Souvenirs de René Guilmot, professeur à l'École Normale de Douai pendant 16 ans

En 2013, à Boulogne, en compagnie d'Alain Denhez et André Léger, René Guilmot a gardé un lien avec ses anciens élèves-maîtres, lesquels en échange ont un excellent souvenir de leur professeur et de sa pédagodie

L'association m'a sollicité pour évoquer le souvenir de mes années passées à l'Ecole Normale de Douai. J'y ai professé près de 16 années, à l'issue de mon service militaire ; c'est dire si les souvenirs abondent. En premier lieu, je retiens la qualité des rapports enseignant-enseignés ; les Normaliens constituaient un public de qualité, recruté sur concours, qui se montrait intéressé et plutôt facile au regard d'élèves d'autres structures ou niveaux d'enseignement ; le côté concret de ma discipline facilitait sans doute aussi leur attention.

Mes conditions d'enseignement ont évolué durant ces 16 années.De la formation à une discipline encore nommée ''sciences naturelles'' à mes débuts, puis devenue ''sciences de la vie et de la terre'' dans les années 70, ma reconversion en pédagogue de l'enseignement des sciences à l'école élémentaire a été rendue nécessaire lorsque les ''Elèves Instituteurs'' furent recrutés après le Bac. Mon passage à l'EN s'est terminé en 80 lorsque l'institution est devenue IUFM dans laquelle je n' ai donc exercé qu'une année.
Des souvenirs, j'en ai évidemment plein la tête (c'est bien le cas de le dire comme vous le verrez ci- après), depuis les petites mésaventures qui me sont arrivées et que la promotion 67-71 n'a pas manqué de me rappeler lors de son repas de promotion (je pense à la craie mise à la bouche en fin de cours au lieu et place d'une cigarette car hélas je fumais un peu à cette époque, voire encore la chute sur mon crâne de la barre d'accrochage des planches de sciences, mal fixée par Madame Blondeau), jusqu'à certaines situations d'enseignement mémorables, notamment les sorties dans ''le milieu''qui favorisaient les contacts humains et la connaissance des personnes : le camp des secondes à Fourmies avec Georges HAGE, les sorties en forêt de Marchiennes où l 'on étudiait la faune et la flore du ruisseau de Coutiches avec Claude, notre savant chauffeur, les inoubliables séjours à Sainte-Enimie avec les ''FP''et la périlleuse descente du bus dans les Gorges du Tarn lors de notre première classe verte en ces lieux ; que de richesse dans les rapports profs-élèves lors de ces sorties écologiques !
 Je retiens encore de mon passage à l'EN l'excellence du travail en équipe (équipe des scientifiques avec Paul Gibon, Francine Malexis, Victor Tryoën, en y associant les aides de laboratoire), équipe des professeurs d'autres disciplines par les concertations internes, et encore et surtout le travail en classe avec les maîtres d'application, comme on les appelait à l'époque, qui avaient la mission la plus délicate, celle de mettre en œuvre nos suggestions pédagogiques sans doute parfois trop théoriques. Je conserve d'eux un souvenir admiratif et reconnaissant car ils valorisaient notre recherche à travers leur pratique en classe. Beaucoup sont disparus, mais je les conserve tous dans ma mémoire.
J'aurai une dernière pensée pour mon ami et très regretté Jean Bacquet qui m'avait initié à sa remarquable méthode d'apprentissage de la guitare en m'admettant dans son club.
Certains se reconnaîtront probablement dans ces souvenirs qui m'auront permis, le temps de ma réflexion, de revivre une tranche passionnante de mon passé qui aura éclairé, sans conteste, la suite de ma carrière .

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