AMICALE DES ANCIENS DE L'ÉCOLE NORMALE D'INSTITUTEURS DE DOUAI
PIERRE CABAREZ, promo 66 71, n'est plus, Bernard Godfroy nous en fait part
11 Novembre, dans chaque école normale subsiste, comme à Douai, un monument aux morts. Quelle en est l'origine ?
11 novembre : ces monuments aux morts peu connus dédiés aux instituteurs
LE MONUMENT AUX MORTS DE L'ÉCOLE NORMALE D'INSTITUTEURS D'ARRAS |
Pour ce 11 novembre, on se gardera de commenter les propos injustes de Nicolas Sarkozy sur le temps de travail des professeurs des écoles. Et on préférera se réjouir que des centaines de professeurs des écoles accompagnent encore leurs classes pour les cérémonies devant les monuments aux morts, plus de cent ans après leur construction.
Mais il est un autre aspect du lien entre l'école, les instituteurs et les morts pour la France que cette fidélité mémorielle - et qui l'explique sans doute en partie : ce sont les monuments aux morts consacrés aux instituteurs morts pour la France. Chaque département en comptait un dans l'enceinte de son école normale. Parfois monument, parfois stèle, parfois plaque de marbre, ces monuments ont traversé, depuis un siècle, les métamorphoses des écoles normales, devenues IUFM, puis ESPÉ et enfin INSPÉ, et ont parfois été déplacés quand les vieux et beaux locaux étaient abandonnés, comme par exemple celui de Limoges. Des cérémonies y sont toujours organisées à l'initiative des directeurs d'INSPÉ, en présence d'enfants des écoles. Parfois, ces monuments ont été oubliés, perdus, parfois détruits, puis retrouvés, comme en Dordogne : pourtant, c'était devant lui que posaient les différentes promotions de normaliens.
Les livres d'or, premiers hommages
L'idée de rendre hommage aux instituteurs combattants est née très tôt, dès le début de la guerre, par une circulaire du ministre de l’Instruction publique Albert Sarrault du 12 septembre 1914 qui demande aux recteurs d’académie d’ouvrir le Livre d’or de l’Université. Elle prescrivait que, parmi les 25.000 membres de l’enseignement public qui « combattent pour le salut de la France », on noterait « pieusement les noms de ceux qui accompliront des actions d’éclat ou qui verseront leur sang pour la patrie ». Dans chaque département, le plus souvent conservés dans les archives des écoles normales, ces livres d'or recensent ceux « qui auront mérité, pendant la campagne, une promotion de grade, une distinction militaire, une citation à l’ordre de l’armée » et « la liste de ceux qui seront tombés, morts ou blessés, sur le champ de bataille ».
Un projet de monument aux morts national pour les instituteurs inabouti
En 1916 naît l'idée d'édifier, après la guerre, un monument à la gloire des instituteurs morts pour la France. Un comité d’honneur est constitué, composé de grandes personnalités laïques, radicales ou socialistes, comme Paul Painlevé, Émile Combes ou Ferdinand Buisson, mais aussi de Maurice Barrès. Il aurait dû être installé à l'École normale supérieure de Saint-Cloud, mais il ne verra jamais le jour. Comme l'écrit, Hugues Marquis, historien spécialiste de cette question, « les monuments dédiés aux instituteurs morts pour la France sont donc locaux, édifiés dans les départements, dans l’enceinte des écoles normales ». Certains sont grandioses, comme celui de l'École normale de Parthenay, dans les Deux-Sèvres, ou celui d'Arras (illustration).
Les instituteurs dans la Grande Guerre : un lourd tribut
Les dizaines de noms gravés sur ces monuments départementaux révèlent l'ampleur de la mobilisation des instituteurs : sur environ 35.000 instituteurs mobilisés (ce qui correspond à une moyenne d'un par commune), 28.000 l'ont été dans des formations combattantes, 7.407 sont « tombés au champ d’honneur », 9.624 ont été blessés et 11.976 ont été cités. Pour Hugues Marquis, « si l’on y ajoute les élèves-maîtres, non comptabilisés dans cette statistique, on perçoit que, non seulement le tribut payé à la guerre a été lourd, plus lourd que dans d’autres catégories socio-professionnelles, mais aussi que la participation tant quantitative que qualitative des maîtres à la guerre a été remarquable ». De ces milliers d'instituteurs combattants émergent les figures du premier mort de la guerre, le caporal Jules André Peugeot, tué le 2 août 1914, ou celle de l'auteur de La Guerre des boutons, Louis Pergaud, prix Goncourt 1910, fauché en 1915. Sur ce combattant à la fois comme les autres et différent, et sur l'impact de la guerre sur l'enseignement des instituteurs survivants à leur retour en classe, on lira le texte d'Emmanuel Saint-Fuscien. Nul doute que ce sacrifice massif des instituteurs contribua à renforcer le prestige de sa fonction dans les villages et à les faire entrer dans le panthéon des symboles d'union nationale, après les années de lutte anticléricale. Et on se réjouira que les familles, les associations et l'institution entretiennent pieusement la mémoire de ceux qui étaient devenus, plus qu'en image, des hussards.
Chroniqueur à Boulevard Voltaire, professeur d'Histoire
Jean-Claude Lefebvre, promo 77 79, alias Dominique Sampiero, fête ses 50 ans d’écriture en tant que poète dans l'exposition qui lui est consacrée : « On écrit un poème pour embrasser » À la médiathèque Simone Weil de Valenciennes du 9 Novembre au 7 décembre (La Voix du Nord édition de ce 6 Novembre 2024)
Jusqu’au 7 décembre, l’exposition anniversaire de Dominique Sampiero
Dominique Sampiero fête ses 50 ans d’écriture. Photo Christel Duchemann
Infatigable, Christian Lelièvre, promo 54 57, revient pour la dictée experte à Gommegnies
La dictée de Christian Lelièvre revient à Gommegnies, mi-novembre
Jean-Louis DESSAINT, promo 77 79, promu au grade d’officier dans l’ordre des palmes académiques
Hazebrouck : Jean-Louis Dessaint, qui a dédié sa carrière à l’enseignement, devient officier des Palmes académiques
Le 12 octobre dernier, Jean-Louis Dessaint a été promu au cadre d’officier des Palmes académiques, 20 ans après avoir été fait chevalier.
Samedi 12 octobre, plus de 70 personnes étaient réunies au salon d’honneur de la mairie d’Hazebrouck afin de mettre à l’honneur Jean-Louis Dessaint, président du secteur de l’Association des Membres de l’Ordre des Palmes Académiques (AMOPA).
Celui-ci a en effet été promu au grade d’officier dans l’ordre des palmes académiques, près de 20 ans après avoir été fait chevalier. Une distinction honorifique qui vise à promouvoir les personnes ayant contribué à l’enrichissement du patrimoine culturel.
Une carrière au service de l’enseignement
Cet événement a été l’occasion de revenir sur le riche parcours du récipiendaire, qui a consacré sa carrière à l’enseignement. Tout d’abord professeur, Jean-Louis est ensuite devenu concepteur pédagogique au CNED puis chargé de mission à l’inspection académique pour l’aménagement des examens pour les élèves porteurs de handicap.
Altruiste, il est ensuite devenu conseiller auprès du centre académique pour la scolarisation des enfants allophones nouvellement arrivés et des enfants issus de familles itinérantes et de voyageurs (CASNAV).
Officiellement à la retraite « administrative », Jean-Louis reste cependant très actif, en étant notamment membre du conseil d’administration de l’association Bienvenue qui œuvre auprès de jeunes malgaches, mais également en diffusant son amour des mots et de la langue française en créant des dictées et des jeux d’orthographe. « J’ai essayé de donner l’exemple à mon niveau. Merci à vous tous de m’enrichir sur le plan humain. J’ai une pensée pour tous les instituteurs, vous êtes les hussards noirs de la République. Vous remarquerez qu’avoir une médaille l’année des Jeux Olympiques pour un si piètre sportif, ce n’est pas banal », a conclu l’intéressé.
Voici la copie de l'article paru dans l'Indicateur des Flandres et Nord Littoral, (que Jacques Devienne nous a transmis et dont notre article est issu)
Au total une belle carrière :
Jean-Louis DESSAINT est :
Retraité de l'Éducation nationale
Directeur d'école honoraire
écrivain public,
certification Voltaire niveau expert, formateur expert en orthographe.
animateur du club dictée de La Maison pour Tous La Gorgue
Président délégué du comité de section Flandres intérieures Dunkerque
de l' Association des Membres de l'Ordre des Palmes Académiques du nord ( AMOPA)
Administrateur MAE MAES
Rappel de son parcours professionnel :
2014 2020 Conseiller académique Casnav
2011 2014 Chargé de mission IA du Nord
2008 2011 concepteur pédagogique CNED
2000 2008 Directeur d'école
1979 2000 Professeur des écoles
1977 1979 ENG Douai1976 1979 UER sciences juridiques politiques et sociales Lille 2
Edmond ARDUIN, promo 48 52, l'un des doyens de notre amicale, est décédé ce 22 octobre 2024, à l'âge de 94 ans. C'est Michel DELANNOY de la même promo qui nous en fait part
Josette ARDUIN-BARALLE, son épouse,
Alain ARDUIN et Maryse COPPIN,
Éric et Annick ARDUIN-DEVOS,
Guy et Marie ARDUIN - RAOULT,
Véronique et Alain VILTARD-ARDUIN, ses enfants,
Hélène, Guillaume, Nicolas et Anne-Cécile, Marie, Paul, Adrien, Victor, Camille, Jeanne, Charlotte, Bastien, ses petits-enfants,
Elliot, son arrière-petit-fils
ainsi que toute la famille,
ses nombreux amis,
toute l'équipe dévouée du court séjour gériatrique de l'hôpital de Cambrai,
ont la tristesse de vous faire part du décès de
Monsieur Edmond ARDUIN
Ancien professeur au collège Victor Hugo de Somain
survenu le mardi 22 octobre 2024, à l'âge de 94 ans.
La cérémonie civile se déroulera le samedi 26 octobre 2024,
à 11 heures, à l'espace Henri-Desprès (près du cimetière) à
Thun-Saint-Martin, où un dernier adieu pourra lui être adressé, suivie de l'inhumation dans le caveau de famille au cimetière dudit lieu.
Dans l'attente de ses funérailles, Monsieur ARDUIN repose à son domicile, au 41, rue des Cutiviers à Thun-Saint-Martin, où la famille recevra les visites ces jeudi 24 et vendredi 25 octobre 2024,
de 16 heures à 18 heures.
Pas de plaques s'il vous plaît.
Pompes Funèbres LEFORT
12, place de la République - 59141 IWUY
✆03.27.78
La promotion 48 52
Témoignages reçus :
Monsieur Arduin a été mon Maître de CE2 à l'école des garçons de Guesnain... C'était en 1957 - 58... Je garde de lui le souvenir d'un maître exigeant, demandant bien du travail à ses élèves...C'était aussi une main de fer dans un gant ...de fer...Il m'impressionnait beaucoup...Mais quel résultat !!!...Tous ses élèves lui doivent beaucoup... A l'époque les effectifs étaient élevés , l'objectif était une efficacité sans faille... On était dans le vieux bâtiment, à l'étage, avec le feu à l'arrière de la classe... On faisait un " service" le matin, à tour de rôle, pour nettoyer les tables, le tableau...Monsieur Arduin avait un bac à sable, dans lequel il avait reconstitué un paysage type, avec montagne, rivière, forêt, le tout coloré avec de la poudre de craie, très réaliste... On avait des listes de vocabulaire à apprendre, tapées à la machine et tirées à la machine à alcool... On redoutait les dictées... On avait aussi à remplir des fiches météo ... il nous fallait observer, comparer, demander,...
Quelle base de savoirs !!! ...Le jour des vaccinations BCG, je suis tombé dans les pommes et Monsieur Arduin m'a reconduit chez moi dans sa Simca Aronde...
Merci Monsieur Arduin pour tout, et vous aviez raison d'être sévère... Je vous en suis très reconnaissant... Avec toutes mes condoléances à sa famille...
Jean Louis Delaby
"L'affaire COLLIGNON" ou comment Monsieur JUGE, directeur de l'école normale d'instituteurs à Douai, de 1850 à 1855, fut assassiné par un cocher
Sur les 19 directeurs qu'a comptés l'école normale d'instituteurs du Nord à Douai de 1834 à 1990, le quatrième, qui eut le destin le plus extraordinaire, est sans conteste M. Juge.
Il dirigea I’école de 1850 à 1855 pendant une période difficile, mais il montra une habileté qui permit à l'établissement de la traverser sans de trop grands dommages. Sa fin fut tragique : il mourut assassiné à Paris, au mois de septembre 1855, par le cocher Collignon avec qui il avait eu une contestation pour le prix d'une course. Les journaux locaux déplorèrent la mort de cet homme « si distingué par I’esprit et par le coeur ».
Rappel des faits :
“M. Juge, directeur de l'Ecole normale de Douai, était venu avec sa femme à Paris. II logeait rue d'Enfer, 83. Ayant quelques courses à faire, il prit un cabriolet de remise conduit par le nommé Collignon, cocher. Celui-ci voulut exiger 2fr. de plus que ne comportait le tarif, et il accompagna sa réclamation de menaces et de grossièretés. Pour ne pas faire d'esclandre, M. Juge paya mais, justement blessé, il adressa une plainte à la préfecture de police. Le cocher fut mandé et tancé vertement cependant on lui fit entendre que, s'il voulait faire ses excuses à M. Juge et lui restituer les deux francs, les choses en resteraient là. Il déclara qu'il était prêt à le faire ; mais aussitôt qu'il eut quitté la préfecture, il fit emplette d'une paire de pistolets, les chargea avec soin et les cacha sous son paletot. Introduit en la présence de M. Juge, il lui remit 2 francs et lui demanda un reçu pour le montrer à la préfecture. Tandis que celui-ci se penchait sur son bureau pour écrire, il lui tira un coup de pistolet. La balle alla frapper l'os frontal près de l'œil droit. M. Juge tomba baignant dans son sang. Comme sa femme accourait pour lui porter secours, Collignon tira sur elle son autre pistolet, mais il ne l'atteignit pas. En ce moment, plusieurs personnes, accourues au bruit de la double détonation, se jetèrent sur lui et le maintinrent jusqu'à l'arrivée des soldats qu'on était allé chercher au poste voisin. Peu d'instants après, malgré les soins du docteur Besson, M. Juge succombait à sa blessure.”
Récit de l'affaire Collignon dans "Le Petit Journal illustré du 17 mai 1931 |
Notre bulletin n°7 de 1952 rend compte de ce fait divers tragique dans son Historique :
L'affaire Collignon version intégrale en pdf, cliquer sur le lien) |
Francis LESAGE, promo 56 60, nous a quittés. César Leroy nous en fait part. Ses obsèques auront lieu lundi 21 octobre 2024
Bonjour
L'oeuvre des nôtres :« Avec ou sans murs ? » de Roland Poquet, (promo 50 52) 18 € à la librairie Sensations. Bientôt disponible au Furet du Nord.
« Avec ou sans murs ? » de Roland Poquet, 18 € à la librairie Sensations. Bientôt disponible au Furet du Nord. |
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