Au Jeu de la dictée au Quesnoy, quand l’orthographe rencontre l’urgence climatique
Dans le cadre de la Semaine de la langue française et de la francophonie, la municipalité quercitaine, en partenariat avec le personnel de la bibliothèque, a organisé son traditionnel Jeu de la dictée. Cette année, réservé aux adultes, l’événement s’articulait autour du thème « Prenez la parole ».

Face à l’état préoccupant de notre planète et à la multiplication des catastrophes naturelles, à la fois dramatiques et dévastatrices, il est plus urgent que jamais de donner la parole aux experts : climatologues et géophysiciens de tous horizons, explique Christian Lelièvre, éminent spécialiste et auteur de la dictée. Il est temps de les écouter, et surtout, d’appliquer sans tarder les mesures qu’ils préconisent auprès des pouvoirs publics. »
La séance s'est ouverte par un questionnaire sur la culture orthographique et grammaticale, avant de laisser place à la dictée proprement dite. Celle-ci, dans sa première partie, dressait un constat alarmant de la situation environnementale, mettant en lumière la responsabilité collective. Le texte, soigneusement rédigé, a mis à l’honneur une grammaire rigoureuse et un vocabulaire précis. Comme le veut la tradition, la dictée a été suivie d’une autocorrection sur écran géant, animée par son auteur.
En Belgique, et même en Roumanie
Avec une affluence habituelle d’une soixantaine de participants, les organisateurs espèraient une mobilisation tout aussi enthousiaste pour cette nouvelle édition. À l’occasion de cette semaine, la bibliothèque municipale du Quesnoy proposait également une dictée intergénérationnelle dans les résidences Vauban et Les Chênes, en partenariat avec les écoles Chevray et Sainte-Thérèse. L’événement dépasse même les frontières, puisqu’il se déroule aussi en Belgique, à Morlanwelz, et s’exportera jusqu’en Roumanie, où des lycéens se prêteront à l’exercice selon leur niveau d’apprentissage du français.
Voici maintenant le texte de la dictée :
Le Quesnoy Samedi 22 mars 2025
Correction
Jeu de la dictée 2025
Quel climat pour demain ?
Canicules à répétition, incendies incontrôlables, hausse du niveau des océans, ravages dans la biodiversité, sécheresses récurrentes, inondations dramatiques, cyclones dévastateurs, tsunamis, séismes, anéantissement des biomes africain et australien : la liste de ces catastrophes naturelles est loin d’être exhaustive, hélas ! Le climat évolue depuis près d’un siècle et ses effets sont autant perceptibles qu’inquiétants sur les êtres vivants. Le principal problème de l’humanité au XXIesiècle est la menace majeure que le changement climatique représente pour les sociétés humaines. Ce changement brutal, rapide, provoqué par nos usages excessifs des énergies fossiles telles que le charbon, le pétrole et le gaz met en danger nos modes de vie, notre production, notre consommation, notamment alimentaire, nos us sociétaux. L’impact des émissions anthropiques de gaz à effet de serre sur le système climatique a commencé dès le début de l’exploitation massive du charbon à la fin du XXesiècle. L’évolution de la température moyenne de la planète est due à la fois à l’intensification de l’effet de serre par nos émissions et aux phénomènes naturels énumérés supra. Cette concomitance se trouve accrue par une célérité très alarmante. Des scientifiques, calures reconnues, résolus à ne pas tomber dans une procrastination stérile, se sont donné la peine, depuis plusieurs décennies, de se livrer à des études poussées, basées sur de cartésiennes constatations afin de sauver notre environnement, notre alma mater.
Fin de la dictée pour les amateurs.
Ce brillant aréopage, de notoriété mondiale, s’est imposé des réserves et des conditions drastiques. Sans nulle conteste, protéger nos réserves cynégétiques et halieutiques leur a semblé des plus important. Ces analyses, preuves scientifiques cumulatives, que les chercheurs ont voulues exotériques, ont été vulgarisées de façon à rendre responsables les êtres humains mais là, c’est une tout autre affaire ! Le dégel du pergélisol et de la merzlota en Sibérie et au Groenland est un des signes du réchauffement climatique. Sous l’effet d’un vent violent venu du Languedoc, des vignobles entiers sont anéantis chaque été, les feuilles et les raisins sont brûlés, sans doute sous l’effet de cers, une empreinte inéluctable. La canopée, si majestueuse, ornement des forêts, se troue, se meurt, condamnant, à brève échéance, les polatouches aux membranes alaires. La palmeraie, eldorado de l’oasien, s’éteint, victime de l’implacable impact solaire. Les chercheurs, habités par le mythe prométhéen, ce désir de se surpasser, n’ont de cesse que d’alarmer les responsables politiques sur l’urgence des mesures à prendre, les conjurant d’ignorer les mantras réitérés des climatosceptiques.
Ne sied-il pas que nous les remerciions ?
Christian LELIÈVRE.
Champion de France d’orthographe.
Champion de la Dictée des Amériques. (Québec).
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