L'INTERNAT D'EXCELLENCE ATTEND SES ÉLÈVES AVEC DE NOUVELLES MISSIONS ENCORE À DÉFINIR

NOTRE EX-ÉCOLE NORMALE DE GARÇONS EN TRAVAUX
La quatrième rentrée de l’internat d’excellence est différente des précédentes. La suppression de la classe de 4e décidée brutalement les semaines précédant les vacances par le rectorat, la nouvelle mission, non encore précisée avec exactitude confiée aux internats d’excellence a fait tanguer l’équipe éducative qui travaille dans ce petit paradis scolaire. Même si des questions demeurent. la tension s’est calmée depuis. « On reste avec les mêmes moyens avec une classe en moins. Pas une heure ne nous a été retirée », insiste Jacques Ory, le proviseur. « On a quand même pris un coup au moral », concède Nicole Castel, proviseure adjointe.

L’internat devait accueillir cette année 160 élèves, il va en recevoir 140, la classe de 4e passée à la trappe expliquant cette diminution. Mais le conseil régional continue son programme de travaux qui doit permettre de recevoir 200 élèves à la rentrée 2014, soit 60 élèves supplémentaires. Mais des élèves qui ne viendront pas tous à Douai pour les mêmes raisons que leurs prédécesseurs. « On commence à travailler avec le rectorat sur la refonte des internats, dont celle des internats d’excellence. On travaille sur un élargissement de notre fonction. On pourrait créer une 2de passerelle qui recevrait des élèves de 3e tangents mais souhaitant faire des études longues, dans le but de les remettre à niveau », indique M. Ory. C’est une possibilité, mais pas la seule, puisque la volonté de l’Éducation nationale est de recentrer les internats sur la lutte contre l’échec scolaire. D’autres options apparaîtront sans doute au fur et à mesure que la réflexion impulsée par le rectorat avancera. Spécialiste dans la création de sigles et de nouveaux intitulés, l’Éducation nationale pourrait transformer les internats d’excellence en internats de réussite éducative… Reste que cette préoccupation de lutte contre l’échec scolaire apparaît contradictoire avec la suppression de la classe de 4e. « C’est là où les élèves vivent le plus de changements personnels et où le niveau monte, avec un enseignement qui devient plus abstrait. C’est à ce moment qu’ils ont le plus besoin d’être encadrés », fait remarquer Mme Castel. En tout cas personne ne sait si la réforme prévue permettra à l’établissement de continuer à recruter des élèves.
La valse-hésitation du rectorat a relancé la polémique sur l’utilité et le coût des internats d’excellence. Une polémique légitime mais à laquelle M. Ory tient à apporter des précisions. « Certaines personnes pensent qu’on ne reçoit que de bons élèves. Non, ce n’est pas le cas ! Certains sont en difficulté. Mais par contre quand ils repartent d’ici ils ne sont pas mauvais. » Et de citer un exemple parmi d’autres : un élève entré dans une des classes de 3e de l’internat avec 6 de moyenne et qui finit sa 1re littéraire avec une moyenne de 13.
Les conditions d’étude font toujours rêver même si quelques élèves ne les supportent pas, surtout parce qu’ils sont éloignés de leur famille. Parmi les sept classes de l’établissement, celle qui a l’effectif le plus chargé compte 22 élèves, celle qui en a le moins en a 14… Les activités périscolaires (projet justice, théâtre, Internet, photo, sport, etc.), très fouillées et qui représentent un réel support pédagogique sont nombreuses et variées. « On a même une proposition colombophilie », signale M. Ory. Dans ces conditions comment s’étonner que les élèves décollent…
(article paru dans la Voix du Nord édition de Douai du 31 août 2013)
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