C’est toute une aile de l’ex-IUFM de Douai qui est partie en fumée, hier après-midi. Le sinistre n’a pas fait de victime et ne s’est pas propagé aux autres bâtiments, notamment à ceux occupés par l’INSPÉ (Institut national du professorat et de l’éducation). Le feu pourrait être volontaire, au moins trois personnes ont été placées en garde à vue.
PAR JULIEN GILMAN
douai@lavoixdunord.fr
DOUAI.
« Cela fait des mois qu’on sonne l’alerte, il fallait que ça arrive ! » Les riverains ne décolèrent pas, devant le porche d’accès à l’actuel Institut national du professorat et de l’éducation (INSPÉ), autrefois l’IUFM de Douai, au 161 de la rue d’Esquerchin. Ils dénoncent les intrusions régulières dans les bâtiments situés à l’arrière du site, et non occupés par l’INSPÉ, ainsi que les dégradations et nuisances occasionnées. Ils s’en faisaient d’ailleurs l’écho dans nos colonnes il y a deux semaines. À cette occasion, le conseil départemental, propriétaire, faisait part de son projet de démolir ces bâtiments à l’abandon, côté jardin botanique, pour reconstruire un immeuble R+3 de 1 200 m². Hier, une partie d’entre eux a été détruite dans un incendie.
C’est une voisine et une amie qui ont prévenu les pompiers, aux alentours de 15 h 30. Le temps qu’ils arrivent sur les lieux, l’incendie s’était généralisé à l’ensemble d’une aile de l’ex-IUFM. Les deux étages, de 250 m² chacun, et les combles, de la même surface, étaient la proie des flammes. Une trentaine de sapeurs-pompiers, venus de Douai, Sin-le-Noble et Somain et opérant sous les ordres du commandant Cédric Maréchal, sont toutefois rapidement parvenus à circonscrire l’incendie et à l’empêcher de se propager au bâtiment principal, perpendiculaire à l’aile sinistrée. L’épaisseur des murs et la présence de portes coupe-feu ont également joué leur rôle protecteur.
AU MOINS TROIS PERSONNES PLACÉES EN GARDE À VUE
L’incendie n’a, heureusement, pas fait de victime. Néanmoins, pour les riverains, il y a peu de doutes sur son origine intentionnelle. « C’est le troisième départ de feu depuis qu’on a emménagé en janvier, témoigne une habitante de la rue d’Esquerchin. Le précédent date d’il y a quinze jours ! » L’enquête de police semble aussi se diriger vers la piste criminelle. En fin d’après-midi, en effet, nous apprenions que plusieurs personnes – au moins trois – avaient été placées en garde à vue. Plusieurs témoins ont été entendus par les enquêteurs, dès hier. D’autres doivent l’être aujourd’hui.
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Un vaste projet urbain
C’est une seule aile d’un vaste ensemble de bâtiments qui a été détruite, hier. Ce complexe, propriété du Département, devait justement faire l’objet d’une rencontre entre le maire de Douai Frédéric Chéreau et le président du conseil départemental du Nord Jean-René Lecerf. «
On doit se voir la semaine prochaine
», indique le maire. L’ex-IUFM entre, en effet, dans l’aire géographique comprise entre la rue du 15 e -Régiment-d’Artillerie et la rue d’Arras qui doit faire l’objet d’une étude urbaine. Ce projet phare du mandat municipal qui vient de s’ouvrir comprend donc aussi l’ancienne caserne Caux et le jardin botanique.
Dans l’immédiat, Frédéric Chéreau a joint au téléphone, hier, le président du Département et son vice-président Christian Poiret afin de s’assurer de la mise en sécurité des lieux sinistrés. La mairie, de son côté, doit rencontrer, aujourd’hui, un riverain dont l’un des murs aurait pu être fragilisé par l’incendie.
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