J'étais présent l'an dernier pour le cinquantenaire de la promo 62-66 et j'aurais aimé être présent le 2 avril pour le cinquantenaire de la sortie de 67 puisque, ayant raté le bac une fois, j'ai pu bien connaître et apprécier pas mal de camarades de cette promo.
Je salue les efforts de Marc Delmotte pour réunir du monde.
Malheureusement, la faculté m'interdit cette sortie qui intervient un peu trop tôt pour moi.
Je garde de très bons souvenirs de mon passage à l'EN.
Ainsi, plus tard, dans notre carrière, quelles que soient les fanfaronnades qui nous opposaient alors surtout sur le plan sportif, avions-nous plaisir à nous reconnaître au hasard de compétitions USEP, de manifestations diverses,...
Nous nous reconnaissions et étions contents de nous retrouver, ayant ce sentiment d'appartenance à un même groupe.
Nous apprenions aussi, avec beaucoup de peine, le décès de camarades que nous aimions bien. Je pense notamment à Daniel Devendeville et à Jacky Del Favero ainsi qu'au musicien, dont je ne suis plus sûr du nom, disparu tragiquement dans l'incendie du Cinq-Sept. (Il me semble qu'il s'appelait Vilette?)
Si je conserve d'excellents souvenirs, je ne suis pas, à l'instar de beaucoup de nos camarades, laudateur de tout le corps professoral.
Si certains ont toute mon estime et ma reconnaissance, je préfère ne pas citer le nom de ceux que je trouvais plutôt dilettantes, voire peu capables.
Mais au moins ceux-ci m'ont-ils appris que je devais tout faire pour que les enfants ne soient pas dégoûtés de l'école.
Malheureusement, en CM2, je recevais pratiquement chaque année, (à cause d'une pratique intégriste du non-redoublement au CP?), des élèves qui, n'ayant pas franchi avec succès l'étape décisive de l'apprentissage de la lecture, étaient en grande souffrance.
Certains se résignaient : « C'est trop dur !... J'sais pas l'faire !... » et prononçaient parfois cette phrase qui m'a toujours à la fois peiné et mis en colère : « De toute manière je suis nul »
Et cela m'a valu de m'engager dans une association qui agissait pour le mieux-être du jeune enfant.
En effet, les pédagogues travaillaient surtout sur l'évolution des méthodes en oubliant peut-être ce qui pourrait être primordial dans le processus d'entrée dans le cycle infernal de l'échec scolaire.
Il est des évidences telles que c'est passer pour un benêt que de les mettre en évidence.
Ce rôle me sied à merveille.
Constatons d'abord que si l'étape de l'apprentissage de la lecture est franchie avec succès, cela n'est pas le gage absolu d'une réussite scolaire future certaine.
Par contre, il est bien certain que, si elle n'est pas bien vécue, l'enfant va entrer dans l'échec et le décrochage, tout ceci accompagné d'une série de souffrances plus ou moins visibles.
Et, si beaucoup se résigneront, d'autres extérioriseront tôt ou tard cette souffrance.
Dans les deux cas, le coût social sera exorbitant et bien supérieur à l'investissement que représente la prévention.
Que faut-il pour qu'un enfant puisse apprendre à lire ?
Il faut
qu'il voie suffisamment
qu'il entende suffisamment
qu'il ait un niveau de langage suffisant
Et l'association APESAL va s'attacher à vérifier que les outils dont dispose le jeune enfant (vers 3 ans) sont suffisamment performants.
A cet âge, il va être possible de mettre assez aisément en place les actions de corrections nécessaires qui prennent parfois plusieurs années.
Sous l'égide et l'autorité de référents scientifiques éminents, elle a mis en place une série de dépistages et de repérages qui s'adressent à tous les enfants du département du Nord.
En effet, grâce à une charte de partenariat avec la Direction départementale des Services de l'Education nationale, elle intervient dans les écoles, partout dans le département.
En outre, elle s'assure que, si l'état des observations recueillies nécessite l'intervention d'un professionnel de santé, la famille fait bien le nécessaire et elle intervient en cas de difficultés grâce à un accord avec les CPAM.
Elle travaille en parfaite liaison avec les services de Santé à l'école et ceux de la PMI. Tous les résultats de chaque enfant leur sont transmis.
Sachons simplement que le Professeur Hache a pu dire que l'action de l'APESAL a pu éviter à certains enfants une cécité future certaine.
Les conditions évoquées, si elles sont absolument nécessaires, ne sont cependant pas suffisantes.
Il faut en effet que l'enfant soit placé en situation la plus favorable possible au CP.
Avec les collègues, nous avions décidé de mettre 15 élèves au CP, 18 au maximum quand nous ne pouvions pas faire autrement puisque nous travaillions sur les moyens propres à l'école.
Et, les résultats sont allés au-delà de nos espérances : plus aucun redoublement, des enfants arrivant au CM2 sans aucun problème de déchiffrage, ce qui permettait de travailler la langue sans gros problèmes...
Une conséquence nous a été révélée par les collègues titulaires-mobiles. Quand ils venaient chez nous, ils nous disaient « A la récréation, ici, les enfants jouent »
Nous n'avions pas remarqué que, étant de service, nous n'avions pratiquement plus à intervenir dans des querelles ou des bagarres.
Il n'est pas question d'affirmer que nous n'avions plus aucun problème mais c'est vrai que nous ne connaissions plus l'agressivité de certains que nous avions souvent à gérer auparavant.
Bref, l'école n'était plus un lieu de souffrances pour certains enfants !
Tout ceci paraissant intéressant à partager, j'ai été reçu deux fois au Ministère.
La première fois, nous avons été reçus par un conseiller qui, visiblement, remplissait une corvée.
Mais, au fur et à mesure de l'entretien il s'est enthousiasmé et a conclu en nous disant : « Il va vous falloir revenir dans quelques mois pour rencontrer la DGESCO »
Exit le Ministre, exit la rencontre.
Plus tard, nous avons été reçus par les proches collaboratrices de Najat Vallaud Belkhacem.
L'une d'elles nous a lâchés que ce que faisait l'association se faisait partout. Même si j'ai pu avancer que ce n'était certainement pas avec la même qualité, nous en sommes malheureusement restés là.
En conclusion, et fort d'une expérience importante dans le domaine de la santé et de la prévention, j'ose affirmer qu'une bonne idée ne peut se concrétiser que si vous avez directement l'oreille du Ministre en personne.
Peut-être ces quelques lignes tomberont-elles sous les yeux de quelqu'un qui y sera sensible et possédera les relations suffisantes ?
Quoi qu'il en soit, j'adresse à chacun un salut très fraternel et souhaite un grand succès à ces manifestations de retrouvailles.
Très cordialement à vous.
Michel Pourcelet
Une deuxième lettre de Michel complète ce premier envoi sur le bilan de l'APESAL :
A l'appui de mon courrier précédent, j'ose t'importuner en te joignant une partie du rapport d'activités de l'association APESAL.
Ces actions bénéficient à nos jeunes élèves et, bien que la lecture soit assez fastidieuse, tu pourras convenir qu'elles sont efficaces avec des taux de confirmation d'anomalies (par des professionnels de santé) assez conséquents.
D'autre part, le taux de suivi qui dépasse 90% est exceptionnel pour des actions de santé puiblique.
Bien cordialement
Michel Pourcelet
APESAL
Activités 2016-2016
En ce qui concerne les trois actions de dépistages des troubles sensoriels des enfants scolarisés en petites sections de maternelle, les résultats sont comparables à l’an dernier, les objectifs tant quantitatifs que qualitatifs sont atteints :
Ainsi, la totalité des écoles maternelles du Nord ont été visitées soit 99 % des écoles (1367/1383).
Sur les 27 521 enfants scolarisés en petite section de maternelle :
85.83 % ont été dépistés pour les troubles visuels
86.57 % pour les troubles auditifs
49.2 % des écoles ont participé aux repérages des troubles du langage soit 10 431 enfants repérés
5 539 anomalies ont été suspectées :
1777 pour les troubles visuels
1794 pour les troubles auditifs
1968 pour les troubles du langage
Les 5539 enfants concernés seront suivis par la cellule de suivi au cours de l’année scolaire 2016-2017 pour s’assurer du recours aux soins.
En ce qui concerne les résultats de la cellule de suivi pour les résultats N-1 (suivi clôturé de l’année scolaire 2014-2015)
Anomalies visuelles Sur les 2076 enfants dépistés avec anomalie visuelle en 2014/2015, nous avons eu au 31 juillet 2016 : 1884 retours des parents soit 90.75 % nous confirmant l’accès aux soins. Sur ces 1884 retours 1239 anomalies ont été confirmées soit 65.73 %
Anomalies Auditives Sur les 1643 enfants dépistés avec anomalie visuelle en 2014/2015, nous avons eu au 31 juillet 2016 : 1508 retours des parents soit 91.78 % nous confirmant l’accès aux soins. 849 anomalies ont été confirmées soit 56.30 %
Repérage des troubles du langage Sur les 2007 enfants repérés « en difficultés », nous avons eu 1818 retours des parents soit 90.58 % nous confirmant l’accès aux soins.
Sur ces 1818 retours, 1056 anomalies ont été confirmées soit 58.09 %
Repérage précoce du Risque Ultérieur d’Obésité des enfants de 4 ans effectué par 2 infirmières, 4 diététiciennes et 41 diététiciennes libérales et hospitalières partenaires pour le suivi 14 villes ont participé à l’action : Armentières, Bailleul, Coudekerque Branche, Erquinghem-lys, Grande Synthe, Hazebrouck, Merville, Nieppe, Roubaix, Saint Pol sur Mer, Seclin, Sin le Noble, Steenvoorde, Wormhout.
97 écoles concernées 94 écoles ont participé
2427 enfants inscrits aux effectifs – 1770 enfants ont bénéficié du dépistage soit 67.8%
Résultats 1 161 enfants en normalité pondérale soit 65.6%
29 enfants en insuffisance pondérale soit 1.64%
494 enfants à risque ultérieur d’obésité soit 27.91 %
55 enfants en obésité de grade 1 soit 3.11 %
31 enfants en obésité de grade 2 soit 1.75% Soit 32.77% d’enfants avec risque ou obésité avérée (580 enfants) donnant lieu à un suivi personnalisé : 319 entretiens individuels ont été réalisés et 30 familles suivies par des diététiciennes (4 séances prises en charge par APESAL)
Remarques : c’est un domaine complexe, les familles doivent adhérer au dispositif et mettre en place des changements d’habitude de vie. Le dispositif RUO dès l’origine, a connu des réticences des instances, toutefois, sept ans après le RUO reste précurseur ; nous sommes parmi les seuls en France à avoir une expérience en la matière et commençons à bénéficier d’une considération des institutions.
Campagne de sensibilisation à l’hygiène bucco dentaire des enfants de 6 ans Cette année, grâce à la mise en œuvre de partenariats spécifiques, le nombre d’enfants sensibilisés est en en nette augmentation.
Ainsi, dans le cadre des actions MT Dents menées pour les CPAM des Flandres, de Lille Douai et de Roubaix Tourcoing, et grâce à une subvention qui nous a été allouée par le fonds d’action sanitaire et social de la CPAM de Lille Douai, nous avons pu intervenir dans 103 classes de CP -69 écoles auprès de 2388 enfants
Dans le cadre du partenariat spécifique mené avec Humanis prévoyance (dans les secteurs de Cambrai Valenciennes) : nous avons pu sensibiliser 97 classes - 2178 enfants sensibilisés.
Au total, 227 classes de CP et 4 577 enfants ont pu bénéficier de l’action
Remarque : un temps d’échange a lieu. Après concertation, il est convenu de déposer une nouvelle de demande de subvention en fin d’année à la commission ASS de la CPAM Lille Douai. Action « Mangez, Bougez …santé vous bien en Nord Pas de Calais » Au cours de l’année, la campagne de sensibilisation régionale menée en partenariat avecAPRIS 62 a été déployée dans des classes de grandes sections de maternelles des secteurs de Valenciennes, Cambrai et Lille Centre et Sud ; 30 animations ont été réalisées dans 17 écoles impliquant 30 enseignants. 700 enfants et parents ont été sensibilisés sur l’alimentation et l’importance d’une activité physique régulière. Deux outils (le livret parents enfants et le livret pédagogique enseignants) ont été distribués aux participants.
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