BAL À L'ÉCOLE NORMALE DE GARÇONS, LA CLASSE !!!


Eh oui, on ne faisait pas qu'étudier à l'ENG de Douai, on organisait des bals... Comme en témoigne cette photo de l'Orchestre de l'EN de 1966/1968.
De gauche à droite
- Au 1er rang :
Platevoet, Anne, Marousez, Schmidt, Beauvillain, Jean Bacquet, professeur de musique, récemment décédé, Bayliss (au piano )
- Au 2ème rang de gauche à droite :
Ribeaucourt, Mouton, Schepens, Cotelle, Quillet, Degaye, à la batterie Villette dit Bébert (disparu tragiquement dans l'incendie du 5/7 à Saint-Laurent-du-Pont (38) le 1er novembre 1970)

Si vous avez d'autres photos, n'hésitez pas à nous les faire parvenir avec anecdotes à l'appui pour leur publication.


Rappel de notre adresse de ralliement : engiufmdouai@gmail.com


ON LIRA CI-APRÈS LE COMPTE RENDU D'UN DE CES BALS, PARU DANS "REFLETS" DE FÉVRIER 1948 :

Échos  des fêtes… 
Ces derniers jours, une atmosphère de fête régnait à l'intérieur des deux EN. 
En effet, à l'occasion de Ste Catherine et de Saint Nicolas, les normaliennes et les normaliens de première année, avaient voulu donner, comme il se doit, à leurs aînés  et à eux-mêmes, l'occasion de s'amuser.
Ce furent les normaliennes qui ouvrirent le ban, se soumettant par là aux exigences du calendrier. Leur séance récréative permit aux normaliens de fouler pour la première fois le parquet ciré de la nouvelle salle des fêtes de l'ENF avec son éclairage moderne dit "AU LÉON"  selon l'expression savoureuse de Mickey. Le spectacle en soi  fut honnête. Chacun a pu admirer les gracieuses évolutions des danseuses ravissantes que les jeux de lumières si bien dirigés par une main aussi experte qu'anonyme rendaient plus belles encore. 
Le soir, au son d'un pick-up d'occasion, passablement détraqué, un bal se déroula dans une atmosphère poussiéreuse, très bien conçue pour alimenter la clientèle de la buvette, remarquablement  installée et doublée d'une pâtisserie aux gâteaux succulents mis à la portée de toutes les bourses de tous les normaliens et de toutes les normaliennes.
Cette fête n'était pas encore terminée et l'on parlait déjà de la prochaine, laquelle eut lieu le jeudi suivant. Les bleus donnèrent une représentation théâtrale d'une facture acceptable, eu égard au temps très court dans lequel elle fut préparée. Le dynamisme fut de rigueur ; l'orchestre donna le ton et contribua à créer une ambiance sympathique, caractéristique de toute fête normalienne. Certains artistes se révélèrent, et nous pensons qu'ils auront encore maintes fois l'occasion de confirmer notre opinion à ce sujet.
Nous eûmes  également le plaisir de revoir nos amis, les ex-matheux, parmi lesquels "Phylis", qui, pour la circonstance, s'était coupé les cheveux et qui nous entretint pendant quelques instants du calcul des imaginaires ! Nous avons regretté l'absence de « Pa-oin » retenu par les Maths ou autre chose et de "Jeff", le parfait philosophe.
Mais par contre nous avons retrouvé le sympathique Bébert et son inséparable trompette.
Pour le repas du soir, un peu plus copieux qu'à l'ordinaire, mais un peu sec (carence regrettable en vin), certaines permutations d'effectifs avaient été prévues et la disposition des convives permit de révéler certaines affinités jusqu'alors insoupçonnées. Puis, un bal animé par un orchestre de classe avec des musiciens dévoués clôtura cette journée. Il se termina un peu trop tôt, un incident regrettable et imprévu, en ayant précipité la fin. Pour pallier toute soif des danseurs, et des autres, un bar avait été installé dans la salle des "quatrième année". Celle-ci avait été préalablement lavée à  grande eau par les élèves-maîtres stagiaires, devant les regards stupéfaits de Monsieur le Directeur et de Monsieur l'économe, peu habitués à un tel  zèle  de la part des "4ème année ", réputés « fumistes » à tort, bien entendu.
Le lendemain, en évoquant les événements de la veille, normaliens et normaliennes ont repris le travail avec une ardeur nouvelle, voulant conserver par-là, la réputation de « bûcheurs » qu'ils gardent encore, et qu'ils essaient de justifier, sans y parvenir toujours.
M. Moutiez.
J. Leclercq.



Devenir enseignant: ce qui va changer dès la rentrée 2013

L’Éducation nationale s’apprête à mettre le paquet pour recruter un nombre nettement croissant d’enseignants en premier et second degrés. Le nombre de postes aux concours devrait passer de 180 en 2012 à 485 à la rentrée 2013 pour l’académie de Lille. 

Avant d’être enterré et de renaître sous une autre forme, l’IUFM du Nord – Pas-de-Calais (Institut universitaire de formation des maîtres) a mis sur pied samedi sa dernière journée d’information en direct à propos des parcours de formation permettant de devenir professeur des écoles (polyvalence des disciplines), des collèges et des lycées (une discipline).


Ciao les IUFM, bonjour les ÉSPÉ

À la rentrée 2013, les IUFM auront cédé la place aux ÉSPÉ, Écoles supérieures du professorat et de l’éducation. Un beau nom, comme l’espérance, au sein de la prochaine loi d’orientation de l’école. L’IUFM 59/62 deviendra ÉSPÉ nord de France. Les étudiants dans les six universités du Nord - Pas-de-Calais seront inscrits dans ce qui s’appellera Pôle de recherche de l’enseignement supérieur. Les six sites de l’IUFM resteront ouverts et la carte des formations ne devrait pas trop changer, du moins pas engendrer de frais dans l’immédiat pour les étudiants. Le coût de l’inscription en masters 1 et 2 MEÉF sera de 200 € chacun, le concours est gratuit pour les étudiants. La formation sera identique dans les six universités : même examen, même jury. C’est la valeur et la recherche personnelles de l’étudiant qui fera la différence. « Le concours passé dans une académie entraînera un emploi dans l’académie » Enfin, si le nombre de postes au concours de professeur grimpera à 485 en 2013, les CAPES et CAPET connaîtront, eux, une hausse de 13 à 14 %.

Internat d'excellence de Douai, un dispositif de plus en plus critiqué


Les jours sont-ils comptés pour l'internat d'excellence de Douai ? La question se pose depuis quelques jours et l'annonce du ministre de l'Education nationale, Vincent Peillon qui juge le dispositif trop coûteux.

Internat d'excellence de Douai, un dispositif de plus en plus critiqué
Depuis 2008, la ville de Douai est dotée d'un internat d'excellence (dans les locaux mêmes de l'ancienne école normale de garçons), qui accueille des jeunes de la 4ème à la terminale, issus de milieux modestes, d’un bon niveau scolaire, et venant de toute la région.

L'enseignement dispensé est à dominante scientifique et technique. L'internat peut s’appuyer sur l’École des Mines de Douai. Des activités culturelles et sportives sont également proposées. L'internat, géré par la région, a une capacité d'accueil de 200 élèves. Il est installé dans les bâtiments modernes de l’ancienne école normale de garçons. L'établissement compte 140 internes issues majoritairement de quartiers difficiles.


MORT DE JEAN BACQUET, ancien professeur de musique à l'école normale de Douai, puis fondateur du Choeur régional Nord - Pas-de-Calais, qu'il avait dirigé de 1981 à 2005





Jean Bacquet est mort dimanche 17 mars 2013. Il était âgé de 70 ans.
Dans le monde de la musique, au nord de Paris et bien au-delà, c'était une personnalité très respectée. Bien sûr par son rôle dans la mise en place du Choeur régional, dont il avait contribué dès les années 80 à faire un ensemble solide, capable de travailler avec les grands chefs - Jean-Claude Malgoire, Jean-Claude Casadesus, Peter Schreier, Christophe Spering -, dans des oeuvres du répertoire (dès 1986, par exemple, le Choeur enregistre un Requiem de Mozart sous la direction de Jean-Claude Malgoire). Né de l'union des ensembles Col Canto de Boulogne et Roland de Lassus de Douai, le Choeur s'est implanté à Lille dès 1983-1984, où il est toujours.

C'est aussi l'enseignant au conservatoire et à l'école normale de Douai qui est salué. « Il a contribué à développer l'éducation musicale dans cette région, marquant plusieurs générations d'étudiants et de jeunes gens qui ont découvert la musique et la voix avec lui  », souligne Éric Deltour, qui lui a succédé à la direction du Choeur régional Nord - Pas-de-Calais. L'une de ses dernières apparitions publiques fut au côté de Jean-Claude Malgoire lors d'un mémorable concert Mozart (la Messe en ut) en 2006. Ses trois enfants sont tous trois musiciens (l'un enseigne le violoncelle, les deux autres sont contrebassistes dans de grands ensembles symphoniques à Paris).

Les funérailles de Jean Bacquet ont eu lieu à Lamoura, dans le Jura. • J.-M. D.

PS
Un hommage sera rendu à Jean Bacquet le mercredi 12 mars 2014 à 20 h.  (horaire à préciser) à l’auditorium du Conservatoire de Douai.
Je suis chargé de contacter un certain nombre de ses proches et anciens élèves.
Ce message tient donc lieu d’invitation personnelle.
Faites-moi savoir si vous comptez être présent ce soir-là (seul ou à plusieurs). Je ferai suivre aux organisateurs douaisiens.
Bien cordialement

Joël MACKE 
(EN CLIQUANT SUR CE LIEN, VOUS POURREZ ÉCRIRE À JOËL ET LUI DEMANDER DES PRÉCISIONS)

L'AMICALE : ON EN PARLE DANS LA VOIX DU NORD DU 15 AVRIL 2013

VOILÀ L'ARTICLE DE LA VOIX DU NORD ÉDITION DE DOUAI QUI REND COMPTE DE NOTRE ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DU 7 AVRIL 2013

HOMMAGE À "ZAZA"




Quelle émotion à la lecture du bulletin N° 110, en voyant la photo de Haremza, debout, appuyé sur le bureau, dans l’attitude qu’il adoptait pour écouter avec attention l’intervention d’un élève. C’est exactement comme cela qu’il était resté dans mon souvenir. 





Ce professeur m’a marqué durablement car il a été celui qui m’a aidé à comprendre, en se servant de l’étude des classiques, ce qui se passait autour de moi.



 En effet, en cette année scolaire 1957-1958, beaucoup de choses incompréhensibles pour mon jeune esprit se déroulaient en France et en Algérie. 

Je pensais à l’époque vivre dans un pays ou la démocratie était de règle, que durant la guerre, le peuple français s’était mobilisé en masse dans la résistance (je n’ai découvert que bien plus tard que je devais mon prénom à Pétain). Moi qui pensais que seuls les nazis se livraient à la torture, je découvrais, par la brochure « la question » de Henri Alleg circulant sous le manteau, que l’armée française n’en faisait pas moins en Algérie. Avec la menace de débarquement des paras à Paris je découvrais la fragilité de la démocratie et l’existence d’un courant d’extrême droite dans notre pays. L’arrestation, par l’armée, d’élèves de quatrième année qui étaient allé badigeonner sur les murs : « le fascisme ne passera pas » et leur passage à tabac, montrait que le danger était vraiment à notre porte (Haremza avec d’autres profs ira négocier la libération de nos camarades).
Tout cela me laissait complètement déconcerté. 
Haremza nous a aidés (je dis nous car je ne crois pas être le seul à avoir été en plein désarroi) à comprendre la complexité des rapports humains et partant politiques. Il provoquait le débat, écoutant avec respect les opinions de chacun et effectuait des comparaisons en prenant des exemples chez Corneille et Racine. Je me souviens encore du débat qui a vivement animé notre classe pendant plusieurs semaines, à partir du sujet de dissertation qu’il nous avait donné : « Cinna est-il un héros ? », pendant lequel Cinna a été comparé tour à tour à Guy Mollet ou à Massu.
Cette volonté d’ouvrir l’esprit, de tenir compte des opinions de chacun sans directivité mais sans concession a été un exemple permanent dans mon métier d’enseignant.
Montaigne disait : « l’enfant n’est pas un vase qu’on remplit mais un feu qu’on allume ».
Zaza avait les bonnes allumettes !




Philippe Cnudde (promo 56-60)



photos en noir et blanc fournies par Guillaume Bianchi (promo 58-62) et parues dans le bulletin n° 110 de janvier 2012


photo couleur de Philippe Cnudde prise lors de l'assemblée générale du 7 avril 2013 pendant son intervention






Je me remets à la lecture de l’ouvrage passionnant d’Alain Vincent sur l’ECOLE NORMALE. Je retrouve la dédicace de Jean Haremza qui m’a fait penser qu’après l’ENG de Douai la carrière de J. H. devait connaître un bel essor et la reconnaissance de la République (cf. la visite à l’EN lui rappelle “de bonnes années,d’excellents élèves... et [sa] jeunesse.) PAUL MAJOWSKI


JEAN HAREMZA, UN PROFESSEUR DE LETTRES À L'ÉCOLE NORMALE DE DOUAI, MAIS PAS SEULEMENT...

Et si on évoquait la mémoire de nos professeurs d'EN, en commençant au hasard de nos recherches par Jean Haremza qui a marqué profondément des générations de normaliens. 
Voilà ce qu'en écrit le "Maitron", ouvrage de référence pour tous les personnages dignes d'intérêt pour leur engagement dans la vie sociale, syndicale ou politique et qui nous a fourni ce texte détaillé de sa biographie: 



HAREMZA Jean 
HAREMZA Jean, Sigismond

Né le 1er mars 1925 à Sainte-Savine (Aube), mort le 20 mai 2008 à Blois
(Loir-et-Cher) ; professeur puis directeur d’école normale d’instituteurs ;
militant syndicaliste et associatif, membre du bureau national, secrétaire
de la commission pédagogique, secrétaire général adjoint du Syndicat
national des professeurs d’école normale ; militant de France-Pologne et de
France-Tchécoslovaquie.
Jean Haremza au Congrès international des constructeurs de la Paix à
Varsovie en 1977.
Photo d’identité des années 1990.
Jean Haremza était l’un des trois fils d’une famille d’immigrés polonais qui
s’installèrent au milieu des années 1920 dans des baraquements, à
Sainte-Savine, commune industrielle limitrophe de Troyes. Son père,
Sigismond, né en 1897, avait combattu les Russes bolcheviks et avait trouvé
un emploi à la bonneterie Gillier où il travailla jusque dans les années
1960. Sa mère, Françoise Paszynka, née en 1901 en Ukraine, mourut à l’âge de
102 ans. Élevé dans une famille respectueuse de la tradition catholique mais
non pratiquante, Jean Haremza, dès l’âge de quatre ans, savait lire et
écrire le polonais que sa mère lui avait appris dans son livre de messe.
C’est donc à l’école maternelle puis à l’école élémentaire Jules Ferry de sa
commune, accueillant une population composée pour une bonne moitié
d’immigrés (Polonais, Italiens, Espagnols, Portugais, Belges…) qu’il apprit
le français. Ce bilinguisme lui servit beaucoup par la suite et d’abord, dès
son adolescence, pour aider les nombreux immigrés polonais à remplir leurs
papiers. Durant toute sa vie, il conserva des liens avec le pays d’origine
de sa famille, sa langue et sa culture. Durant son enfance, il fit à
plusieurs reprises le voyage en Pologne ; plus tard, il eut l’occasion d’y
retourner souvent notamment dans le cadre de ses activités à France-Pologne.
Jean Haremza estimait devoir beaucoup au directeur de son école, Camille
Guinot, qui l’encouragea à poursuivre sa scolarité après le certificat
d’études primaires. Au lieu d’aller travailler en 1937 à l’usine de
bonneterie où il avait été pré-embauché dans la comptabilité, il entra au
cours complémentaire et, sa famille ayant été naturalisée en mars 1939, il
devint élève-maître en 1941 au lycée de Troyes, les écoles normales
d’instituteurs ayant été supprimées par l’État français de Vichy. Mais, en
1943, il perdit sa qualité d’élève-maître car non Français « de souche » ;
il obtint néanmoins la première partie du baccalauréat. L’évêque de Troyes,
Mgr Le Couëdic, lui offrit alors un poste d’enseignant polyvalent dans une
institution privée ; cependant, grâce à une souscription du Syndicat
national des instituteurs clandestin, il put entrer, après la rentrée
scolaire, en classe terminale de philosophie, alors qu’il aurait voulu faire
mathématiques élémentaires, et obtenir le baccalauréat. À cette époque, il
rencontra Lucienne (dite Lilette) Malterre, fille d’institutrice, qu’il
épousa civilement à Sainte-Savine, le 28 décembre 1948, et avec laquelle il
eut une fille, Isabelle, et un fils, Sylvain.
En décembre 1944, Jean Haremza, ayant retrouvé sa qualité de boursier, entra
au collège Chaptal de Paris, pour préparer le concours d’entrée à l’École
normale supérieure de Saint-Cloud, qu’il intégra en 1947 dans la section
lettres. Avec Lilette, qui avait intégré l’ENS de Fontenay-aux-Roses une
année plus tôt, il effectua un stage d’un an dans la zone d’occupation
française en Allemagne, à Fribourg-en-Brisgau. A la fin de sa scolarité, ne
pouvant préparer l’agrégation de lettres modernes qui n’existait pas encore,
il commença à préparer une thèse sur Mickiewisz en France avec Charles
Dédeyan.
En 1951, à sa sortie de l’ENS, Jean Haremza fut nommé professeur de lettres
au lycée d’Hénin-Liétard (Nord) puis, peu de temps après, à l’École normale
d’instituteurs de Douai, où avait exercé son épouse, ville où ils allaient
rester en poste durant 20 ans. Ces deux décennies de professorat furent
interrompues l’espace d’une année, en 1955, quand Jean retourna à l’ENS pour
préparer le concours d’inspecteur primaire et/ou de directeur d’EN.
Dès le début de son activité professionnelle, Jean Haremza milita au
Syndicat national des professeurs d’écoles normales. En 1952, il devint
secrétaire de la section de l’EN de Douai puis secrétaire adjoint de la
section départementale du Nord et fut élu au bureau national en 1958, au
congrès de Clermont-Ferrand, parmi les trois militants (sur 15) qui étaient
proches de l’orientation « Bouches-du-Rhône » à la FEN. En 1964, il devint
membre de la section permanente du BN, trésorier adjoint, en tant que tête
de la liste « Pour la reconstitution de l’Unité syndicale ». En 1967, il fut
élu secrétaire adjoint de la commission pédagogique ; en novembre 1968, il
fut réélu au BN comme tête de la liste « Unité et Action » et en avril 1969,
lors de la réorganisation du BN, suite à la mise en minorité du rapport
d’activité de la direction, il devint secrétaire général adjoint, secrétaire
de la commission pédagogique, au côté de Jean Rojat (autonome), élu
secrétaire général, succédant à Henri Rogniaux. Il siégeait également durant
cette période comme membre suppléant à la commission administrative fédérale
au titre de la section départementale du Nord et était commissaire paritaire
national des certifiés, élu en 1965. En mai-juin 1970, Jean Haremza,
partisan de l’union syndicale, était second de la liste « Union pour un
programme commun » représentant la majorité du BN, conduite par Rojat, liste
qui fut majoritaire (53,6 %), entraînant un changement décisif
d’orientation, à l’époque où d’autres syndicats nationaux de la FEN venaient
de connaître la même évolution : après le SNES en 1967, le SNEP, le SNESup,
le SNCS. À la rentrée 1970, Jean Haremza fut cofondateur, membre de la SARL
de la revue Unité et Action. Après le congrès de Troyes de 1971, il n’était
plus que membre du BN du SNPEN mais se félicitait dans la revue U&A des
progrès de la nouvelle direction unitaire, Jean Tanguy (U&A) étant devenu
secrétaire général. À la rentrée 1971, il n’apparaissait plus dans
l’organigramme du SNPEN ; il avait en effet été nommé directeur de l’EN de
Blois sur l’insistance de Jean Deygout, directeur des personnels au
ministère, qu’il avait connu à l’ENS de Saint-Cloud (promotion 1949).
Directeur des deux EN de garçons et de filles du Loir-et-Cher jusqu’à sa
retraite prise en 1990, il milita alors au Syndicat national des directeurs
d’EN dont il devint membre du bureau.
Selon Jean Haremza, le combat du SNPEN permit des avancées significatives
après 1968 dans le domaine de l’élévation et l’amélioration de la formation
des instituteurs et institutrices et de celle de leurs formateurs et
formatrices. Ainsi une audience du SNPEN (Rojat et Haremza) d’Edgar Faure en
pleine nuit, le 6 mai 1969, déboucha sur la décision de ne plus préparer le
baccalauréat dans les EN et d’en faire de véritables centres de formation
des maîtres, préparant les futurs instituteurs en deux années après le
baccalauréat obtenu en lycée. Cette avancée dans le domaine de la formation
initiale fut complétée par la mise en place de la formation continue des
instituteurs titulaires et celle accélérée des instituteurs remplaçants.
Jean Haremza estimait cependant, en 1971, que les deux années de formation
après le baccalauréat étaient insuffisantes et qu’il fallait y ajouter dans
un premier temps une troisième année, permettant un accord avec le SNI, dont
la revendication avait évolué. Mais pour l’élévation du niveau scientifique
et pédagogique, pour la participation directe de l’enseignement supérieur à
la formation des instituteurs, pour la réduction de la polyvalence, le SNPEN
avait trouvé des alliés dans les trois syndicats (SNES, SNEP, SNESup) avec
lesquels il avait organisé en février 1971 des Assises nationales sur la
formation des maîtres, préparées par des réunions décentralisées, à partir
d’une analyse critique du projet d’instituts de formation de maîtres du
ministre Olivier Guichard et d’objectifs communs, publiés dans le bulletin
de janvier du SNPEN, Former des maîtres. Cette alliance allait se poursuivre
et déboucher en 1973 sur une plate-forme commune plus précise et la
publication d’une brochure Former des maîtres pour notre temps.
Le SNPEN obtint également d’Olivier Guichard en janvier 1970 une
modification essentielle de la nature du service des professeurs d’EN,
tenant compte du caractère particulier de leur travail : 6 heures
forfaitaires décomptées dans leur service hebdomadaire pour leurs
interventions sur le terrain. Le ministre implanta aussi à la demande
pressante du SNPEN une EN dans chaque nouveau département de la région
parisienne.
Devenu directeur d’EN, Jean Haremza continua de s’impliquer activement dans
l’amélioration de la formation académique et professionnelle des
instituteurs et de leurs formateurs, ce qui constitua le combat de sa vie.
Il multiplia les expériences sur le terrain. Il chercha à développer la
rencontre d’étudiants étrangers, en leur rendant visite (notamment au Maroc
avec l’Inspecteur général Marcel Rouchette, auteur d’un plan de rénovation
de l’enseignement du français) et en les accueillant dans son école
(Marocains, Japonais, Singapouriens, Suédois, Américains de Dartmouth
college, Luxembourgeois…). Dans le même esprit, il ouvrit en 1977 son école
à la création du Centre départemental universitaire pour le troisième âge du
Loir-et-Cher, devenu Université du temps libre. Dans les années 1980, il
favorisa la création de la Classe patrimoine Blois-Chambord, en lien avec la
Caisse des Monuments historiques, pour construire une maquette modulaire du
château destinée aux malvoyants. Il estimait à la fin de sa carrière que le
bilan des écoles normales était largement positif et que Lionel Jospin avait
cassé le mouvement en les supprimant et en créant les Instituts
universitaires de formation des maîtres. Quand le SNUDEN se transforma en
Syndicat national des directeurs des Instituts de formation des maîtres, il
en demeura membre du BN, puis il siégea à celui du Syndicat national des
inspecteurs pédagogiques régionaux et des inspecteurs d’académie, créé en
1993 et s’occupa des retraités.
Parallèlement, Jean Haremza, ayant fait partie d’un mouvement politique de
la Nouvelle gauche luttant contre la guerre d’Algérie, avait adhéré comme
son épouse, au Parti communiste français en 1957. Il participa à Douai à la
rédaction d’un journal Le Point avec d’autres enseignants communistes. Il
milita à l’association France-Pologne durant une quarantaine d’années à
partir du début des années 1960. Il y était entré via l’Association
Oder-Neisse, auprès de Georges Castellan, et adhéra à France-République
démocratique allemande dont ce dernier fut président. En juillet 1962, il
accompagna une cinquantaine de mineurs silicosés invités dans une maison
syndicale de Szczawnica près de Zakopane. À la demande de Luce Langevin, il
représenta l’Université française à l’inauguration du lycée
Marie-Curie-Slodowska à Gdansk à la Toussaint 1967. Dans cette association
créée par Joliot-Curie à la Libération, où se retrouvaient des personnalités
politiques très diverses, allant de Maurice Schumann et Gaston Palewski aux
dirigeants communistes, en passant par Léo Hamon, Michel Crépeau ou Edgar
Faure, il participa à tous les congrès nationaux et rédigea souvent les
motions finales devant tenir compte de toutes les sensibilités. Président
délégué adjoint au côté de Maurice Bouvier-Adam, il organisa le congrès en
1983 au château de Blois. Dans les années 1960, Jean Haremza milita
également à France-Tchécoslovaquie, association à laquelle son épouse avait
été la première à adhérer. Il accompagna essentiellement des voyages
touristiques. Militant par ailleurs dans le Mouvement de la Paix, il
participa en 1977 à Varsovie au Congrès international des constructeurs de
la Paix.
Sa retraite prise, Jean Haremza ayant quitté le PCF dans les années 1980,
s’impliquait dans diverses associations, était membre fondateur de
l’Association pour le patrimoine culturel et sa pédagogie, militait au
Centre intercommunal d’action sociale, appartenait au comité de rédaction de
Atoutâge et au Comité des sages de Blois pour réfléchir au projet de «
Blois-2020 ». Adhérent de l’Association des élèves et anciens élèves des ENS
Fontenay-aux-roses et Saint-Cloud puis Lyon, il en fut un membre très actif,
élu du bureau, vice-président puis président d’honneur, et il animait encore
avec son épouse la Régionale Centre quand survint brutalement son décès.
Outre des récits autobiographiques, le bulletin de l’association publia de
nombreux témoignages d’amitié et de sympathie d’anciens élèves et collègues
en hommage à cette forte personnalité, humaniste et pédagogue engagé.

SOURCES : Arch. IRHSES. — Récits autobiographiques de l’intéressé et
témoignages in Bulletin de l’Association des élèves et anciens élèves des
ENS de Lyon, Fontenay-aux-Roses et Saint-Cloud, 2008/2. — Sites Internet. —
Notes de Jacques Girault et Robert Prosperini. — Renseignements fournis par
son épouse.

Alain Dalançon

ACTE DE NAISSANCE DE L'AMICALE : 17 novembre 1949

 Les avis parus dans la presse et dans le bulletin départemental de l'Enseignement primaire, ont permis de rassembler deux cents anciens élèves dans la salle des fêtes de l'Ecole Normale pour l'Assemblée Constitutive. 
Un conseil d'administration provisoire a été  présenté : 
Président : M. Andrieu Jean, instituteur d'Ecole annexe. 
Vice-Président : M. Fontaine Henri, directeur du Collège technique Baggio. 
Secrétaire administratif : M. Laderrière Ernest, secrétaire à l'Inspection académique de Lille. 
Secrétaire trésorier : M. Hémery Maurice, directeur Ecole annexe. Secrétaire adjoint : M. Lenne Emilien, instituteur d'Ecole d'Application. 
Membres : M. Ansart Achille, directeur d'école, Dechy ; M. Marcel Comyn, instituteur retraité, Orchies ; M. Delbecq Raymond, professeur d'Ecole Normale ; M. Derieux Henri, Colonel à Lille ; M. Michel André, directeur d'Ecole Normale ; M. Laurent Anacharsis, instituteur d'Ecole d'Application ; M. Pomerolle Maurice, directeur de l'Ecole Cabanis ; M. Vandendriessch Luis, instituteur à Lambersart. 
Ce sont les fondateurs de notre amicale.

ACTE DE NAISSANCE OFFICIEL DE NOTRE AMICALE 7 MAI 1950 - PREMIERE ASSEMBLÉE GÉNÉRALE


Naissance d'une amicale


L'idée était en l'air. Elle n'attendait que l'occasion de se cristalliser en une réalisation concrète. Il est toujours délicat, pour un Directeur, de lancer pareille affaire sans être sûr de la réussite. Qu'on veuille bien songer au hiatus qui sépare les promotions d'avant guerre de celles qui, sous le régime vichyssois n'ont pas connu l'Ecole Normale mais un Institut de Formation Professionnelle où ils n'accomplissaient qu'un stage très bref d'initiation pédagogique théorique. C'est seulement en 1945 qu'est entrée à l'Ecole Normale ressuscitée la première promotion à scolarité complète (soit quatre ans selon le nouveau régime). Cette promotion qui s'était elle-même baptisée " Promotion Renaissance " quittait l'Ecole en 1949. Le moment était alors apparu favorable pour mettre sur pied l'Amicale, la plupart des élèves sortants trouvant l'idée excellente.
Du côté des Anciens d'avant 1940, un même son de cloche s'était fait entendre à l'occasion d'une réunion de la promotion sortie en 1914, réunion accompagnée d'un banquet fraternel, qui s'était tenue à l'Ecole le 17 Juillet 1948.
De même, dans les rencontres diverses, des anciens élèves issus de promotion de l'entre-deux-guerres manifestaient le désir de se revoir, de se regrouper de temps en temps dans la vieille maison pour évoquer ensemble les vieux et chers souvenirs d'une scolarité qui avait fortement marqué leur personnalité et orienté leur destinée.
Ainsi, les promotions d'avant et d'après la grande coupure de la guerre entendaient se rejoindre. Le bon moment du lancement de l'Amicale était décidément venu. Le premier bulletin départemental de l'année scolaire lança l'appel que l'on sait.
Rien ne fut plus réconfortant que les échos suscités de divers côtés par cet appel. Voici, puisés dans une volumineuse correspondance quelques extraits significatifs de lettres émanant d'anciens élèves de promotions très diverses :
D'un " ancien " tout jeune (promotion 1945-1949) : " C'est avec plaisir que j'ai appris par le Bulletin Départemental la création de l'Amicale des Anciens Elèves de l'Ecole Normale. " Je suis très heureux de penser que je pourrai revoir mes camarades avec qui j'ai " passé ces quatre bonnes années à l'E.N. et c'est avec joie que je vous demande " de m'inscrire parmi les membres de cette amicale ".
D'un " ancien " moins jeune (promotion 1941-1945) : "...Je me réjouis de la fondation d'une Amicale des Anciens Élèves de " l'École Normale.... Je pense qu'elle donnera à la plupart d'entre nous le " moyen de tenir les promesses qui se font au moment de quitter l'École et " d'entrer dans la vie, de renouer les contacts vivants, de renouveler les " échanges de vues. La plupart des camarades de ma promotion n'ont plus " donné " signe de vie " après notre séparation. Une rencontre fortuite, hâtive, à parfois permis d'évoquer quelques souvenirs, de noter quelques " événements nouveaux" et c'est tout. " Mon plus vif souhait, c'est que chacun de mes camarades de promotion " ait aussi le désir de participer à la vie de l'Amicale des Anciens de l'École Normale. Et c'est avec l'espoir que cette Amicale verra renaître " l'esprit d'amitié, de solidarité, de dévouement à l'École laïque qui animait " nos promotions que je vous prie d'agréer... etc.. ".
D'un ancien de la promotion 1931-1934, détaché au Sanatorium de Sainte Feyre : " C'est avec un vif plaisir que j'ai pris connaissance, dans le Bulletin Départemental, d'un projet de création d'une Amicale des Anciens Elèves de l'E.N. d'Instituteurs de Douai. Je souhaite de tout cœur que ce projet soit rapidement réalisé, et d'ores et déjà, je sollicite mon inscription parmi " les membres de cette Amicale".
D'un ancien de la promotion 1920-1923 : " J'ai appris la constitution toute prochaine de l'Association des Anciens " Elèves de l'Ecole Normale de Douai. Je m'en réjouis vivement et pense que " se réalisera bientôt le projet longtemps caressé de retrouver ma promotion " ainsi que les promotions voisines ".
Voici encore d'autres extraits, venant d'anciens élèves ayant quitté l'Enseignement :
Un Capitaine de l'Armée, d'occupation écrit de Baden-Baden : " Au cours d'une récente permission passée dans le Nord, j'ai appris " qu'une Amicale des Anciens Elèves-Maîtres de l'Ecole Normale de Douai, " était en cours de constitution. Ancien élève-maître de la promotion 1929-1932 je serais très heureux d'adhérer à cette amicale. " Bien qu'ayant quitté l'enseignement depuis de longues années, je lui " reste profondément attaché ainsi qu'à l'Ecole Normale dont je garde un " souvenir à la fois excellent et ému. "
Un industriel du Nord, de la promotion 1899-1902 écrit à ses camarades de promotion, pour les inciter à être fidèles à l'Amicale. Il s'exprime ainsi : " II n'est pas de plus beau jour que celui qui nous réunit. Parmi les " très nombreuses personnes avec lesquelles je me suis forcément lié depuis " plus de cinquante ans, ce sont mes bons camarades de l'Ecole Normale " que j'aime le mieux.. Quand nous sommes ensemble, sans la moindre " étiquette, nous exprimant librement, rappelant les vieux souvenirs, les " bons et les médiocres, nous redevenons très jeunes et c'est un stimulant " pour les temps à venir.. C'est l'attachement à l'Ecole qui cimente notre " amitié et la rend inaltérable malgré les années..."
II n'y a pas lieu d'ajouter de commentaires aux divers extraits cités. Ils se suffisent à eux-mêmes. Ils montrent que la constitution de l'Amicale a répondu à un vœu à peu près unanime, à un désir général, et qu'elle est appelée à rester une grande Amitié,' mieux encore, une grande Fraternité. 

A. HICKEL


ARTICLES LES PLUS CONSULTÉS