Je voudrais rendre ici un très sincère hommage à Mademoiselle MARTIN à qui je dois toute ma carrière. Elève de seconde B, j’ai eu comme professeur de Physique Mademoiselle ROGUIER, jeune agrégée débutante dans le métier d’enseignante. Mignonne, bien mise avec un joli petit décolleté, elle avait tout pour s’attirer les sympathies des adolescents que nous étions. Mais avec moi, les choses se sont moins bien passées. C’était un cours sur la poussée d’Archimède et le préparateur (dont le nom m'a échappé et qui n'était autre que le gendre de l'intendant...) avait installé, entre autres, une expérience pour mettre en évidence la poussée d’Archimède dans les gaz. Dans un cristallisoir assez profond, un verre ballon était suspendu sous le plateau d’une balance équilibrée par des poids sur l’autre plateau. L’expérience consistait à l’aide d’un tuyau souple à amener du gaz de ville dans le cristallisoir et comme nous l’annonçait notre professeur , le ballon allait s’enfoncer dans le cristallisoir car je cite « le gaz de ville étant plus léger que l’air, la poussée d’Archimède serait moindre et provoquerait un déséquilibre de la balance dans ce sens » Premier essai, premier échec car c’est l’effet inverse qui se produisit, le plateau se soulevant. Deuxième puis troisième tentative pour autant d’échecs. Voyant notre jeune prof. complètement paniquée, devant son entêtement, j’ose alors lever le doigt pour essayer de proposer une explication. Je suggère donc modestement que le gaz de ville étant plus lourd que l’air, ce qui fait qu’il reste dans le cristallisoir et qu’il en chasse l’air, il est donc normal que la poussée d’Archimède soit plus forte et que le plateau de la balance relié au ballon se déplace vers le haut. Cela s’est avéré, par la suite, être la bonne explication, mais j’aurais mieux fait de me taire car, à partir de ce cours, au lieu d’admettre son erreur, Miss ROGUIER m’a pris en grippe et de ce fait j’allais à ses cours en trainant les pieds jusqu’à la fin de l’année scolaire.

Et tout cela je le dois à Mademoiselle MARTIN, à qui je n’ai jamais eu, hélas, l’occasion de témoigner ma profonde gratitude.
Claude Devaux (promotion 58-62)
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Michel Bonfils : Comme tous les normaliens de la promo 61-65, j'ai eu le plaisir d'avoir " Miss" Martin comme professeur, en seconde et en terminale Sciences exp, si mes souvenirs sont bons, et je garde comme Claude Devaux, le souvenir d'un professeur passionné et passionnant, qui m'a donné le gout des sciences, puisque je me suis retrouvé moi aussi en MPC à l'EN de Lille, avant de me réorienter vers la licence de math plus "facile" à préparer en menant de front la fac et l'enseignement à temps plein comme PEGC math-sciences physiques.

Une précision de José LAGACHE (61-65) nous est parvenue par courriel, la voici :
"Bonjour,
Je viens de lire l’hommage rendu à Mademoiselle Martin. Effectivement elle formait avec Monsieur Laforge, professeur de mathématiques, un tandem solide pour les deux années de bac. Et nous en avons bien profité en première A et en mathématiques élémentaires. Elle vint nous voir à la sortie de l’épreuve de physique-chimie du bac qui avait lieu au lycée de garçons pour prendre des nouvelles.
Michel Bonfils qui était aussi en seconde et première A se trompe, nous n’avons pas bénéficié du cours de Mademoiselle Martin en seconde. J’ai la mémoire qui flanche ..."

Michel Bonfils : c'était il y a 50 ans, je me souviens de l'avoir eu au moins 1 an sur les 3 années d'EN. José qui a si bonne mémoire (ou ses bulletins de l'époque) se souvient-il du nom de notre prof de physique-chimie en 2nde puisque ce n'était pas miss Martin?
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