Villeneuve-d’Ascq
Sébastien Jakubowski prêt à «former les enseignants du XXIe siècle»Le 1er janvier, Sébastien Jakubowski a succédé à Patrick Pelayo à la tête de l’ESPE-LNF (ex-IUFM). Originaire du Pas-de-Calais, l’homme de 38 ans dispose d’un quinquennat pour renforcer le rayonnement de l’établissement à l’international ou encore promouvoir la formation continue.
« L’ESPE est un bien commun partagé par tous les acteurs académiques et universitaires à l’échelle du Nord-Pas-de-Calais » Ce bien commun, Sébastien Jakubowski entend bien le chouchouter pour ces cinq prochaines années. Début janvier, il a été nommé à la tête de l’« école des profs », qu’on appelait encore IUFM jusqu’en 2013. Basée à Villeneuve-d’Ascq, l’École supérieure du professorat et de l’éducation (ESPE) forme 6 000 étudiants pour le pôle Lille-Nord-de-France. En succédant à Patrick Pelayo, Sébastien Jakubowski s’est donné pour mission de « former les enseignants du XXIe siècle ». Voici les points forts de sa feuille de route.
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Mieux faire connaître l’établissement
La direction promet de mettre le paquet sur la communication. « Avec la suppression des IUFM et la création des ESPE, il y a une nécessité de pédagogie et d’information, car l’enseignement a pris un nouveau tournant. Nous voulons faire connaître l’ESPE, ses projets et ses formations, auprès des étudiants, du grand public aussi. »2
Poursuivre l’ouverture à l’international
Au printemps 2017, l’ESPE avait accueilli vingt directeurs d’école paraguayens pour s’imprégner de notre système pédagogique. Quelques mois plus tard, des étudiantes mexicaines quittaient le soleil de l’Amérique Latine pour la grisaille du Nord, pour des stages d’immersion dans plusieurs établissements de la métropole lilloise. Depuis le début de l’année 2018, l’ESPE a intégré le programme transfrontalier Talata. Ce projet associant l’Eurométropole de Lille-Kortrijk-Tournai, consiste à encourager l’usage du français en zone flamande, et vice-versa. Comme son prédécesseur, Sébastien Jakubowski entend encourager les partenariats à l’international. Le Sénégal pourrait être le prochain pays à entrer en contact avec l’établissement.3
Encourager la formation continue
« Nos savoirs doivent être mis à jour de façon permanente. Ils doivent être plus nombreux, plus diffus, plus mobiles », insiste Sébastien Jakubowski. Le nouveau directeur de l’ESPE veut valoriser la formation en continue. L’établissement villeneuvois est doté d’une mention complète (pratiques et ingénierie de formation) déclinée en plusieurs parcours. Les détails sont sur le site de l’ESPE.4
Cap sur l’innovation pédagogique et numérique
En finances propres, l’ESPE a développé G-class, une application interactive permettant aux futurs enseignants d’avoir une nouvelle approche dans la gestion des classes. Elle sera proposée aux étudiants en septembre prochain. Un « learning lab » est aussi en cours de déploiement pour favoriser l’apprentissage de certaines disciplines grâce à des robots.Une carrière «mention sociologie»
Sébastien Jakubowski est sociologue des institutions. En 2005, il a présenté une thèse sur la professionnalisation des armées. Après avoir enseigné un temps auprès de l’Institut de sociologie de Lille, il occupe, pendant cinq ans, un poste de maître de conférences auprès de l’école d’ingénieurs AgroSup à Dijon. Il fait ses premiers pas à l’ESPE en mars 2015, en tant qu’enseignant-chercheur en sociologie. On lui confie la mission de développer des matières relatives au management.Dans la foulée, il pilote le master POSEFI (pour Pilotage des organisations scolaires et éducatives en France et à l’international), une formation unique qui forme notamment le personnel de direction pour des postes dans des lycées français à l’international. En 2016, l’ESPE lui confère l’habilitation à la direction des recherches. C’est à l’automne 2017 qu’il se positionne pour briguer la direction de l’ESPE.
Que forment les ESPE?
Il existe trente-deux ESPE en France, un par académie. Plus un ESPE porté par le ministère de l’Agriculture. Ces établissements s’adressent aux aspirants enseignants du premier degré (écoles maternelles et élémentaires), aux aspirants professeurs des collèges et des lycées, qu’il s’agisse d’un enseignement général ou professionnel. Il propose également ses formations aux aspirants conseillers principaux d’éducation (CPE). Pour chaque filière, de nombreux parcours sont possibles.
Sabrina Khelil (Voix du Nord)
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