Chacun d'entre eux m'a apporté beaucoup.
M. Dumont m'a donné le goût du théâtre (j'ai joué dans deux des pièces qu'il a montées: "Le jeu d'Adam" (en 1954-55, alors que j'étais en 1° année) et "Electre"de Sophocle (en 1957-1958) ; corrélativement, il m'a appris à poser ma voix, à moduler les intonations, à déclamer tout en maîtrisant ma respiration, tout en restant immobile face à un public ou en me déplaçant plus ou moins rapidement dans un espace restreint (ces apprentissages m'ont ensuite beaucoup servi dans ma carrière d'enseignant) ; il m'a appris à reconnaître et respecter les rythmes propres à chaque texte, et plus particulièrement chez les tragiques grecs, dans l'épopée la "chanson de Roland" (4-6), et bien d'autres... Ce goût du théâtre ne m'a pas quitté.
Mme Dumont, quant à elle et entre autres choses, m'a ouvert les yeux sur l'architecture et, à moindre degré, sur la sculpture; elle m'a fait découvrir l'art grec et l'art romain à travers ses temples ainsi que l'art roman et l'art gothique ; désireux de juger sur pièces, j'ai donc fait plusieurs voyages, que je n'aurais peut être pas réalisés sans le coup de pouce de Mme Dumont ; curieux de découvrir aussi d'autres civilisations, j'ai visité plusieurs pays d' Afrique, du Moyen Orient et d'Asie du sud-est ; cette curiosité, c'est Mme Dumont qui l'a fait naître en moi.
N'ayant pas été autorisé à préparer le CAPCEG à l'EN de LILLE, j'ai donc passé l'année 1957-58 en 4° année à l'ENG de Douai; cette année-là, M. Mériaux en était le directeur. Bravant les interdictions, sous l'oeil bienveillant de M. Mériaux, je me rendais chaque jeudi après-midi à la Faculté des sciences , place Philippe Lebon, à Lille, pour suivre quelques cours de mathématiques préparant à MGP. Bien sûr ces fragments de "formation" ne suffisaient pas...En juin 1958, j'ai donc demandé à M. Mériaux l'autorisation de préparer l'ENS de Saint-Cloud au lycée Faidherbe de LIlle, ce qu'il m' a accordé: je lui en suis infiniment reconnaissant car cette "échappée" m'a permis de réussir les IPES, puis, beaucoup plus tard, le CAIP , concours que j'ai passé grâce aux conseils d'un autre directeur de l'ENG de Douai, M. Virel.
C'est ainsi qu'il y a des enseignants qu'on garde volontiers en mémoire avec une infinie reconnaissance...
CHRISTIAN BECQUES DE LA 2A, (CRÉDIT PHOTOS DE DONALD WEBB) |
(promotion 1954-1958)
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