jeudi 26 juin 2025

L'appel du 18 juin à la dictée au lycée Albert Châtelet lancé par l'AMOPA a été entendu par près de 80 lycéens. À la manoeuvre, Jean-Louis Dessaint (promo 77 79) et Christian Lelièvre (promo 54 57)

 


Dictée de l’AMOPA

Au lycée Albert-Châtelet de Douai 


Le mercredi 18 juin, un appel a été lancé aux étudiants des classes préparatoires du lycée Albert-Châtelet de Douai afin de participer à la dictée de l’AMOPA. Le lycée est un partenaire pour la 3e fois.

le proviseur-adjoint M. Delefosse


Après avoir été accueilli par Monsieur Delefosse, proviseur adjoint du lycée, le duo infernal, comprenez Christian Lelièvre (président délégué du secteur de l’Avesnois, champion de France d’orthographe et de la Dictée des Amériques, et Jean-Louis Dessaint, Vice-Président de la section Nord) ont proposé un quiz et une dictée (celle-ci ayant été rédigée par JL Dessaint). Le thème de cette dictée était la caricature d’une dame très dévote. Le titre était évocateur : une dévote en trompe-l’œil ou sainte Tartufferie (Tartuferie).

Christian LELIÈVRE
Jean-Louis DESSAINT



Plus de 80 personnes y ont participé (étudiants et professeurs). Tous ont été enchantés de déjouer les chausse-trapes, lacs létaux et leurres divers concoctés par les 2 compères, qui ont déjà été sollicités pour organiser une 4e édition. À l’an prochain donc !


   


VOICI LE TEXTE DE LA DICTÉE ET LES COMMENTAIRES :


DICTÉE DE L’AMOPA

Lycée Albert-Châtelet Mercredi 18 juin 2025


La dévote en trompe-l'œil ou sainte Tartufferie (Tartuferie)

Madame de Montéclair, veuve austère et fortunée, passait aux yeux du monde, pour une femme pieuse, presque ascétique, vouée corps et âme à la charité.

On la voyait chaque dimanche, drapée dans un châle d’un autre siècle, franchir d’un pas lent les lourdes portes de l’église Saint-Sulpice, tenant un rosaire noir de jais entre les doigts et se recueillir tel un orant avec ostentation sur son prie-Dieu habituel. Sa ferveur apparente n’était pourtant qu’un masque soigneusement entretenu, une posture sociale destinée à dissimuler ses manœuvres plus triviales. Les fidèles avaient l’habitude de l’entendre réciter cinq Pater et cinq Ave quand elle se rendait à confesse.


Ces jours-ci, elle suivait avec un intérêt soutenu le déroulement du conclave, feignant l’humilité de celle qui prie l’Esprit Saint, tandis qu’elle jubilait intérieurement à l’idée des luttes d’influence et des tractations feutrées qui s’y jouaient. Elle ne goûtait pas son plaisir en imaginant ces cardinaux dans leur tenue d’apparat, camail, soutane et barrette rouge ponceau bien ajustés, rochet blanc immaculé orné de dentelle, la croix pectorale et la bague cardinalice brillant au soleil… Elle les imaginait dans la chapelle Sixtine prenant place en attendant que le maître des célébrations pontificales prononce la phrase "extra omnes" qui annonçait l'isolement des cardinaux jusqu'au moment où un nouveau pape serait élu.
Mais, brisons là ! Ses rêvasseries terminées, son naturel revenait au galop.
Derrière les rideaux de velours grenat de son salon, elle ourdissait des intrigues subtiles, dénigrant avec componction celles-là mêmes qu’elle saluait la veille à l’office, le regard faussement attendri. Ceux qui la croyaient dévote - et nombre s’y laissaient prendre - ignoraient les lettres anonymes qu’elle dictait à sa camériste, les rumeurs distillées dans les salons, les alliances nouées par intérêt plus que par vertu. Son silence était éloquent, sa charité intéressée ; quant à ses génuflexions, elles avaient davantage à voir avec l’art de paraître qu’avec la dévotion véritable.
Il n’est pire hypocrisie que celle drapée dans la bure du sacré, dit-on. 


Jean-Louis DESSAINT       

Vice-président de l’AMOPA 59

Président délégué de l’AMOPA

Secteur de Dunkerque Hazebrouck


Texte relu par Christian Lelièvre

Champion de France d’orthographe

Champion de la Dictée des Amériques (Québec)


Toute ressemblance avec des personnes existant ou ayant existé ne saurait être que fortuite 





COMMENTAIRES :

Dévote : un seul « t » : Qui est sincèrement attaché à la religion et à ses pratiques.  Dévotieux, fervent, pieux, religieux. Les personnes dévotes. Une âme dévote. Être dévot à la Vierge. Dévot jusqu'au fanatisme

Trompe-l’œil : nom invariable

 1   Peinture visant essentiellement à créer, par des artifices de perspective, l'illusion d'objets réels en relief

 2  (1876). Fig. Apparence trompeuse, chose qui fait illusion.  Façade.

sainte Tartufferie (ou tartuferie) : le mot « sainte » s’écrit ici sans majuscule comme saint Mathieu, saint martin quand il désigne un saint. En revanche si cela désigne un lieu de culte, une place, une école on écrira avec une majuscule et un trait d’union : église Saint-Sulpice, école Sainte-Thérèse, la fête de la Saint-Valentin.

Ascétique : Qui appartient aux ascètes, à l'ascétisme

Plus courant. (Style soutenu). En parlant d'un style de vie. Austère, rigoriste.

Saint-Sulpice : voir règle plus haut.

Rosaire : grand chapelet (Les différences principales entre le chapelet et le Rosaire sont le nombre de dizaines et les mystères. Commençons par le plus simple: les dizaines. Le chapelet comprend cinq dizaines de “Je vous salue Marie” avec un “Notre Père” entre chaque dizaine. Le Rosaire lui comprend non pas cinq mais quinze dizaines.)

Noir de jais : adjectif : le jais est du lignite ; noir de jais signifie noir comme du lignite

Variété de lignite combustible, imprégnée d'asphalte, substance compacte, fibreuse et dure, d'un noir luisant, qu'on peut tailler ou travailler au tour et polir comme l'ébène.  Jayet (vx). Gisement de jais. Objets de tabletterie en jais. Jais taillé à facettes. Bijoux* de deuil en jais. Jais naturel, véritable.

Orant : statue funéraire représentant un personnage en prière.

Ostentation : mise en valeur excessive d’un avantage. Ici il faut comprendre étaler, exhiber, esbroufe…

Prie-Dieu : attention majuscule à Dieu. Nom invariable.

Chaise basse à haut dossier terminé en accoudoir pour que les fidèles puissent s’agenouiller et prier.

Ferveur : ardeur vive et recueillie des sentiments religieux.

Trivial : qui est décrié comme les éléments les plus bas, les plus décriés de la société.

Cinq Pater et cinq Ave : ici ils sont invariables ; ils désignent la prière : Ave Maria et Pater noster.

Remarque : On écrira un chapelet aux avés de nacre et aux paters d’argent s’il s’agit des grains du chapelet. Dans un rosaire il y a quinze paters et cent cinquante avés. (ref. grammaire Thomas)

Feignant : participe présent du verbe feindre

Prier l’Esprit Saint : ici on prie une entité transcendantale. Prier Zeus, prier la Vierge. En revanche on prie pour le salut de nos âmes.

Esprit Saint : majuscule à Esprit et Saint pas de trait d’union à la différence de Saint-Esprit

Tractations feutrées : négociations de caractère secret, officieux voire occulte.

En rhétorique, tractation signifie manière de traiter un sujet, une matière.

Camail : nom masculin : désigne une courte pélerine que les ecclésiastiques portent par-dessus le surplis ou sur la soutane. Au Moyen-âge, armure de tête en tissu de mailles.

Soutane : pièce principale du costume ecclésiastique (noire pour les prêtres, violette pour les évêques et rouges pour les cardinaux.)

Barrette : toque carrée à trois ou 4 cornes. Recevoir la barrette signifie être nommé cardinal.

Rochet : aube courte à manches étroites.

Rouge ponceau : couleur du coquelicot.

Croix pectorale : marque de dignité que portent les abbés, évêques et archevêques. 

Anneau cardinalice : Au cours du consistoire pendant lequel il « crée » les nouveaux cardinaux, outre la barrette qu'il leur « impose », le pape leur remet un anneau cardinalice qui remplace l'anneau qu'ils ont reçu au moment de leur ordination épiscopale.

Brisons  : interrompre brusquement : enfin bref !

Grenat : de la couleur du grenat (pierre fine) : rouge bordeaux. Grenat en qualité d’adjectif de couleur est invariable.

Ourdissait : du verbe ourdir : disposer les premiers éléments d’une intrigue. Au sens premier, cela signifie réunir les fils en nappe et en les tendant avant le tissage. Ourdissage.

Componction : sentiment de tristesse éprouvé à l’égard de notre indignité devant Dieu.

Ici air sérieux ; solennel. Bien sûr dans le cas de Mme Montéclair cela sonne faux.

Celles-là mêmes : pluriel requis, car « même » est adjectif et trait d’union entre celles et là.

Nombre : beaucoup de personnes.

Camériste : femme de chambre

Éloquent : avec un « e ». On pense à éloquence

Génuflexions : action de fléchir les genoux, signe d’adoration, de respect, de soumission

Bure : nom féminin : étoffe grossière de laine brune. Ici vêtement de l’ermite du moine, des carmélites.

À ne pas confondre avec le bure (masculin) désignant un puits vertical reliant deux galeries de mine.


vendredi 13 juin 2025

Rencontre inédite entre anciens normaliens et pensionnaires du Lycée d'excellence Edgar Morin ce jeudi 5 juin 2025

 Les locaux du lycée d'excellence Edgar MORIN, ils les connaissent bien : ils les ont fréquentés des décennies avant sa création, dès 1948 pour Jean Dujardin, doyen de l'amicale des anciens normaliens de Douai, lorsque c'était l'école normale d'instituteurs...
On reconnaît Jean Dujardin (48-52), André Léger (66-71), Michel Wencel (54-58), Bernard Coget (61-65), Jacques Devienne (67-70) et Christian Joly (73-75)

Jeudi 5 juin , ils se sont livrés à un émouvant pèlerinage en retrouvant les bancs de leur ancienne Ecole Normale de Garçons, pour une rencontre inédite avec les actuels occupants des lieux

Les ex-internes normaliens, maintenant membres du conseil d'administration de l'Amicale ENG IUFM DOUAI, sont venus partager leur expérience d'internes auprès de certains des lycéens d'une classe de Monsieur Damien Langlet, professeur à l'origine de cette initiative : un beau moment d'échange et de partage !

Jacques Devienne en plein échange avec 3 lycéens



Jacques Devienne, vice-président de l'amicale, témoigne par un message adressé à Damien Langlet, professeur au lycée d'excellence et organisateur de cette rencontre insolite :

"J’ai trouvé cet échange très enrichissant. Il m’a permis d’établir des liens entre ce que nous avons vécu et la perception des jeunes. Le débat cordial n’était pas à sens unique et chacun a pu exprimer ses positions, j’ai été ému par la dernière question : « Que pouvez-vous nous conseiller pour l’avenir ? » . Les élèves étaient très à l’écoute.
Je me permets d’aborder un point qui m’a surpris : les élèves m’ont dit qu’il n’y avait pas de cours de musique. J’en étais resté à l’époque où le cours de musique était une institution et permettait aux élèves musiciens de grappiller quelques points en choisissant l’option musique au BAC. On sait l’importance de la musique quand on est adolescent et je pense que cela permet à certains jeunes de trouver un moyen d’expression ; j’avais dans mon groupe un élève musicien. Bien sûr je ne veux pas mettre mon « grain de sel » dans l’organisation du lycée mais je pense qu’avec la participation du conservatoire tout proche il devrait être possible d’organiser des activités musicales ce qui serait un plus pour le lycée."
Amicalement 
J. Devienne

vendredi 6 juin 2025

Au musée des Dentelles et Broderies, une visite était organisée par un groupe d'anciens normaliens. Lesquels n'ont pas regretté ce moment

 Mercredi 04 juin un groupe d’anciens s’est retrouvé à l'invitation d'Alain DENHEZ, assisté d'André LÉGER (promo 66 71) à Caudry le matin au Musée des Dentelles et Broderies


En voici un petit récit rédigé par Alain DENHEZ :

"Après un petit film qui nous a retracé l’historique, nous avons eu le plaisir d’écouter les explications techniques très détaillées d’un tulliste sur le fonctionnement du métier Leavers qui est toujours celui qui fabrique aujourd’hui cette fameuse dentelle. On a pu aussi découvrir l’impressionnante chaîne d’ opérations nécessaires depuis le créateur du dessin jusqu’à l’obtention du produit final. Ces explications furent suivies d’une démonstration « en live ». 



La visite s’est poursuivie avec l’exposition d’un certain nombre de créations réalisées par des artistes.

Après le musée, nous avons déambulé dans les rues de Caudry, ce qui nous a permis de voir la Basilique Sainte Maxellende qui vient d’être rénovée, la Poste de style art déco…..



Enfin nous nous sommes retrouvés autour d’une table au restaurant où nous avons eu le plaisir d’évoquer bon nombre de bons souvenirs.




Pour finir, celles et ceux qui avaient encore des forces sont allés à la base de loisirs pour se détendre sous un beau soleil. 

De l’avis de tous ce fut une belle journée."