« Féerie Vernale » : une «dictée printanière» avec Christian Lelièvre, champion d’orthographe, à Avesnes-sur-Helpe

 

Avesnes-sur-Helpe : une «dictée printanière» avec Christian Lelièvre, champion d’orthographe

« Féerie Vernale » est le titre de la dictée que Christian Lelièvre, champion de France d’orthographe, a proposé à tout un panel de passionnés de la langue française au lycée Jessé De Forest cette semaine.

Christian Lelièvre, champion de France d’orthographe, a lu un texte comportant de nombreux pièges.
Christian Lelièvre, champion de France d’orthographe, a lu un texte comportant de nombreux pièges. - Photo La Voix.


Pierre Descamps (correspondant local de presse) Publié: 19 Avril 2024


L’adjectif vernal vient du latin « ver » qui désigne le printemps. C’est donc à une féerie printanière que Christian Lelièvre a convié son auditoire dans un texte où s’épanouissent les noms de fleurs, leurs adjectifs et quelques pièges, bien entendu.


La dictée est organisée par l’association des membres de l’ordre des palmes académiques.
La dictée est organisée par l’association des membres de l’ordre des palmes académiques. - Photo La Voix.
Cette dictée était organisée par l’AMOPA (Association des Membres de l’Ordre des Palmes Académiques) composée des femmes et des hommes qui ont reçu les « palmes académiques », décoration qui récompense les services rendus à la jeunesse. L’association s’investit dans la promotion du savoir et de la culture. Elle organise des concours pour que se révèlent des talents dans la jeunesse.

Lycée Jessé-de-Forest, Avesnes-sur-Helpe. Mercredi 17 avril 2024.  AMOPA-AVESNOIS.  
Féerie vernale 
La défleuraison des plantes hiémales a commencé. Les perce-neige(s), déjà, ont fini leurs amours et  le bois-joli perd ses odorants pétales. Les jonquilles tremblent au pied des fières hémérocalles et les  giroflées exhalent leur délicate senteur. Le sofa des sédums met sa housse écarlate et les crocus éclatent  en trompettes orange. Les fleurs jaunes des tussilages ou pas-d’âne se dressent le long des chemins creux  et sur les talus pétrés. Mes mères-grand en faisaient une ample récolte et, après séchage, les conservaient  pour des infusions très efficaces contre la toux en hiver. Deçà (,) delà, les taillis de la forêt où la charmille  se pare d’un vert tendre garnissent le sol d’un tapis d’anémones aux vives couleurs. Sous ces taillis, de  larges taches d’ail sauvage dardent leurs feuilles lancéolées. Les fonds frais se couvrent de cardamines  semblables aux thyrses violacés des lilas. Dans les terrains vagues, les bourses-à-pasteur dont les fruits secs  auront la forme d’un cœur voisinent avec le séneçon et l’arroche rudérale. Cette flopée de fleurs  multicolores ravit les yeux et il n’est pas étonnant que plus d’un fleuriste recoure à son manuel de  botanique devant cette prodigieuse multitude qui illumine parcs et forêts. 
Les pattes chargées de pollen, les abeilles, gorgées de miellat, regagnent leur(s) ruche(s) après avoir  prélevé cette manne sur les mélisses, les chatons des marsaults, les étamines des muscaris et sur les scilles  bleues. Des oiseleurs rusés s’entendent reprocher les rets proches des lacs qu’ils ont dissimulés dans les  halliers. Un entomologiste, spécialiste des hyménoptères, les yeux émerillonnés, rivés sur la cime d’un  châtaignier, bée d’admiration devant l’essaim à l’air tout droit sorti d’une maison en ruine toute proche. La  nature est en fête. Quels que soient les conditions météo et les inévitables arias tels que les météores  aqueux et le brouillard vite résous en pluie, et quelque bons jardiniers qu’ils soient, les amoureux de la  nature s’extasient devant cette magnificence qui les convainc de rester modestes. 
Promeneur solitaire qui erres dans cet éden de verdure chamarré et coruscant, peut-être orras-tu  les conciliabules sibyllins des elfes ailés qui hantent la forêt. 
Peut-être aussi, te reviendra-t-il en mémoire ces alexandrins du grand poète parnassien Théodore  de Banville invitant son égérie à l’accompagner parmi les brises odorantes du matin : 
« Viens. Sur tes cheveux noirs jette un chapeau de paille, 
Avant l’heure du bruit, l‘heure où chacun travaille, 
Allons voir le matin se lever sur les monts 
Et cueillir par les prés les fleurs que nous aimons. » 

Christian LELIÈVRE. 
Champion de France d’orthographe. 
Champion de la Dictée des Amériques (Québec).

Pour découvrir le questionnaire associé et le corrigé, cliquez sur les liens ci-dessous :




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