Michel Boivin nous fait part du décès de Charles Adelmant, ancien formateur à l'école normale de Douai dans les années 70

Bonjour Jean Marie 
Tu as sans doute appris comme moi le décès de Charles Adelmant, anichois d’origine comme moi. Il a travaillé à l’EN et j’ai passé des moments inoubliables avec lui au resto de l’ENF quand j’étais en poste là pour l’informatique pédagogique dans les années 82 à 89. On en reparlera puisque je serai avec vous pour les 70 ans !
Amitiés 
Michel Boivin       
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Lewarde 
Thérèse ADELMANT-DUFOUR, son épouse 
Anne ADELMANT, 
Denis et Anne-Sophie ADELMANT-ROEKENS,
Guillaume et Alyssa ADELMANT-PACY, ses enfants
Coralie et Christopher, Valentin et Christelle, Audrey, Victoria et Stuart, Aurélien et Célestine, Emil, Noémi, 
ses petits-enfants 
Elyana, son arrière-petite-fille 
René  et Faty ADELMANT, 
Romuald et Jacqueline DUFOUR,
Bernard et Armelle DUFOUR,
Micheline DUFOUR, ses frère, beaux-frères et belles-sœurs
Ses neveux et nièces, 
Toute la famille, 
Anne BIELAK, son amie fidèle 
Ses nombreux amis, 
vous font part du décès de 

Monsieur Charles ADELMANT

Retraité de l'Éducation nationale
Ancien chef de chœur de la chorale « A cœur joie » d'Aniche 
survenu le lundi 18 février 2019, dans sa 84e année. 

Les funérailles religieuses seront célébrées le jeudi 21 février 2019, à 11 heures, en l'église Saint-Rémi de Lewarde, suivies de l'inhumation au cimetière dudit lieu dans le caveau de famille.
Réunion en l'église de Lewarde à 10 h 45.
L'offrande tiendra lieu de condoléances. 

Dans l'attente de ses funérailles, Charles repose à son domicile. La famille souhaite y recevoir les visites de 15 heures à 18 heures. 
59287 Lewarde - 542, rue de Monchecourt


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Pour retracer son parcours, voici le discours de l'envoyé du ministre de la Culture lors de la 

Remise des insignes de chevalier dans l'ordre des Arts et des Lettres à Charles Adelmant


Aniche - samedi 18 mai 2001


Mesdames, Messieurs,
Cher Charles Adelmant,
" Nous apprenons qu'une chorale mixte vient d'être créée en notre ville. Monsieur Charles Adelmant, instituteur à l'école des garçons de la Verrerie d'en Haut, en est le promoteur et nous ne pouvons que l'en féliciter " ...
Ces lignes étaient publiées il y a près de quarante ans, dans l'édition du 21 janvier 1962 de Nord Matin. A côté de l'article, figurait un encart : " publicité Nord Matin : rendement certain "... Eh bien ce n'était pas une promesse de Gascon si l'on en juge par ce qu'il est advenu de la chorale d'Aniche. On vous félicitait dans ces lignes de l'initiative que vous preniez alors pour la vie musicale de votre ville.
Cette marque de reconnaissance a dû vous toucher et vous faire sourire tout à la fois. Vous qui vous plaisez à rappeler qu'à l'école, tout se passait bien sauf en musique, où vous êtes " collé " à plusieurs reprises et interdit de chorale !
Cette anecdote, à elle seule, justifie bien la conduite d'un plan interministériel pour la refonte de l'éducation artistique à l'école. Plus sérieusement, je suis venu ici, moi aussi, pour vous féliciter du beau parcours que vous avez accompli. A vrai dire, ce parcours, l'article lapidaire que j'ai cité le résume à merveille, à son insu.
Il laisse entrevoir la passion que porte un homme à son métier d'instituteur, l'attachement qui le lie à sa ville, le plaisir que lui procure la musique, le bonheur qu'il éprouve à partager ce plaisir. Il faut dire aussi que vous avez fait de bonnes rencontres...
Avec René Gooman tout d'abord, votre voisin, qui vous apprend à jouer de la guitare et éveille votre créativité. Puis cette dame qui vous révèle la poésie. La musique, vous la découvrez lors des stages d'éducation populaire que vous suivez à l'Institut national de la jeunesse et des sports ; puis à la chorale de Lille.
La richesse et la diversité de ces premières expériences, de ces rencontres, ont forgé votre goût de la prise d'initiative. De toute évidence, vous n'êtes pas de ceux qui se résignent au bonheur solitaire. Tant mieux, car c'est de cette manière que la chorale d'Aniche "A cœur joie" a vu le jour. Vous n'avez pas boudé vos efforts pour y parvenir. Dès la fin des années cinquante, vous réunissez quelques choristes de vos amis, pour répéter le samedi soir, chez vous ou dans votre salle de classe. C'est toujours un peu comme ça que les belles histoires commencent, paraît-il.
Vous avez depuis lors construit un groupe de plus de cinquante choristes qui donnent près de dix concerts par an, en France et à l'étranger.
Votre participation annuelle aux chorales de Vaison-la-Romaine, tout comme le spectacle donné en 1992 à l'occasion du cinquième centenaire de la découverte de l'Amérique en constituent des illustrations marquantes. Mais votre contribution au développement de la vie culturelle ne s'y résume pas.
Vous avez ainsi " éduqué les éducateurs " au plaisir de la musique, à "l'Ecole normale", où l'on vous confie cette tâche au début des années soixante dix. Une période particulièrement intense, où vous devenez également animateur musical aux ateliers Jean de Bologne, et membre du groupe de recherches musicales de l'O.R.T.F.
La musique et le chant ne sont d'ailleurs pas vos seules passions en matière de création artistique. Ainsi, vous avez participé, au côté de Victor Sion, au lancement d'une revue consacrée aux langues régionales.
Vous y publiez des nouvelles illustrées par votre frère. Il faut dire qu'en fait trois langues se disputaient votre univers, votre imaginaire et le regard que vous portiez sur le monde : le français, le wallon et le picard.
Mais vous n'êtes pas non plus de ceux que l'attachement à une langue et à une culture particulière conduit à se désintéresser des autres. Votre goût pour les musiques slaves et latino-américaines, votre éclectisme artistique, le montrent bien. A mes yeux, toute votre trajectoire converge vers un point.
Son fil rouge est le désir de transmission, le partage de l'art et de la culture. Vous y avez consacré votre talent, votre intelligence anticonformiste et tout votre cœur. Cet objectif en vaut la peine. Il est l'horizon de la politique culturelle de notre pays. L'éducation artistique est un pilier fondamental de la démocratie et de la démocratisation culturelle. Tout au long de votre parcours, vous avez prouvé qu'en la matière, les inégalités vous étaient insupportables.
Aujourd'hui encore, vous faites vivre ces valeurs humanistes et modernes, dans le cadre des responsabilités qui vous sont confiées à l'Hippodrome, la Scène nationale de Douai.
Vous savez aussi que ces valeurs ont besoin de débat pour troubler le cours des choses. C'est le sens que revêt à mes yeux votre participation au Mouvement Culture et Liberté. Au cours de toutes ces années, vous avez formé des milliers d'enseignants, de choristes, de guitaristes.Vous l'admettez sans fausse modestie. Vous pouvez en être fier.
En leurs noms, je vous en remercie et, ce soir, j'ai le très vif plaisir, au nom de Catherine Tasca, Ministre de la Culture et de la Communication, de vous remettre les insignes de Chevalier dans l'ordre des Arts et des Lettres.

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Hommage à Charles ADELMANT dans La Voix Du Nord du vendredi 23 février 2019


"Jeudi, l’église de Lewarde était trop petite pour accueillir tous ceux venus rendre hommage à ce grand homme qu’était Charles Adelmant, décédé lundi 18 février dans sa 84e année.
Militant dans l’âme, promoteur de l’éducation populaire, toujours en première ligne pour plus de justice sociale, engagé auprès des plus faibles et des plus démunis, rebelle contre la médiocrité, Charles Adelmant était de ceux qui croient en l’homme, à ses talents cachés qu’il cherchait à faire émerger. Très souvent accompagné par son épouse Thérèse qui partageait le même idéal, Charles était impliqué dans plusieurs mouvements, le CRéA, Culture et Liberté, Amnesty International, Handicap international, À cœur joie. Dans un message, Jacques Vernier, l’ancien maire de Douai saluait une figure culturelle du Douaisis en référence à son action au conseil d’administration de l’Hippodrome.
Plus de cinq cents concerts
Car l’ancien instituteur à l’école de la verrerie d’En Haut à Aniche, puis conseiller pédagogique musical et professeur de musique à l’école normale des filles de Douai, était un mélomane accompli, passionné de culture au sens noble et de chant. Fondateur de la chorale O Musica en 1961, Charles aura dirigé plus de cinq cents concerts d’Aniche à Prague, de Munich à Vaison-la-Romaine ou dans la prestigieuse cathédrale anglaise de Gloucester. Il aimait répéter, « c’est sérieux mais pas triste ». Mais jeudi, c’est bien la tristesse qui se lisait sur le visage de sa famille, ses amis, ceux pour qui il avait beaucoup compté, sans rien demander en retour. Son plaisir était de lire le bonheur sur le visage des gens. Charles Adelmant était titulaire des Palmes académiques et avait été fait Chevalier des arts et lettres. À Thérèse son épouse, et à ses enfants, La Voix du Nord présente ses plus sincères condoléances.

1 commentaire:

  1. Meilleurs souvenirs et une pensée triste ; tu es une pierre de l'édifice que tu as construit qui part mais grâce à toi des milliers d'enfants ont découvert et aimé la musique avec l'aide de ceux que tu as initiés.

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