Jacques Devienne était au Festival Mondial des Théâtres de Marionnettes à Charleville-Mézières et il nous en fait un récit en évoquant le souvenir de "la Compagnie du Masque" avec Yves Delette et Philippe Cnudde

 Manipulées par des normaliens de Douai, des marionnettes ont fait bien plus que trois petits tours


Tous les deux ans, un grand nombre d’amoureux des comédiens de chiffons débarquent dans la ville de Charleville Mézières. Le festival mondial des théâtres de marionnettes est l’occasion de voir des spectacles de tous les continents, de découvrir des esthétiques et des techniques variées, des usages différents : simple divertissement pour enfants ou pour adultes mais aussi rituels magiques … Après y avoir présenté  à plusieurs reprises des spectacles avec ma troupe « La compagnie du Thyrse »  j’y suis allé, en cette année 2023, en spectateur. Mes déambulations dans la cité d’Arthur Rimbaud ont ravivé en moi de nombreux souvenirs.



Festival Mondial des théâtres de Marionnettes Charleville-Mézières



Lorsque je suis entré à l’école normale (promotion 67/70), je pratiquais déjà l’art de la marionnette mais je dois dire que les études et les loisirs étaient deux univers différents qu’il ne me serait pas venu à l’idée de rapprocher. A cette époque nous avons fait la connaissance d’Yves Delette en sa qualité d’assistant départemental de jeunesse et d’éducation populaire. Il était passionné de marionnettes (et de photos) et nous avons monté des projets ensemble : invitation de Kalanfei Danaye, directeur de la troupe nationale de marionnettes du Togo … 




  Au cours de nos conversations j’ai appris que Yves était un ancien de l’école normale de Douai  et qu’il y pratiquait les spectacles de marionnettes sous forme de club auquel participaient aussi Philippe Cnudde (dit « Phil » , Claude Florequin,  Jean-Pierre Echevin et Marc Grivillers (dit « Marcus ») . 











Dans un article intitulé « La compagnie du masque » que l’on trouve sur le blog de l’amicale des anciens élèves, Philippe Cnudde (dont on apprend qu’il a rêvé un moment de devenir marionnettiste professionnel) et Yves ont raconté cette aventure. Ainsi le lien était établi et je trouve assez troublant de penser qu’à plusieurs promotions de distance des normaliens ont partagé la même passion.


La marionnette a longtemps été considérée comme un genre mineur pour les enfants et de mauvais spectacles de « Guignol » lui ont fait beaucoup de torts. Depuis quelques années le regard a bien changé comme en témoigne le festival de Charleville-Mézières ; on y voit des spectacles de grande qualité certains s’adressent aux adultes et abordent des thèmes graves (cette année il était beaucoup question d’écologie), les techniques de manipulation ont beaucoup évolué, au jeu des comédiens se mêlent parfois des vidéos… 


Photo : spectacle « Le petit tailleur » d’après Grimm 

avec « La compagnie du Thyrse »


(Le thyrse : la compagnie tient son nom du bâton décoré d’une pomme de pin et de pampre que manipulaient les ménades dans dans les fêtes de Bacchus. Ce serait l’une des origines de la marionnette.)



« De tout temps les hommes ont cherché à pénétrer le mystère de la vie et à défaut à créer l’illusion de la vie. La marionnette reste bien la plus touchante et la plus parfaite de cette auto-suggestion. »

Jacques Chesnais  

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