Encore une dictée savante signée Christian Lelièvre (promo 54 57) à destination des classes préparatoires aux grandes écoles pour le compte de l'AMOPA (Association des membres de l'Ordre des Palmes Académiques) au Lycée Albert-Châtelet de Douai

 La Dictée de l’AMOPA

Lycée Albert-Châtelet Douai (par Jean-Louis Dessaint promo 77 79))



Comme promis l'an dernier, le secteur de Douai de la section du Nord de l’AMOPA, a proposé aux étudiants des classes préparatoires du lycée Albert-Châtelet une dictée rédigée par notre champion de France, Christian Lelièvre, président délégué du secteur d’Avesnes-sur-Helpe, aidé de son acolyte Jean-Louis Dessaint, président délégué du Dunkerquois, le mercredi 19 juin.

Monsieur Philippe Lanciaux, président départemental, a souhaité la bienvenue aux élèves, aux professeurs et aux Amopaliens et sympathisants de notre association. Ensuite Monsieur Delefosse, proviseur adjoint, a pris la parole au nom de M. Hogrel, proviseur, afin de souhaiter la bienvenue aux participants à cette deuxième dictée de l’Amopa dans ce lycée. Puis, il a présenté M. Lelièvre qui a expliqué le déroulement dudit exercice, sans omettre d’encourager les étudiants à essayer de se jouer des lacs et des rets létaux, la dictée étant truffée de rémoras subtils et de leurres divers. 

L'exercice débuta par un  questionnaire  portant sur quelques subtilités de notre bel idiome.

Puis vint la dictée, suivie de sa correction projetée sur écran avec les explications de notre expert (le diaporama ayant été préparé par Jean-Louis Dessaint, qui a aussi rédigé le document explicatif.)

Philippe Lanciaux, président départemental, n'a pas caché sa satisfaction d’avoir assisté à cette manifestation qui fut un agréable moment, très convivial. 84 participants dont 8 adultes se sont adonnés à cet exercice ; les 3 premiers lauréats ont reçu une carte d'achat de 50 € au Furet du Nord, offertes par le secteur de Douai.

Gageons que l’an prochain, cette initiative sera reconduite ! Chacun rêvant d’être exhaussé sur le pavois… Les vœux de chacun seront-ils exaucés ?


Voici la dictée :

Ces dames à l’habit vert Disciple d’Épicure, elle se piquait d’être une esthète raffinée, réalisait des aquatintes très appréciées, lisait des sonnets de José Maria de Heredia et avait visité à plusieurs reprises les pinacothèques et la glyptothèque de Munich. Elle ne fréquentait pas la trattoria, fût-elle cosy, mais préférait l’hostellerie étoilée, nichée dans la forêt, où elle rencontrait le gratin local et les légumes officielles. Là, elle se délectait d’un gibier en civet à la duxelles, d’une poularde demi-deuil ou encore d’un copieux kig ha fars au blé noir. Sa culture œnanthique lui permettait de choisir ses vins avec soin : syrah bien charpentée, gewurztraminer ou meursault. Les jeudi et samedi de chaque semaine, elle recevait ses amies très trognons dans leur(s) robe(s) vert pomme ou leur(s) tailleur(s) vintage des années quatre-vingt. Ces dames patronnesses se rendaient au salon et ne résistaient pas longtemps, en gourmets éclairés, à l’appel des fars disposés en quinconce accompli sur la table en calambour à côté d’une boîte de londrès havane et d’un ouvrage guère épais de Tolstoï : « Anna Karénine ». L’une d’elles racontait avec force épithètes recherchées qu’elle avait été invitée au Salon du Livre de Saint-Étienne. Elle y avait rencontré des écrivains aimables, très ouverts, amoureux des mots et très soucieux des signes diacritiques et de la typographie. Elle ne tarissait pas d’éloges sur ces accros bath jonglant avec l’esperluette, le point-virgule, le tréma et certaines majuscules accentuées. Une autre dame évoquait les absences répétées de son mari, passionné par la pêche hauturière. Sur le vieux rafiot d’un pote âgé, il aimait, disait-elle en souriant, servir un ver au bar. Toutes abhorraient les blancs-becs, les bas-bleus, les béni-oui-oui et les fats d’aise à l’accoutrement ridicule. En revanche, proches de la nature et poètes elles aussi, elles regardaient les grands ormes du parc larguer les samares et écoutaient les passerinettes triller sur le volet de l’abri de jardin. Christian LELIÈVRE Champion de France d’orthographe Champion de la Dictée des Amériques (Québec)



Lien vers les commentaires et compléments proposés par Jean Louis Dessaint, (cliquer sur le lien)







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