'à certaines situations d'enseignement mémorables, notamment les sorties dans ''le milieu''qui favorisaient les contacts humains et la connaissance des personnes : le camp des secondes à Fourmies avec Georges HAGE, les sorties en forêt de Marchiennes où l 'on étudiait la faune et la flore du ruisseau de Coutiches avec Claude, notre savant chauffeur, les inoubliables séjours à Sainte-Enimie avec les ''FP''et la périlleuse descente du bus dans les Gorges du Tarn lors de notre première classe verte en ces lieux ; que de richesse dans les rapports profs-élèves lors de ces sorties écologiques !
 Je retiens encore de mon passage à l'EN l'excellence du travail en équipe (équipe des scientifiques avec Paul Gibon, Francine Malexis, Victor Tryoën, en y associant les aides de laboratoire), équipe des professeurs d'autres disciplines par les concertations internes, et encore et surtout le travail en classe avec les maîtres d'application, comme on les appelait à l'époque, qui avaient la mission la plus délicate, celle de mettre en œuvre nos suggestions pédagogiques sans doute parfois trop théoriques. Je conserve d'eux un souvenir admiratif et reconnaissant car ils valorisaient notre recherche à travers leur pratique en classe. Beaucoup sont disparus, mais je les conserve tous dans ma mémoire.
J'aurai une dernière pensée pour mon ami et très regretté Jean Bacquet qui m'avait initié à sa remarquable méthode d'apprentissage de la guitare en m'admettant dans son club.
Certains se reconnaîtront probablement dans ces souvenirs qui m'auront permis, le temps de ma réflexion, de revivre une tranche passionnante de mon passé qui aura éclairé, sans conteste, la suite de ma carrière .

jeudi 12 avril 2018

Jubilé de la promotion 64 68.Une belle rétrospective en vidéo et en images préparée par André Pruvost










Notre voyage de promotion, marquant la fin de nos 4 années d’études à l’EN,  devait se dérouler en mai 1968, la destination choisie étant la Tunisie.Evidemment, cela ne s’est pas passé comme prévu !  50 ans plus tard, il fallait donc rattraper le coup !  

Environ 80 camarades de notre promotion ont été retrouvés. 27 ont participé au jubilé. 19  compagnes nous ont accompagnés.
Pour la petite équipe qui s’est mise au travail dès 2014, plusieurs challenges devaient être relevés.
D’abord, comment se reconnaître après toutes ces années ?  Un trombinoscope comparatif a été mis au point un mois avant le jour « J »  Chaque jubilaire nous a envoyé une photo récente. Nous avons mélangé le tout avec nos trombines d’époque relevées sur les photos de classe. Le jeu consistait à rapprocher les 2 clichés.
Le jour J, nous avons muni chacun d’un badge avec son identité et sa photo d’époque. On évitait ainsi de se demander toute la journée : qui c’est celui-là ?
Calme absolu devant le monument aux morts pour saluer la mémoire des normaliens de Douai qui n’ont pas eu le temps de voir leurs élèves. Le temps quand même pour nous de vérifier que tout le monde était bien arrivé et avait  fixé son badge.
On pensait  naïvement que les souvenirs remonteraient à la surface au fur et à mesure que le champagne descendrait dans les bouteilles. Erreur : les souvenirs sont remontés tout seuls, bien avant la première coupe !
Un petit film d’une demi-heure avait été conçu en mixant les photos d’époque avec les chansons d’époque : quand on mélange les souvenirs visuels et sonores, l’effet est saisissant.  Tellement saisissant que plus personne n’écoute les commentaires pourtant élaborés minutieusement.
Nos compagnes découvrent nos pitreries d’ado. Et finalement, quand est-ce que vous travailliez ?  Souvent. Mais pendant les cours et  en étude surveillée, on ne pouvait pas prendre de photo.
Séquence nécrologie : nos camarades disparus défilent sur l’écran. Ainsi soit-il   ou comme disent les Beatles : let it be    C’est la musique que nous avons choisie pour leur rendre hommage. C’est aussi à ce moment précis que nous rajeunissons de 50  ans.
A la cantine…c’était très bon d’après ce que nous ont dit nos compagnes.  Pour nous, la quantité de souvenirs qui sortait de notre bouche rendait l’ingestion des aliments difficile, puisque tout passe par le même trou. On fait donc confiance à nos compagnes : ça devait être très bon.
C’est fini. Personne n’ose dire : à l’année prochaine… Mais tout le monde y pense.
Qui va prendre l’initiative ?

De la part d’André PRUVOSTPour l’équipe qui a organisé ces retrouvailles.


Discours de Robert FOURIOT


Le dimanche 8 avril 2018 au cours de la journée des retrouvailles de la promotion 1964/1968 de l’Ecole Normale d’Instituteurs de DOUAI

Je me souviens de Georges Hage,  dit Johage,  qui après avoir tenté de nous apprendre à nager au prix d’efforts très mesurés,  entama une carrière dans d’autres eaux, moins aseptisées,  celles de la politique.
Je me souviens de ce professeur de musique qui,  avec  talent et patience,  réussissait  à nous apprendre des airs difficiles du répertoire classique. Nous qui dans nos milieux modestes n’avions pas toujours eu l’occasion de taquiner la muse, découvrions et interprétions très  honorablement « La romance à l’étoile », « l’air de Papageno », « le bouillant Achille », ou autre « Largo de Haendel ».
Je me souviens de Monsieur Dubus, du rituel de début de l’heure par une courte interro orale : « Who is John ? », « John is a boy », « Eighteen », ce 18, faute de faire de nous des virtuoses de la langue de Shakespeare, permettait au moins d’améliorer la moyenne.
Je me souviens du vendredi soir à la cantine, quand nous chantions à tue-tête « Vive le vent, vive le vent, vive le vendredi, car demain c’est samedi et on fout l’camp d’ici ».
Je me souviens du ciné-club, « les yeux sans visages », « la Marseillaise », « le caporal épinglé », « la grande illusion », des sorties au petit  théâtre bonbonnière de Douai ; notre comportement n’y était pas toujours exemplaire. , dans le rôle de Don Juan, s’est interrompu, a déclaré qu’il attendait que nos conversations plus importantes que le texte de Molière s’achèvent. Une belle claque pour les futurs enseignants.
Je me souviens des aide-mémoire de Grec et Latin qu’on nous fit acheter sans qu’aucun cours de langue morte ne fût jamais prodigué dans ce vénérable établissement entre 1964 et 1968.
Je me souviens du séjour à Fourmies et Anor, des plongeons dans le lac glacé, sous l’œil impavide (et un peu vide) de Johage, déjà nommé, des après-midi où nous herborisions sous la houlette de Monsieur Gibon, avec un enthousiasme que nous avions du mal à dissimuler.
Je me souviens des mets de choix que nous dégustions à la cantine. La confiture à base d’alginate de sodium nous a laissé un souvenir ému.
Je me souviens du couple mythique Popaul et Miss Doum, les Sartre et  Beauvoir de la rue d’Arras.
Je me souviens de Cazenave, qui faisait chanter son accent du Sud-Ouest dans la salle de sport, et nous lâchait sur le goudron du terrain pour des parties de rugueby endiablées, à la suite desquelles l’infirmière, médusée, voyait venir des cohortes d’amochés.
Je me souviens des petits matins blêmes où un prof de gym sadique nous emmenait faire un « canal » ; nous partions d’un pont pour gagner le suivant, un pont trop loin, invisible dans la brume ; nous traversions et revenions  par l’autre rive en crachant ce qui nous restait de poumon.
Je me souviens des Lagarde et Michard, tant décriés par l’intelligensia, mais qui nous firent découvrir les trésors de notre littérature.
Je me souviens des aventures de Zorro et du sergent Garcia, qui passait sur la première et unique chaîne de l’ORTF, le jeudi soir. Afin d’être bien placés, certains camarades faisaient l’impasse du dessert pourtant succulent du souper, pour se précipiter vers la salle de télé.
Je me souviens de Johnny qu’Antoine voulait mettre en cage à Médrano,  de ses portes du pénitencier devenues pour nous les portes de l’école normale qui  bientôt allaient se refermer. En 1885, 1 million de personnes assistèrent à l’enterrement de Victor Hugo ; en 2017, les funérailles de Johnny ont déplacé une foule aussi nombreuse, plus un président.
Que de progrès accomplis en 150 ans.



Petite rétrospective en images de la journée rassemblées dans cette vidéo :





La fête est finie.




Je remercie bien sincèrement les camarades qui m’ont dit  leur satisfaction pour l’organisation de cette journée.  Mais, avec les moyens modernes, notamment l’annuaire et le courrier électroniques, ce n’était vraiment pas difficile. Certes, il fallait en prendre l’initiative. Ma crainte était que peu de camarades s’engagent, ou que vous ne vous reconnaissiez pas, ou que les souvenirs tardent à poindre. Sur tous ces points, je pense que les présents sont, comme moi,  satisfaits.
Je voudrais associer à nouveau Marc Delmotte qui est partant depuis le début et qui a retrouvé des camarades bien « planqués » Jean Bernard Marlier pour son trombinoscope « comparatif »  et pour le film des événements qu’il est en train de réaliser, et Jean Alain Strady qui m’a remotivé à l’approche du jour « J »
L’an prochain, le banquet des anciens est fixé au dimanche 7 avril.  Ce sera une année sans jubilé. En effet, la promotion qui devait fêter son cinquantenaire, la 65/69, a bénéficié de 2 ans de FP et n’est donc sortie qu’en 1970. Donc, si quelqu’un se sent une âme d’organisateur… Sachez cependant que le Conseil d’Administration de l’amicale a décidé de réserver dorénavant le banquet aux adhérents.

Il me reste à vous donner rendez-vous pour le centenaire en 2068. Vous pouvez compter sur moi pour l’organiser. D’ici là, si vous le voulez bien, à vous de jouer.
Dédé

mercredi 25 novembre 2015

SOUVENIRS DES ANNÉES FP 51-53 PAR ANDRÉ BUTRUILLE, PRÉFACÉS PAR ALDEBERT VALETTE, SON CAMARADE DE PROMOTION

« On sait bien mieux vivre à 20 ans » Jean Guéhenno.



Aldebert Valette
J'envoie, suite au souhait de l'amicale,  la plaquette de souvenirs sur l'école  normale de Douai, écrite par André Butruille, natif d'Auby,  Bubu, promo 51-53 (la mienne) . André est décédé voici quelques années et c'est son épouse qui m'a fait parvenir la partie de ses mémoires concernant les deux années passées à l'EN. Il y a là sans doute de quoi intéresser les collègues. Le texte est très bien écrit.
Amitiés
Aldebert Valette.


Il y avait 15 places mises au concours pour l'entrée à l'école normale

Je suis reçu 10e, Pierrot premier. Nous voilà en classe de formation professionnelle. Cinq « fossiles », (ainsi appelés parce qu'ils sont à l'école normale depuis une année déjà), viennent compléter notre promotion.
Ce que je ressens quand j'évoque ces temps est du domaine de l'indicible. Ce n'est pourtant plus vraiment « l'état de grâce » puisqu'il y a maintenant parti pris, je serai instituteur, je partirai à la retraite à 55 ans, ma voie est tracée. Or, en dépit ou à cause de cela, j'ai le sentiment d'avoir vécu deux années dont je ne peux traduire l'exceptionnelle plénitude. Au collège, au lycée, même si je me suis lié plus particulièrement avec l'un et l'autre, je n'ai pas connu à les fréquenter la complicité, la familiarité qui, -internat oblige -, va souder à l'école normale 20 compagnons, 20 camarades, 20 jeunes garçons éclatant de santé, tout à leur joie de vivre.
« Ce serait une belle chose, si je remplissais mes lettres de ce qui me remplit le cœur » disait Madame de Sévigné. J'aurais aimé de même, consacrer des pages aux chahuts mouvementés qui précédaient notre coucher, rappeler les plaisanteries salaces qui accompagnaient nos réveils « triomphants », vanter l'éclectisme de notre répertoire de chants qui allaient du petit poupon qui aime les confitures à la femme du vidangeur en passant par la douce Annette et l'ingrate Sophie, chère à Christiane Rochefort, etc., etc. Je me limiterai à n'évoquer que le plus réussi de nos canulars.
On dira que là n'est pas l'essentiel. Qui sait ?
Je ne m'étendrai pas davantage sur les stages à l'extérieur qu'au cours de ces deux années, nous avons suivis à Phalempin et à Soissons, bien que les images que j'en conserve soient plus empreintes de nostalgie encore, peut-être parce que le dépaysement et la nature des activités  (sports, jeux, veillées, marionnettes, cinéma, art dramatique, chants, etc.) ont fait que notre vie en communauté s'y est épanouie davantage.


Jacob Delafon est mort.

Monsieur R, le tout jeune professeur de psycho, à qui nous annonçons la nouvelle, nous avoue en toute humilité qu'il n'a jamais entendu parler de ce poète belge dont nous vantons le génie. Imperturbable, le « Grand » se lève alors et fait le panégyrique de ce professeur de l'université de Louvain qui, parti de très bas, puisque né dans une famille très pauvre du Borinage, parvint à force de travail à se hisser au premier plan de l'intelligentsia de son pays. Et notre camarade, qui venait juste de la torcher, de déclamer la dernière œuvre du grand Belge. Le « Vicomte » prit le relais puis chacun y alla de son couplet, on récita, on admira, on critiqua, etc. Bref, l'heure tout entière tourna autour de Jacob Delafon, nous étions intarissables. Je n'ose imaginer la réaction de ses collègues, ni la sienne qui s'ensuivit quand, en salle des professeurs, R… en vint à parler de la mort de Jacob Delafon.
Et tout à  notre joie dont nous ne soupçonnions  pas alors la cruauté gratuite, « cet âge  est sans pitié », nous avons voulu immortaliser par la photo ce canular de première grandeur.
"Jacob Delafon est mort" : un canular réussi, fêté comme il se doit

J'effectue mon premier stage pédagogique dans la classe de cours moyen de Monsieur Alloy, maître d'application à l'école annexe., Je l'aborde, gonflé de suffisance, je le termine, plein d'humilité et près de laisser là l'apprentissage d'un métier pour lequel je ne me trouve aucune disposition. Mais « l'homme, aimait à répéter notre prof de philo, ne fait pas seulement ce qui l'intéresse, il finit par s'intéresser à ce qu'il fait » . J'ai écouté, j'ai travaillé, je me suis progressivement amélioré. En fin de deuxième année, je suis volontaire pour affronter l'aéropage de pédagogues avertis chargé de noter un élève - maître au vu d'une leçon dite modèle. Coïncidence, je retrouve la classe devant laquelle j'ai fait mes tout débuts. Monsieur Alloy est à même de juger des progrès accomplis, il m'assure que je suis suffisamment armé pour affronter ma première classe, mais que, comme tous ceux qui pratiquent le métier j'aurai toujours à apprendre.
Il n'est pas nécessaire de rappeler les étapes qui ont marqué cette évolution. Gloire aux maîtres qui, outre leur savoir-faire, m'ont communiqué leur enthousiasme. J'étais entré à l'EN un peu par hasard, sans attrait particulier pour l'enseignement public, j'en suis sorti avec l'amour du métier et un idéal.
L'apprentissage de techniques pédagogiques en classe d'application que complétaient les cours théoriques de Monsieur Briquet ("Éch Broum" ), les leçons de psychologie de l'enfant de messieurs Rey et Jacquart, des visites d'écoles modèles, (technique Freynet) n'est qu'un aspect, important certes, mais loin d'être unique, de la formation que nous avons reçue.

Chaque lundi matin, monsieur Hickel, le directeur, assure le cours de morale professionnelle, un entretien familier plutôt qu'une leçon magistrale, nous ne prenons pas de notes et je serais bien incapable aujourd'hui de rappeler la teneur précise de ses propos, j'en ai retenu pourtant le message essentiel, qu'en toute chose, nous nous devions jamais attenter à la dignité de l'autre, surtout quand l'autre est un enfant.
Monsieur Haremza nous parle de Dostoïevski, il nous fait aimer les poètes modernes dont je ne savais rien à l'époque, Léon-Paul Fargue, Max Jacob ou Henri Michaux.
Mais aussi enrichissant que ce soit cette face de son enseignement, c'est surtout le côté « atelier » de certaines séances qui m'a le plus frappé ; ensemble nous avons cherché à définir la culture, la personnalité, l'intellectuel, etc. Ce furent là de belles leçons de pédagogie appliquée. Ne furent pas en reste Messieurs Deroo et Leleu qui surent nous faire découvrir tout le parti que l'on pouvait tirer d'une étude approfondie d'une carte d'état-major, d'une vue aérienne, d'un plan de ferme. Etc.
Outre la géologie, Monsieur Bodart nous enseigne la botanique, il faudra bien répondre à un enfant qui nous interrogera sur le nom de la plante qu'il a cueillie et il nous est imposé de présenter, en fin de deuxième année, un herbier riche de moins de 200 plantes, une corvée qui très vite devient plaisir. Le panier en bandoulière, je retrouve les sentiers de mon enfance dont la flore abondante et diversifiée va assurer l'essentiel de ma récolte.
La démarche de Monsieur Seurci est aussi très formatrice, c'est la classe, qui en tant que tout collectif, est tenue en fin d'année de présenter un travail de longue haleine, en l'occurrence, tout ce qui, du matériau brut au travail de l'artisan, de l'ouvrier, de l'architecte, a contribué à la l'édification d'une maison.
Et chacun, avant la synthèse finale, d'exposer la partie dont on l'a chargé., Pour ma part la fabrication de la tuile ; je suis allé me documenter sur le lieu même où mon père, mes oncles, encore enfants, pour quelques sous, étaient allés porter des « pannes » à longueur de journée.

En éducation physique et sportive, 

Messieurs Hage et Joly, soucieux de notre forme physique, soucieux de former des enseignants, soucieux de porter haut les couleurs de l'école normale, ne ménagent pas leurs efforts ni les nôtres. C'est un cross à travers les remparts, une course de fond ou de vitesse, une partie de Hand ou de basket, une leçon de gymnastique corrective, de plateau, un entraînement continuel qui comblent les plus doués comme Van Walle et Lequenne, mais qui met parfois les autres - dont je fais partie - à rude épreuve.


Comme j'ai une bonne pointe de vitesse, 

Monsieur Hage est persuadé que conformé comme je suis, j'aurais, selon lui, des petits segments !!! Je possède les qualités requises pour faire un excellent sauteur à la perche. Hélas ! Monsieur Hage, dès la première séance d'entraînement, renonce à pousser plus avant la vérification de sa théorie.
Je n'ai jamais su distinguer un do d'un la ; pourtant c'est sans déplaisir que j'assiste aux leçons  de Monsieur Jacquemin. Non que j'aie pris subitement goût à la dictée musicale, -entre cette matière et moi tout comme pour le dessin et le travail manuel, il y a incompatibilité irrémédiable -, mais j'aime le chant (je connais encore par cœur « nous étions trois camarades », le « berger »…) et, les jours de répétition il m'arrive de me glisser dans la chorale, dont, pour cause d'inaptitude à solfier, je ne fais pas partie. Surtout, j'éprouve le plaisir rare, tout nouveau pour moi, d'écouter une symphonie ou un concerto dans son intégralité, grâce au microsillon alors à ses débuts, une révolution.
Il me reste à évoquer Madame Dumont qui, de coups de crayon en coups de crayon diabolique, finit par transformer en petit chef-d'œuvre, l'infâme  gribouillis dont je noircis ma feuille de dessin. Monsieur Beuchet qui fait semblant d'ignorer que le petit banc que je lui remets, sort tout droit de l'atelier de Monsieur Vanwalscappel, ébéniste à La Motte-au-Bois. Monsieur Boillet dont je regrette d'avoir ignoré les conseils maintenant que j'aime le jardinage.

En plus de l'herbier, des différentes enquêtes et exposés divers (« le Grand Meaulnes » pour moi), d'une étude concrète de psychologie (j'ai choisi « l'enfant dans le groupe » à partir de notes prises en colonie de vacances), nous sommes tenus en fin de formation, de présenter une monographie dont il nous appartient de choisir le sujet. Pour Lecomte c'est « la pomme », pour Bodelle « la bande dessinée » pour Maurice « le jazz », pour Vandeputte « le logement social », etc. Chacun présente son thème en exposé, le professeur devient élève, c'est un enrichissement mutuel.
Quant à moi il m'est donné de vérifier une fois de plus la justesse de l'adage de mon prof de philo ; et la monographie d'Auby que j'ai choisi d'écrire uniquement par commodité, je l'entreprends au départ avec indifférence, la poursuis avec curiosité, puis au fil de mes recherches et enquêtes, la termine dans l'enthousiasme. J'en acquiers la passion, qui ne me quittera plus de l'histoire locale. Il ne s'est pourtant rien passé dans mon village qui, a priori, mériterait un tel intérêt, il n'y est né aucun personnage célèbre, il ne s'y est déroulé aucune bataille, on n'y trouve aucun trésor artistique, les manuels n'en font pas mention, mais cependant, des fermes du centre aux cités et usines de la périphérie, quels enseignements ! Quels témoignages de la peine des hommes !
J'ai vu vivre dans des baraquements insalubres et travailler dans la poussière, des colonies de maghrébins déracinés et dès lors, rencontrant le cortège d'un enterrement de rite musulman, je n'en considérais plus l'exotisme mais la triste réalité.
J'ai vu des paysages désolés, à la végétation brûlée par les vapeurs acides. Je suis descendu au fond de la mine, le pittoresque ne m'a pas fait oublier mon aïeul mort de silicose, ni mon copain Cyril tué, le crâne fracassé par la chute d'une pierre. Aux Asturies, où l'on me fait voir comme une relique, à l'entrée de l'atelier de chaudronnerie, l'empreinte à même le ciment du pied du père Caron, je n'oublie pas qu'il dut cet honneur « cet honneur » au fait qu'il y avait "ouvré" plus d'un demi-siècle.
La réalisation de cette monographie a beaucoup compté dans ma formation d'homme.


Les votes en 1951 des lois de de l'enseignement privé, 

(Barangé et Marie) ont ranimé la guerre scolaire. Échos à peine assourdis des luttes religieuses qui ont marqué l'histoire de la IIIe République, renaissent alors, exacerbés, les vieux réflexes. J'assiste au cours de mes stages à deux manifestations de ce genre. Le curé de Douai-Dorignies a, en chaire, accusé le directeur de l'école publique, Monsieur "Del"… de « bouffer du curé ». «Faux » rétorque Del… par voie d'affiche, « c'est bien trop mauvais ».
Monsieur "Vi", de l'école des cheminots, procède à la visite des cartables, il professe qu'on ne doit trouver que livres, cahiers et accessoires nécessaires à l'écolier : il en bannit non seulement frondes et bandes dessinées qu'il confisque mais aussi les catéchismes qu'il lance rageusement dans le couloir.


Le droit des minorités, une leçon de démocratie.


Élaboration en commun du règlement de la salle de lecture.
Question : aurons-nous le droit d'y fumer ?
Il n'y a pas unanimité sur la réponse à donner, je propose de la mettre voix. Intervention indignée de Scoliège qui soutient qu'il ne serait pas tolérable que ceux que l'odeur du tabac indispose, soient, par le vote majoritaire des fumeurs, bannis ipso facto de la salle de lecture. On lui donne raison.


Le procès de Bordeaux.


Le 12 janvier 1953, s'ouvre le procès des responsables du massacre d'Oradour. Parmi les accusés, 11 Alsaciens, des « malgré eux » qui ne seront pas jugés parce qu'une loi votée pour l'occasion, les disculpe de toute responsabilité collective.
Victor Beauvois, en classe de FP, dont le père, grand résistant, a été abattu par la police en 43, ne l'admet pas et, soutenu par ses camarades le fait savoir aux jeunes alsaciens qui, venus en stage à l'école normale pour corriger leur accent, ne s'en expriment pas moins, entre eux, dans leur dialecte. S'ensuit une violente bagarre que les autorités de l'école normale ont bien du mal à faire cesser. Il est mis fin au stage des Alsaciens le jour suivant.


Le cinéma.


Deux années bénies. Je fréquente au Studium le ciné-club affilié à la fédération française, on y disserte peut-être un peu trop longuement et un peu trop doctement et nous rentrons tard à l'école normale, mais quel enrichissement ! Surtout les soirs ou des invités de marque comme le critique André Bazin ou le décorateur Max Douy, viennent nous entretenir des films qu'ils aiment.
Moins sophistiqué, le ciné-club de l'EN, s'il est un lieu de rencontre apprécié des normaliens et des normaliennes, n'en programme pas moins des films de grande qualité et Monsieur Hickel, cinéphile averti , assiste à chaque séance et participe à la discussion.
Il y eut  surtout à l'école normale un stage « cinéma » d'une semaine. Films à l'appui, de Méliès à Renoir, on y parla mise en scène, techniques de tournage, décors, montage, etc. Chaque soir, on y joua des œuvres rares, je me souviens du long silence ému qui suivit la projection de « la passion de Jeanne d'Arc » dans une salle comble inoubliable. Inoubliable Falconetti ! Un grand moment !


La politique.


Si je lis régulièrement « L'OBSERVATEUR » il est vrai surtout pour ses pages culturelles, les grands événements de l'époque, excepté l'exécution des époux Rosenberg et la mort de Staline, ne m'ont guère marqué. Nul doute que je me suis tenu au courant des péripéties de la guerre d'Indochine et que j'ai applaudi à la réhabilitation des médecins du « complot des blouses blanches », etc., je n'en ai pourtant conservé aucune trace.
Malgré les sollicitations des uns et des autres, je refuse de m'engager dans aucun parti, ni même au « mouvement français pour l'abondance » de J. Duboin dont je partage pourtant les idées généreuses en lisant « la grande relève » journal auquel Roland et mon père sont abonnés et qu'ils commentent à tout venant avec passion.


Le bal des voleurs


Aldebert Valette , le voleur
L'œuvre la plus parfaite de Jean Anouilh Pierre Aimé Touchard, club des libraires de France, 1956.

C'est sur les conseils et en partie sous la direction de Pierre Dutrieux, « Troubadour », dont en stage à  Phalempin, nous avions pu apprécier la compétence, que nous avons décidé de monter cette « pièce rose » de Jean Anouilh dont la lecture nous avait enthousiasmés.
Plaisir des répétitions le soir à l'école normale de filles, unique représentation (avril ou mai 53) qui fut un triomphe, expérience inoubliable. Il m'en reste cette photographie, bien imparfaite, mais qu'importe, les souvenirs qu'elle fait surgir me sont infiniment précieux.



Stage de perfectionnement de moniteur de colonies de vacances à Soissons. Mai 1953.


Je revois la tête affolée de la directrice du stage (Madame Fauq ?) quand, sous la conduite du vicomte, caporal éructant des ordres brefs, elle vit au chant rythmé de « Rabat ta » déboucher notre colonne dans la cour de Beauregard. Craignait-elle pour la vertu des normaliennes d'Arras qui suivaient la même formation ? En fait, ce fut, et pour elle (elle nous l'avoua à l'issue du repas d'adieu) et pour nous, un stage merveilleux.
Le groupe, en gare de Soissons. Les filles vont regagner Arras et nous Douai


Juin 52

Monsieur Pèchenard à la recherche de moniteurs pour les colonies de vacances qu'il dirige pour le compte de la caisse d'allocations familiales de Douai est venu recruter à l'école normale. Il nous a vanté les charmes du nivernais, le confort du château de Flacy (entre Cosnes et Clamecy) où elle est  implantée . Il nous a montré tout le bénéfice que, futurs enseignants, nous avions à retirer d'une telle expérience de plus correctement rémunérée. J'ai été séduit. Jusqu'alors, excepté mon voyage à Paris de l'année précédente, je n'avais encore jamais quitté Douai et sa région. Je passais essentiellement les mois d'été à lire, à pécher, fréquenter les salles de cinéma. Ces activités me plaisaient et n'eussent été le stage de moniteur que nous avions suivi à Phalempin et la démarche de Monsieur Pèchenard, je me serais une nouvelle fois accommodé de ces vacances à domicile auxquelles, comme beaucoup de jeunes en ce temps, j'étais  habitué. Ce jour de juillet, la place Saint- Vaast de Douai où l'on nous a donné rendez-vous est très animée.
J'y retrouve Scoliège et Levrague. Les monitrices que, comme il est d'usage en colo, nous tutoyons d'entrée, se présentent : il y a Renée, Andrée, Solange, Aline, Christiane, Marie-Jo et Noella, la femme du moniteur-chef, René Rambert, qui va, qui vient, qui organise.



L'été est magnifique, les enfants, dans l'ensemble dociles, respirent la joie. L'équipe de moniteurs est motivée, active, gaie, ivre de jeunesse, « conviviale » au possible. Les chambres de nos équipes respectives (« les Zèbres » pour moi. Les « Bambis », pour elle) étant contiguës, Marie-Jo et moi bavardons chaque soir dans le couloir, jusqu'à ce que tous les enfants soient endormis.
J'apprends ainsi qu'elle est normalienne à Arras, qu'elle habite un tout petit village du Boulonnais, Courset, près de Desvres. Le calme établi, nous descendons rejoindre les autres réunis dans la salle à manger pour le repas froid qui nous est généreusement offert par Monsieur Martel, l'intendant, qui connaît notre appétit féroce ; agape joyeuse et saine qui ne se prolonge guère, tant nous sommes fatigués.
En août, je rentre Auby, je rejoins Flacy en septembre pour la dernière session, celle des grands. Nous sommes entre garçons, heureux d'être ensemble certes, heureux de chanter, heureux de plaisanter mais ce séjour, dans mon souvenir du moins, m'apparaît  bien moins ensoleillé que celui de juillet. Le ciel est le plus souvent couvert et… il n'y a plus de monitrices...


Le château de Flacy

Centre sanitaire permanent pour enfants déficients, la propriété accueille aussi chaque été, répartis en trois sessions, près de 300 enfants issus de familles modestes du Douaisis. C'est une colonie modèle à vocation sociale dont la CAF est très fière .
Confiné depuis toujours dans mon Douaisis natal, je suis à Flacy séduit par la nouveauté des paysages, le pittoresque de village comme Sainpuits, Perreuse aux maisons abandonnées ou Druyes-les-Belles-Fontaines, dont Scoliège et moi, partis à bicyclette pour ravitailler une équipe qui campait au pied du château fort, avons, dans l'émerveillement, découvert le panorama, au sortir d'un petit bois. Privilège du regard neuf, j'ai depuis rencontré des sites bien plus colorés, bien plus riches que ceux du Nivernais, mais aucun hors l'année suivante, celui de la haute montagne, ne m'a laissé une telle impression.
La colonie est bien acceptée de la population et nombreux sont ceux qui assistent aux fêtes que nous préparons avec soin. Je me souviens en particulier de ce spectacle d'ombres chinoises que Marie-Jo et moi, ce fut une nouvelle occasion de nous rencontrer, avons réalisé. « Le joueur de flûte de Hamelin » qui, plusieurs années plus tard, était encore montré aux officiels - dont mon père, administrateur de la CAF- qui visitaient la colonie.

André Butruille, Longfossé, Pas-de-Calais