Christian Lelièvre (promo 54 58) au pupitre de la dictée de l'AMOPA

Dans le cadre de sa participation à la défense et à la promotion de la langue française, Christian Lelièvre, président et les membres du secteur Avesnois de l’Association des membres de l’Ordre des palmes Académiques (AMOPA) a organisé ce vendredi 29 avril « la dictée de l’AMOPA » au lycée Jessé-de-Forest. 

Nous reproduisons ci-dessous l'article de la Voix du Nord du 3 mai 2022 qui rend compte de l'événement :

Avesnes-sur-Helpe : balade au cœur de particularités de la langue française avec l’AMOPA

Joséphine est l’héroïne de la dictée que Christian Lelièvre et l’Association des Membres de l’Ordre des Palmes Académiques proposaient vendredi, au lycée Jessé-de-Forest, d’Avesnes-sur-Helpe et qui a réuni nombre d’habitants de l’Avesnois dont la députée Anne-Laure Cattelot.

Elle raconte à sa manière les quatre saisons, texte ou prétexte pour découvrir quelques jeux de mots et revisiter certaines règles d’orthographe pour le plus grand plaisir intellectuel des participants. Nous la voyons s’émerveiller devant « les recrûs d’essences », c’est-à-dire de jeunes pousses (celles qui recroissent) d’arbres dont il existe une multitude d’essences. Elle remarque les « cannas pêche », ces plantes couleur du fruit, qui fleurissent souvent nos ronds-points. « Les meulons ventrus » qu’elle observe dans les champs ne sont pas Charentais mais évoquent ces petits monts de paille coniques qui s’alignaient autrefois dans les campagnes après la récolte. Les « leurres divers » n’ont rien à voir avec l’heure d’été mais désignent pour les animaux du texte des pièges variés.


Christian Lelièvre pendant la dictée

« C’est le contexte et sa compréhension qui indiquent l’orthographe correcte » explique Christian Lelièvre. Que l’on parle « infusion aromatisée », et les « thés indiens » ne peuvent évoquer une période météorologique. L’animateur propose aussi quelques réflexions autour du genre des mots. Alors aphte : masculin ou féminin ? Et emplâtre ? Quant à ammophile, au masculin c’est un oyat, graminée utilisée pour la fixation des dunes et qui aime le sable, au féminin, un moustique aux piqûres venimeuses.



LE COD DÉTERMINANT


Anne-Laure Cattelot, députée, planche sur la dictée de l'AMOPA. - VDN

Députée se déclinait au féminin pour cette épreuve avec la présence d’Anne-Laure Cattelot qui s’est prêtée à la dictée de l’AMOPA. Elle a promis de revenir pour la prochaine dictée avec d’autres élus ! Présent aussi Philippe Lanciaux, président départemental de l’AMOPA. Les échanges ont enfin porté sur les participes passés et leurs accords : casse-têtes pour bon nombre de nos contemporains et pain bénit pour les champions d’orthographe comme Christian Lelièvre. C’est que le participe passé du verbe bénir a deux formes : béni(e) et bénit(e) et l’emploi de l’une ou l’autre est précisément codifiée. Ainsi doit-on écrire : « L’eau bénite », « les brioches ont été bénites » mais « le mariage a été béni », « l’abbé a béni les brioches » et « les mariés ont été bénis ». Pour terminer la séance, quelques phrases comme « j’ai choisi des régions que j’avais imaginé être ensoleillées à l’automne » et cette question déterminante : où est placé le COD ?


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Voici le beau texte de la dictée d'Avesnes-sur-Helpe du 29 avril 2022 que nous a envoyé Michèle Vasseur à la demande de Christian Lelièvre


Joséphine et les quatre saisons

 Chaque année, avec un plaisir indicible, Joséphine voit revenir le printemps et les oiseaux migrateurs, ravis d’avoir déjoué pièges létaux et leurres divers. Dans la forêt, elle s’émerveille devant les recrûs d’essences, marques non ambiguës de l’obstination à vivre.

En juillet, lors de ses longues promenades dans la campagne, bénéficiant d’un temps d’été stable, elle admire les fruits de la nature : meulons ventrus, lots de javelles parfaitement alignés (alignées), à perte de vue. « Après l’août, le chaumage », dit-elle sur un ton amusé.

Elle aime les couleurs automnales, les fuchsias amarante et les cannas pêche entourant la mare tarie depuis fort longtemps à cause d’une sécheresse tenace. Elle reçoit, à cette époque de brumaire, son amie, une polyglotte boscotte, petiote, quelque peu fiérote, toujours vêtue de pulls jacquard en cheviotte. Elle la félicite toujours pour ses bas si noirs. À l’heure du thé, toutes deux ne résistent pas longtemps à l’appel des fars.

L’hiver, c’est une tout autre affaire ! Quand le vent hurle dans les grands arbres, quand le sol se fend sous l’effet du gel, elle s’installe confortablement dans sa bergère Louis XV et déguste une infusion aromatisée. Elle a toujours apprécié les thés indiens. Elle s’est mis en tête de devenir une championne d’orthographe. Elle se plonge alors avec bonheur dans un ouvrage traitant de l’accord des participes passés des verbes pronominaux : ils se sont succédé ; les fruits se sont vendus cher ; elles se sont emparées du dictionnaire : elle s’est complu à les apprendre par cœur. Elle est sûre de faire un sans-faute à la dictée d’Avesnes.

Elle s’est laissé séduire par notre bel idiome qui a du génie, selon Voltaire.

Christian LELIÈVRE.

Champion de France d’orthographe. 

Champion de la Dictée des Amériques.





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