Macron, sujet passionnant pour les linguistes, par Paul Majowski

Je suis "tombé" sur un article consacré aux signes diacritiques dont le macron. Comme il est question de réformer l'orthographe depuis des années déjà et que d'aucuns souhaiteraient supprimer les accents cet article tiré de Wikipédia me semble pertinent pour alimenter le débat.


Cet article figure dans          https://fr.wikipedia.org/wiki/Macron 

Il devrait passionner les linguistes mais ne le sommes-nous pas tous  … à la manière de Monsieur Jourdain ? Et les têtes savantes penchées sur la réforme de l'orthographe, au premier chef !



Remarque : la photo de la plaque signalant la place de Kyoto ( Paris,15e arrondissement ) peut être consultée  sur le site de Wikipédia. Elle comporte un macron, signe diacritique .














Le macron ‹ ◌̄ › est un diacritique de plusieurs alphabets : latin, grec et cyrillique. Il prend la forme d’une barre horizontale que l’on place le plus souvent au-dessus d’une voyelle. Son principal rôle est d’indiquer que le signe qui le porte reçoit une quantité vocalique longue ; il s’oppose en cela à la brève ‹ ◌̆ ›.



Il est aussi utilisé pour modifier la valeur de certaines consonnes comme l̄, m̄, n̄, r̄, v̄, ȳ dans l’écriture de quelques langues, ou d’autres consonnes comme ḡ dans certaines translittérations. Le macron se retrouve aussi au-dessous de certaines lettres modifiant ainsi leur son, où on l’appelle macron souscrit ou ligne souscrite.





Le français n’utilise normalement pas de macron (sauf pour les transcriptions de termes étrangers, notamment arabes et japonais).
Cependant, la linguiste Nina Catach (1923-1997) a signalé en 1989, dans Les Délires de l’orthographe, un usage du macron dans la presse1 :
« Aujourd’hui je pose la question : avons-nous besoin de deux accents, l’aigu et le grave ? Notre presse imprimée, toujours à l’avant-garde, a résolu le problème (autre problème séculaire) des capitales non accentuées, et de l’aspect disgracieux des accents de guingois en travers des titres, par une procédure, sans bavures : un seul accent, horizontal, qu’on appelle couramment l’accent plat : DEUX BUTS ENCAISSĒS
 : UN OUVRIER TUĒ
 :UN PIĒTON RENVERSĒ PAR SON FRĒRE. »
Puis, à propos du rapport de 1990 sur les rectifications orthographiques, Nina Catach constate que les élèves l’utilisent souvent dans leurs copies lorsqu’ils ont un doute quant au type d’accent à choisir, afin de ne pas à avoir à se prononcer, et ainsi éviter d’être pénalisés en cas d’erreur2. Cette pratique est appelée « neutralisation de l’accent », et une étude montre que son usage est courant chez les adultes également3,4.
À ce sujet, l’orthotypographe Jean-Pierre Lacroux (1947-2002) répond en 1976 :
« les travaux historiques de Nina Catach sont certes remarquables, mais je suis loin de partager tous ses points de vue sur la situation actuelle et singulièrement pas, puisque c’est le sujet, son curieux penchant pour l’accent plat (qui pourrait remplacer l’aigu et le grave). »
Le linguiste Maurice Gross (1934-2001) recommande également en 1989 de remplacer les trois types d’accent (ainsi que le tréma) par cet accent plat, afin de réduire le surcoût de traitement pour l’informatique, par rapport à des langues comme l’anglais qui n’utilisent pas de diacritiques.

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